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    Huit Heures de sursis
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    chrischambers86
    chrischambers86

    13 804 abonnés 12 441 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2014
    On peut venter les mèrites pour "Odd Man Out" qui reste sans doute le meilleur film de Carol Reed avec "The Third Man". Les ombres alèatoires qui rampent sur les murs ou les enfants qui jouent la nuit, dans des rues mal èclairèes, nous plongent d'emblèe dans une atmosphère que l'on peut comparer aux meilleurs thrillers amèricains de l'èpoque! D'autre part comme le prouve la guerre civile irlandaise, beaucoup de luttes ou de conflits du XXe siècle ne possèdent pas de « front » classique, la guèrilla abolissant les notions du front et d'arrière, tout le pays et toute la population ètant engagès dans cette lutte! Ainsi "Odd Man Out" explique la lutte irlandaise contre l'occupant anglais qui emploie d'autres tactiques et une autre stratègie que celles de la guerre « classique » . En rèvolutionnaire irlandais, James Mason est exceptionnel! Sans lui cette fuite de ce chef rèvolutionnaire blessè et traquè par la police ne serait pas ce qu'elle est! De plus, ses rencontres sont rèvèlatrices d'un climat social: un ex-ètudiant en mèdecine retrouve sa vocation en soignant un blessè, un peintre illuminè veut fixer sur sa toile de mort qu'il lit dèjà dans les yeux du fugitif, tandis que la lâchetè des dames secouristes est rachetèe par l'amour d'une femme qui vient mourir aux côtès du rèvolutionnaire! Magnifique! Encore une belle et grande rèussite du cinèma britannique...
    Léa H.
    Léa H.

    33 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 mai 2014
    Débutant comme un efficace thriller politique (plutôt gonflé, pour l’époque, de prendre comme héros un dirigeant de l’IRA – même si le film est clairement critique quant à l’usage de la violence), « 8 heures de sursis » va vite se transformer en fable métaphysique. Le héros – incroyable James Mason -, véritable mort-vivant qui traverse le film comme un fantôme, va en effet être un révélateur de conscience pour tous ceux qu’il côtoie ; révélateur du pire comme du meilleur, mettant surtout en lumière la dichotomie entre les actes et leurs motivations profondes (la peur comme le désir). Chacun est renvoyé au cas de conscience qu’il provoque et chacun y apporte sa réponse, souvent ambiguë, toujours complexe Le parcours de cet anti-héros est clairement christique (une statue lui donne des ailes, tel un ange déchu, et il finit les bras en croix sur une grille), mais figure aussi la destinée humaine, qui se définit avant tout par son inéluctable finitude (à ce niveau, c’est un peu l’ancêtre du « Dead man » de Jarmush). Quant à la mise en scène de Carol Reed, qui oscille entre expressionnisme flamboyant (idéal pour la dimension symbolique du film et l’évocation visuelle de ses nombreux conflits moraux) et réalisme poétique (la vision d’une Angleterre d’après-guerre sinistrée, avec ses taudis et ses enfants sauvages, et d’une Irlande rongée par une terrible cicatrice intérieure), elle prouve plus que jamais que la forme, c’est le fond qui remonte à la surface. Extrêmement audacieux, à la limite de l’expérimental (avec cette narration qui devient de plus en plus abstraite), brillamment réalisé et interprété, bénéficiant d’une magnifique direction artistique et d’un propos riche et complexe, « 8 heures de sursis » est sans nul doute un des plus beaux fleurons du cinéma anglais.
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 442 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mars 2012
    C'est un beau film, fortement teinté de fatalisme, qu'a réalisé Carol Reed. Nous suivons les préparatifs d'un braquage à Belfast par des nationalistes irlandais désireux de financer leur lutte. Le scénario est très efficace. Car si comme on le pressent rapidement, le hold-up se passe mal et que le leader nationaliste Johnny McQueen est blessé et se terre quelque part dans la ville, on ne peut rester insensible à sa dramatique tentative d'échapper à la police protestante. Le casting est formidable : chaque personnage que rencontre Johnny McQueen est soigneusement dépeint. Toutes les mesquineries et lâchetés ressortent et renforcent le désarroi du chef blessé. Mentions spéciales à F.-J. McCormick et ses oiseaux, ainsi qu'à la redoutable tenancière du salon. La mise en scène est très soignée, même si quelques plans m'ont paru maladroits (des champs/contrechamps mal cadrés notamment). La noirceur du récit n'apparaît pas caricaturale mais très réaliste, rehaussant encore la force du film.
    Freaks101
    Freaks101

    149 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2013
    Un des rares films de l'époque à se dérouler dans le contexte de la révolution irlandaise. Carol Reed filme Belfast comme il filmera Vienne dans le « 3eme homme », en utilisant un style inspiré de l'expressionnisme allemand ; cela afin d'amplifier l'angoisse que l'on peut ressentir devant la fuite du héros, mortellement blessé dans une ville hostile, où ils croisera des personnages plus ou moins bienveillant.
    Ce voyage au bout de la nuit, cette lente agonie fini par ressembler à un cauchemar éveillé. Trahison, peur, bonté, cupidité... Des sentiments complexes animent les différents protagonistes, pris au milieux du conflit malgré eux. Après un final inoubliable « Huit heure de sursis » reste et restera encore gravé durablement sur la rétine.
    benoitparis
    benoitparis

    110 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 janvier 2011
    Un film à la charnière de différents styles. On pense beaucoup au réalisme poétique des films français des années 30 pour la photo, les décors presque surréalisant par moment (la cour de brocanteur, l’atelier de l’artiste) tout en étant très ancrés dans la réalité urbaine, les séquences hallucinées, le drame amoureux enfin. Le coté moral, crypto-évangélique, est assez typique de la période de tournage, la fin des années 40, les années 50. Le canevas proprement criminel, le casse raté et la traque qui s’ensuit, ressort plutôt du cinéma noir. L’aspect politique, la cause irlandaise, n’est guère approfondi (il est usé de termes prudent comme « l’Organisation » pour éviter de nommer un groupe réel). On voit surtout une clandestinité qui pourrait être celle de n’importe quel mouvement révolutionnaire ou de résistance. La période ne devait guère permettre d’aller plus loin. C’est de la belle ouvrage ayant l’intérêt de n’être pas cantonnée dans un genre déterminé avec ses conventions, tout en ayant une justesse quasi-documentaire dans la description des milieux sociaux, typique du meilleur cinéma britannique.
    Plume231
    Plume231

    3 906 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juin 2010
    C'est véritablement Carol Reed à son sommet qu'il y avait derrière la caméra où sa technique prodigieuse fait des merveilles. On pense à l'expressionnisme vu le soin apporté à chaque cadrage, à chaque décor et à chaque éclairage. Peuplée d'une galerie de personnages insolites, cette oeuvre, marquée dès les premières images par le sceau de la fatalité, est à la limite de l'onirisme, ce qui rend encore plus brutale l'apparition du réalisme, compensant largement le suspense, très présent tout de même, perdu ainsi par une certaine profondeur philosophique. Entouré d'un casting sans fausse note, James Mason est (comme à son habitude aurait-on envie de dire!) parfait apportant son immense talent et présence à cette oeuvre grave, intelligente et marquante.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 163 abonnés 5 159 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juin 2016
    La simple histoire d’un homme en cavale donne lieu à de multiples réactions dans son entourage. Il est étonnant de voir que le film ne traite pas vraiment du fugitif mais de tous ceux qui gravitent autour de lui!!!!! Pensées sur la vie et la mort, sur l’amour, sur le devoir d’aider son prochain, le devoir de donner la justice. Film passionnant et à l’ambiance soignée et prenante.
    cylon86
    cylon86

    2 527 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juin 2015
    Leader d'une organisation clandestine irlandaise, Johnny McQueen n'approuve pas la violence mais est bien obligé d'y recourir pour voler de l'argent afin d'obtenir des fonds pour la cause qu'il défend. Blessé au bras et abandonné par ses camarades suite au braquage, il se retrouve à errer dans les rues de Belfast tandis que la femme qui l'aime part à sa recherche, prête à tout pour le faire quitter la ville. Avec "Huit heures de sursis", Carol Reed signe le portrait poignant d'un homme abandonné, ballotté au fil des rencontres qu'il fait. Mais au-delà de Johnny McQueen (campé par un James Mason) impeccable, c'est surtout Belfast, ses bas-fonds et ses personnages hauts en couleur qui priment, ce sont eux qui font avancer l'histoire et prennent des décisions. Avec une volonté de réalisme quand il dépeint les bas-fonds de Belfast comme il dépeignait ceux de Vienne dans "Le troisième homme", Carol Reed réalise un film qui ne manque pas de beauté, que ce soit dans ses superbes décors ou dans son ton très fataliste nous offrant une fin tout à fat bouleversante. Du grand cinéma, assurément.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 082 abonnés 3 968 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2017
    C'est le jeu L.A. Noire qui m'a donné envie de voir ce film qui traîne depuis une éternité chez moi. J'aime beaucoup le titre original (le français raconte un peu la fin du film...), James Mason est une acteur que je trouve fantastique, je ne suis pas un admirateur de Carol Reed, mais bon j'attendais quand même beaucoup de ce film. Et franchement je me suis un peu ennuyé tout du long.

    En fait ce qui m'a perdu c'est que le héros n'est pas un héros (ou un anti-héros), ce n'est même pas que pour que ça soit cinégénique et pour que le spectateur s'attache à lui, qu'il prône une certaine forme de non violence alors qu'il est censé être un rebelle, mais c'est qu'il soit passif tout le long du film. Alors oui le texte au début du film explique que le film traite des réactions morales des habitants, mais je n'ai pas forcément senti la cause sociale et ces réactions morales. Elles sont là, les gens agissent en général en étant assez neutre, pas parce qu'ils sont contre les actions des rebelles, mais parce qu'ils ont peur de la police, parce qu'ils ne veulent pas se mêler de ce qui ne les regardent pas. Et c'est plus ou moins intéressant, mais deux heures de ça, on tourne très rapidement en rond.

    En fait ça m'a très vite lassé. Surtout que les rares personnages qui restent tout le long du film sont comme dit passifs et c'est bien dommage. Difficile de s'intéresser réellement à eux et finalement j'avais juste envie que Mason se fasse capturer pour que ça finisse.

    Par contre, j'ai beaucoup aimé le personnage féminin, notamment lorsqu'elle prend des décisions, car j'ai cru que le film allait se mettre à la suivre elle et qu'en fait on allait arrêter de suivre un personnage balloté par le sort sans que ça ne me parle réellement. Mais finalement on ne va pas le revoir avant la fin. Dommage...

    Bref, je trouve que ça manque d'émotion, d'impact...
    Mais la fin est assez belle, attendue, mais belle et forte malgré tout.
    sebvde
    sebvde

    7 abonnés 68 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 avril 2020
    Polar noir à la sauce british avec l'excellent James Mason. Il joue son rôle à la perfection malgré le fait qu'il soit le 1er rôle, il n a pas énormément de répliques
    Quelques lenteurs mais on s'ennuie pas. On attend de savoir si et comment, le personnage principal va s'en sortir dans cette chasse à l'homme ce déroulant dans les rues sombres de Belfast
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 mai 2009
    Synopsis: Johnny McQueen, dirigeant d'une organisation clandestine irlandaise (IRA) est blessé et tue un homme lors d'un hold up visant à remplir les caisses de l'oragnisation. S'en suit une course contre la montre, la police traquant le coupable, ses amis cherchant à le retrouver tandis que Johnny s'affaiblit progressivement...
    A mon avis, un des meilleurs films de tous les temps...
    Ce qui est le plus frappant est la poésie, la mélancolie qui s'en dégage (le film visant plus à être un bilan métaphysique et une recherche sur le comportement humain qu'un film à suspens) :
    tout d'abord par le jeu des acteurs: James Mason est plus que touchant dans le rôle de Johnny, il est dur de pas avoir le ventre noué en le voyant s'affaiblir progressivement tandis qu'il devient un jouet à la merci des réactions des autres; le désespoir est tellement parlant dans ses yeux... Il est secondé avec brio par Kathleen Ryan dans le rôle de la femme amoureuse, Robert Newton dans celui d'un peintre fou et alcoolique avec mention spéciale pour F.J. McCormick qui fait penser aux moineaux même qu'il élève et à Denis O'Dea dans le rôle de l'inspecteur sur les traces de Johnny (il apporte une dimension trouble aux 2 scenes avec Kathleen, poussant à se demander s'il n'éprouve pas une certaine attirance pour elle???).
    Du côté image le film est en lui même une vraie oeuvre d'art, que cela soit aux niveaux des cadrages, des décors ou de l'atmosphère (transformation du temps qui rend compte de l'évolution du film: soleil, pluie puis neige) et le noir et blanc sert magnifiquement cette perspective.
    Enfin la musique de William Alwyn appuie la dimension émotionelle du film, surtout pour le thème de Johnny qui laisse entendre à l'avance son destin...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 mai 2014
    "Huit heures de sursis" occupe une place particulière dans la filmographie de Carol Reed. C'est en effet ce film qui lui a permit d'ouvrir sa carrière à l'international. Après visionnage de cette oeuvre, ceci semble tout à fait légitime. Le spectateur est donc ici plongé en Irlande, au début du XXème siècle. Nous y découvrons des indépendantistes, qui, pour parvenir à frapper le gouvernement et se procurer des fonds, décident de braquer une banque. Seulement le braquage tourne mal et l'un des hommes, le superviseur du braquage, tue un caissier et est blessé dans la lutte. Touché à l'épaule, abandonné dans la poursuite par ses amis, cet homme n'aura d'autre choix que d'errer seul dans les rues de Belfast. C'est là la grande force du film. En effet, au lieu de se centrer sur le combat pour l'indépendance, Carol Reed décide de décrire la société et les hommes qui la composent durant la guerre. Ainsi, en compagnie du personnage principal, Johnny McQueen (immense James Mason), nous sommes amenés à rencontrer des personnes touchées en plein coeur par ce conflit. Tandis que certains aimeraient aider McQueen mais sont contraints de le voir partir en raison de la police qui est à ses trousses, d'autres profitent de lui, comme ce peintre, s'en servant de modèle alors qu'il est mourant devant lui. Cette galerie de personnage est filmée avec une grande élégance par Reed, qui nous dépeint un Belfast splendide de nuit, sous la pluie et la neige. De plus, la beauté de la mise en scène est renforcée par de superbes compositions signées William Alwyn. Les musiques accompagnent le spectateur dans cette oeuvre à la fois sombre, belle et tragique, portée par un James Mason superbe de retenue dans un rôle définitivement humain et désespéré. Ce film intense laisse entrevoir le chef d'oeuvre que sera, deux ans plus tard, "le troisième homme".
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