Entre film de guerre et thriller, avec les qualités et les défauts du bon cinéma britannique : il manque de l’originalité dans l’intrigue et dans le style. Malgré tout la réalisation est très soignée et la mise en scène discrètement virtuose, dans sa manière d’utiliser les ombres et les lumières, les paysages naturels. Surtout c’est une évocation réaliste très crédible de l’ordinaire de la guerre aux moments les plus difficiles en Grande Bretagne, avec des personnages marqués dans leur chair, subissant l’horreur de la mort indifférenciée, ayant recours à l’alcool ou autres pour tenir. L’histoire sentimentale est touchante, à l’opposée des artifices du mélo. La blessure du personnage central, un boiteux poursuivi par la douleur physique lui donne quelque chose de mythologique (Héphaïstos, Œdipe…).
Si le film m'a passablement ennuyé durant au moins cinquante minutes, deux scènes magistrales offrent un contrepoids réellement conséquent. En effet, on a du mal à rentrer dans ce film qui présente une intrigue apparemment fade, avec une romance insignifiante, et on arrive presque à se demander où est passé le talent de Michael Powell... Mais ce dernier nous réserve deux surprises. La première est une scène d'hallucination d'un alcoolique, à l'image de Ray Milland dans Le Poison. Ici, Powell apporte une vision bien plus surréaliste du cauchemar de l'ivrogne prisonnier de sa drogue : des bouteilles géantes, dont une qui va écraser le héros, mais surtout une très beau parallélisme entre le tic-tac d'une montre qui ne cesse de grandir, et le héros qui rétrécit, proie véritable de ses hallucinations. La seconde scène est une prouesse de suspense qui mériterait l'adjectif d'hitchcockien : le héros doit surmonter sa panique et sa tremblote d'alcoolique pour désamorcer une terrible bombe. Si l'issue est inévitablement heureuse, l'attente est insoutenable. Rien que pour ces deux scènes, et malgré un ennui périphérique, The Small black room mérite d'être vu.
à la manière de leur précedente oeuvre "Une question de vie ou de mort" le duo Michael Powell-Emeric Pressburger mettent cette fois en lumière des rancunes tenaces, un populisme contagieux une vieillesse dépassée ainsi que bien sûr les affres de la jalousie qui font evoluer les protagonistes dans les plus grandes passions, usant d'artifices et de mensonges afin de parvenir à leurs buts; et surtout S.Rice/David Farrar fait un diable des plus convaincants.
Il arrive à tous les grands de rater un film,c'est ici le cas.Même la mise en scène qui manque d'inventivité n'arrive pas à capter l'attention.L'histoire est sans intérêt et les personnages secondaires des plus mauvais (on a du mal à reconnaitre Jack Hawkins tellement l'objectif de la camera le déforme).L'histoire d'amour qui est le sujet principal est d'une froideur à vous dégouter de la vie à deux.Entre la névrose de l'homme et l'application de la femme ,c'est pas la joie.Powell n'a pas choisi la bonne actrice,fort convaincante même fascinante dans le narcisse noir grâce à un rôle dans ses cordes ,Kathleen Byron montrera vite ses limites au point de na pas faire carrière.Powell est un des maitres du cinéma britannique,oublions cet échec.
Même s'il est moins passionnant que certains de leurs films, genre "Une Question de vie ou de mort", "The Small Back Room" est comme toutes les oeuvres du brillant duo Michael Powell-Emeric Pressburger une oeuvre audacieuse et attachante. Les acteurs David Farrar et Kathleen Byron (que Michael Powell a déjà magistralement dirigé dans "Le Narcisse noir") sont excellents et sont secondés par une brillante galerie de seconds rôles, dont se distingue Jack Hawkins et Leslie Banks. Une très bon film très réaliste à l'image de la scène du déminage de la bombe très prenante.