A côté des très sérieux « James Bond » officiels, les producteurs Jerry Bresler et Charles K. Feldman ont décidés de réaliser une comédie déjantée. Le début, mis en scène par John Huston (lui même dans le rôle de M) reste une comédie des plus sage et le combat de boulets en Ecosse semble même bien plat avec un humour aussi pesant que peu amusant. La suite avec Peter Sellers, Ursula Andress, Jacqueline Bisset et Orson Welles, entre carrément dans le délire, permettant au passage à Peter Sellers de sortir quelques proverbes sans queue ni tête qu’il perfectionnera dans “The Party” réalisé par Blake Edwards l’année suivante. Les films ont également en commun une fin en bulle de savon, mais celle de “Casino Royale” atteint des sommets, avec l’arrivée du sheriff dans le Casino, suivi des indiens qui sont largués en parachute et quelques stars comme George Raft qui se tue lui même ou Jean-Paul Belmondo “from ze French laigion, soeur”. Quelques hommages par ci par là comme par exemple Deborah Kerr en bonne soeur (Dieu Seul le sait). Globalement c’est plutôt drôle avec quelque gags telle l’évasion de Berlin Est de la population, l’exécution de Woody Allen (qui a écrit ses propres répliques : “vous ne pouvez pas me fusiller, mon médecin n’autorise pas des balles dans mon corps), et bien d’autres. Mais avec six réalisateurs (John Huston, Kenneth Hugues, Val Guest, Robert Parrish, Joseph McGrath, Richard Talmadge) et une écriture à dix (Wolf Mankowitz, John Law, Michael Sayers, Woody Allen, Peter Sellers, Blly Wilder, Ben Hecht, Joseph Heller, Terry Southern, Val Guest), la réalisation fut quelque peu désordonnée et le passage d’une scène à l’autre parfois incohérent. Woody Allen devant ce désordre perpétuel et un planning tout aussi désordonné, jura qu’il ne tournerait plus jamais dans les films qu’il n’aurait pas lui même réalisé. Néanmoins c’est globalement un bon moment habillé par une pléiade de vedettes et de jolies filles. Inspiré de « What’s New Pussycat ? », il sera suivi dans la même veine par les « Austin Powers ». Ceux qui sont allergiques à ce type d’humour et les fans inconditionnels du héros de Ian Flemming risquent de détester.