Ah, Annie Girardot, une très grande comédienne qui aura connue des hauts et des bas. Malheureusement, « La vie continue » fait partie du mauvais panier… Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir bien choisi, un mauvais réalisateur, loin de là, puis que Moshé Mizrahi avait réalisé « La vie devant soi » en 1977, avec Simone Signoret et qui avait reçu de nombreuses récompenses.
Jeanne (Annie Girardot), mère de famille dévouée de 2 enfants, perd son mari Gérard d’une crise cardiaque et se retrouve seule. Elle doit affronter le deuil mais elle remet en doute son amour passé avec Gérard et c’est à ce moment là qu’elle rencontre Pierre (Jean-Pierre Cassel), c’est le coup de foudre…
On peut résumer le scénario en ces quelques lignes et il ne va pas se passer grand-chose tout au long du film, même si ce n’est pas ce que l’on s’attend à avoir dans une histoire d’amour. Mais si seulement c’était mis en scène avec plus de passion ! Dieu que la réalisation de Moshé Mizrahi reste classique, mollassonne (le nombre incroyable de fondu, c'est juste une technique de feignant !) et la photographie reste terne. Avec en plus tous ces décors de ville, ça ne prend vraiment pas et on dirait que le long-métrage est un peu fauché…. On va à tout casser trouver 3 décors, la ville, l’appartement de Jeanne et de Pierre et une forêt paumée sans charme ! Et puis, la relation entre Jeanne et Gérard n’est clairement pas assez développée, mise en avant, on ne prend même pas le temps de les connaître !
On peut se demander dés lors si les acteurs rattrapent le coup… et bien… oui et non…. Ca donne dans le chaud et le froid. Jean-Pierre Cassel et Annie Girardot étaient tous les deux dans le creux de la vague dans leur carrière cinématographie (Même si Annie jouera dans « La Revanche » un chouette film oublié, qui a été un échec cuisant au box-office, ce qu’il fait qu’elle arrêtera le cinéma pendant près de 3 ans, pour se consacrer à son spectacle « Revue et Corrigée », également un échec…). Annie fait de son mieux pour donner une âme au film mais cela reste laborieux et son jeu, d’habitude si naturel, reste approximatif et avec moins de charme qu’à son habitude. Et puis, le duo Cassel-Girardot, étonnamment ne fonctionne pas si bien que ça… (Alors que les films en duo, ça la connait Annie que ce soit avec Jean-Pierre Marielle, Louis de Funès et puis le magnifique Philippe Noiret). On n’arrive pas à croire à ce couple, qui ne nous fait ni chaud, ni froid. Cela est sûrement dû à un scénario assez mince et des répliques totalement à côté de la plaque ! Ajoutez à cela des seconds rôles franchement pas terribles, avec les gosses et la fille de Jeanne qui ont l’air totalement à l’ouest, avec son grand fils qui fait clairement snobinard et sa fille absente…. Les seuls personnages à sauver seraient celui de Michel Aumont (et encore, parce qu’il est loin d’être mémorable) et puis le rôle du propriétaire du magasin de vêtement qui restent potables.
La composition de Georges Delerue, quant à elle reste belle, même on trouve peu de thèmes diversifiés. En conclusion « La vie continue » porte assez mal son nom et l’a fait plutôt arrêter pour son interprète principale. Rien ne prend vie, tout reste plat, vide, sans imagination, avec un twist de fin raté. Bref, Annie Girardot a jouée de bien meilleurs rôles dramatiques, que ce soit dans « Le Pianiste » (2001) ou encore, si on reste dans le registre de l’amour impossible, l’incroyable « Un homme qui me plait » (1969) de Claude Lelouch et son irrésistible couple avec Belmondo….