Avis sur Treize à table

On a très peur au début : Pur théâtre filmé, contexte grand bourgeois très pénible, première scène ratée. Et puis miracle, voilà que ça se met à fonctionner et même à délirer. L'interprétation est sans faute même si Presle se croit au théâtre (mais on pardonne tellement elle est charmante) Gravey est très bon mais c'est sans doute la prestation de Montéro qui est la plus extraordinaire. Ajoutons à cela les facéties burlesques de Mischa Auer et un majordome un peu niais, le tableau sera complet. On passe donc un bon moment même si on aurait préféré une autre fin que le morceau de sucre qu'on nous impose

Madame n'est pas superstitieuse mais, tout de même, treize à table un soir de réveillon de Noël... L'argument de la pièce de théatre adaptée par André Hunebelle est conventionnel mais il introduit des situations plutôt amusantes au domicile du couple bourgeois qu'interprètent Fernand Gravey, plutôt flematique, et Micheline Presle, pétulante, volubile... et pas loin de surjouer. C'est du boulevard après tout.
La comédie repose sur une succession d'incidents à cause desquels ou grâce auxquels on passse à 12 ou 14 invités avant de revenir immanquablement à 13, suivant les défections ou les rajouts qui s'enchainent. C'est-à-dire suivant l'inélégance et l'opportunisme de la maitresse de maison qui évince ou convie...La comédie est rythmée, les dialogues pas trop sots et Hunebelle se sort plutôt habilement d'une mise en scène nécessairement théatrale.
En revanche, la seconde partie est bien moins réussie du fait du second rôle stupide que joue (ou que crie, devrait-on dire, Germaine Montero avec un insupportable accent espagnol) et qui introduit une sous-intrigue bavarde et interminable, d'autant plus pénible que l'actrice cabotine.