Ce film est très subtil. Il dépeint le plus naturellement possible et sans s'attarder la vie de la nomenclatura, ses relations avec les investisseurs étrangers, les enfants insouciants (et généreux) de cette nomenclatura, les nouveaux riches, les anciens bourgeois déclassés et résignés, le prolétariat qui reste toujours aussi laminé.
L'atmosphère suranné de Hanoi est filmé sur site.
J'attirerai aussi l'attention sur la légère ironie dans la scène où la police est "super gentille" avec l'ahuri et encore celle du bureau des plaintes où des agents de l'état aident la population à réclamer ses biens, auparavant spoliés par la révolution, et notant que ces plaintes ne sont pas recevables si ces anciens propriétaires avaient à l'époque signé une "donation au parti".
Je comparerai ce film à un film de Eric Rohmer, tandis que les films "modes" comme "l'odeur de la papaye verte" ou "cyclo" seraient comparables à du Besson.