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Dave le nantais
36 abonnés
24 critiques
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4,0
Publiée le 14 janvier 2016
Tous les ingrédients sont réunis ici pour faire de ces passagers de la nuit un grand film noir : Humphrey Bogart et son allure débonnaire inégalée, Lauren Bacall, LA femme fatale de l'âge d'or hollywoodien, un scénario alambiqué où rien n'est totalement blanc ou noir, une réalisation inventive de Delmer Daves, plutôt réputé pour ses westerns et une photo sublime. Avis aux amateurs du genre, n'hésitez-pas à visiter ce "dark passage" !
Les Passagers de la nuit marque une nouvelle réunion du couple Bogart/Bacall, qui n'en finissent plus de s'aimer, à la ville comme à l'écran. Ils participent une nouvelle fois à un film policier reprenant quelques codes du film noir. La première scène fait preuve d'une grande efficacité et plonge directement le spectateur dans l'action. Elle s'ouvre sur l'évasion d'un homme de la prison de St-Quentin. Dès ce moment, le réalisateur noue un lien entre le héros et le public : la mise en scène s'attache tellement à cet évadé qu'elle finit par en épouser le point de vue. La caméra en vue subjective propulse le spectateur au cœur de l'action, au côté du condamné à mort. Ils partagent ainsi le même étonnement lorsqu'une femme, qui semble connaître le criminel, lui offre spontanément son aide. Ce début mystérieux est un des atouts du film : des questions soulevées dès le début (quel crime a commis le prisonnier, quelles sont les motivations de la jeune femme...) trouveront leur réponse bien plus tard, à travers des explications livrées au compte-goutte. Par ailleurs, la vue subjective crée une ambiguïté autour de l'identité du prisonnier. Son visage ne sera pas montré avant qu'il ait recourt à la chirurgie esthétique pour changer d'identité. A partir de ce moment là, la mise en scène revient vers quelque chose de plus classique et perd en intensité, ce qui est dommage car le scénario reste intéressant et amène plusieurs petits retournements de situation sympathiques. De plus, quelques scènes véhiculent une certaine émotion grâce aux gros plans sur les yeux des acteurs. Deux restent en tête : le regard très doux de Bogart quand Bacall lui retire ses bandages, et les yeux embués de larmes de la jeune femme après une discussion difficile. On retiendra du film les fulgurances de la première demi-heure, amenées par une réalisation audacieuse, qui se raréfient dans la suite du film. L'enquête se laisse suivre sans déplaisir, mais reste sur un chemin balisé.
Clairement pas exempt de défauts, c'est un film noir avec le couple mythique Bogart/Bacall. Le scénario est tiré par les cheveux, le film peine à avancer et ne le fait que par hasards assez hallucinants. La fin est vraiment faible, n'arrivant absolument pas à propos. Ceci mis à part, c'est quand même plutôt pas mal, on déambule pendant la plus grande partie du film dans une ville nocturne aux personnages inquiétants, impression renforcée par la vue subjective durant un bon moment. Les errements du personnage principal sont vraiment les meilleurs moments du film.
Un polar original marqué durant sa première partie par l’utilisation de la caméra subjective et interprété par le couple mythique Bacall-Bogart mais au scénario complètement improbable.
Ce polar réalisé par Delmar Daves ne manque pas d'originalité. L'utilisation de la caméra subjective est notamment brillante et totalement justifiée par une idée de scénario audacieuse qui voit apparaître Humphrey Bogart plus tard que prévu ! Sinon, le couple qu'il forme avec Lauren Bacall est évidemment génial, absolument fascinant par son intensité et la complémentarité des deux stars. Là où le film déçoit quelque peu, c'est dans son scénario qui n'a pas la rigueur des meilleurs polars et /ou films noirs de l'époque. On note ainsi que la conclusion est assez faible et une incohérence est assez troublante: Bogart joue ici le rôle d'un brave type innocent mais est plutôt filmé comme un gangster, certes doté d'un sens moral. On pardonne ces quelques maladresses pour retenir l'essentiel : une esthétique irréprochable, des fulgurances saisissantes, un rythme qui ne faiblit que rarement et surtout le couple Bogart /Bacall, définitivement immortel.
Une intrigue bien menée bien que pas toujours très compréhensible (le charme du film noir), des idées de mise en scène particulièrement convaincantes, notamment dans l'usage de la caméra subjective, et des acteurs hyper charismatiques: "Les Passagers de la nuit" a donc des atouts à faire valoir. Toutefois, le film est inégal en terme de rythme et son final optimiste est pour le moins décevant tant il est contradictoire avec l'impasse dans laquelle se trouvait le personnage principal. Réellement prenant par instants, plus ennuyant d'autres moments, l'intérêt du film réside essentiellement dans le charme imparable de ses deux magnifiques acteurs.
Le scénario bien ficelé de bout en bout (aucun temps mort et de bons rebondissements), les acteurs impeccables et charismatiques (couple Bogart-Bacall crevant l'écran), les décors d'un San Francisco brumeux avec une ambiance lourde et évidemment cet emploi de la caméra subjective dès le début à cette époque en font un classique des années 40.
Un film noir qui est célèbre pour deux raisons : la première c'est un des quatre films avec le duo légendaire et très alchimique Humphrey Bogart-Lauren Bacall, la seconde c'est que le film utilise lors de sa première heure fréquemment la caméra subjective (dont un plan impressionnant où on est du point de vue du personnage dans un baril en train de dévaler une pente !!!) comme outil de narration et qui pousse fortement à l'empathie... Il faut bien dire que sans ces deux raisons, le film ne serait pas particulièrement inoubliable. Certes Delmer Daves sait utiliser le cadre de San Francisco et ses rues en pente, se permet une superbe audace technique psychédélique lorsque le personnage de Bogart est anesthésié. Certes le film a le mérite de nous éviter le happy-end habituel peu crédible. Et certes les seconds rôles sont excellents. Mais le scénario contient un grand nombre d'invraisemblances, la seconde moitié ne trouve pas l'originalité de la première et le rythme est parfois inégal ce qui fait qu'après une première partie intrigante on est peu captivé et que cette oeuvre ne mérite guère son statut de grand film noir.
La première chose qui frappe à la vision de ce film, c'est sa réalisation, on est dans la tête de Humphrey Bogart et on le voit rarement, c'est original et surtout c'est vraiment bien fait. Le scénario est intéressant, on suit un type évadé de prison, qui se dit innocent, et qui va essayer de le prouver, il rencontrera quelques personnages sur sa route. S’il y a bien une ou deux incohérences, elles ne sont pas importantes. Le personnage principal va même changer de visage par le biais d'une chirurgie (on verra son visage d'origine que part une coupure de presse) pour réapparaitre sous le visage de Humphrey Bogart. Au-delà de tout ça le film propose aussi une vraie réflexion sur la société et ses individus, l'atmosphère sombre est vraiment prenante et on ne voit pas le temps passé. Qu'il soit derrière des pansements ou non, Humphrey Bogart a la classe. Lauren Bacall trouve là un de ses meilleurs rôles et le couple est vraiment magnifique. Un grand film noir très bien mis en scène et interprété, original, passionnant et envoutant.
Ce n'est peut-être pas le chef d'œuvre du cinéma noir américain, ok, mais quel plaisir à regarder ce film!
Une excellente mise en scène, comme les images en noir et blanc, d'ailleurs, une vrai suspense, malgré quelques incohérences du scenario, et le couple Bogard - Bacall ( Lauren est si belle et glamoureuse) qui fonctionne à merveille.
Après les terribles vicissitudes de Bogard , le happy end est totalement bienvenu. Et pourquoi devrait-on oublier la musique du film, avec des extraits d'spoiler: une ou deux chansons qui vous enverrons au paradis, et la maison de Bacall, digne d'un livre de l'architecture des années 40 -50 ? Je pense vraiment que ce film est à voir.
Que le scénario de David Goodis soit abracadabrant n'a que peu d'importance (après tout nous sommes au cinéma) qu'il soit par moment incompréhensible est en revanche plus gênant car sans cela nous aurions tenu un chef d'œuvre. L'histoire est prenante, bien filmée, avec son lot de rebondissements, la photo est superbe et Lauren Bacall particulièrement bien mise en valeur. Le film est aussi une réflexion morale sur les conséquences de l'individualisme.
Film qui laisse un sentiment partagé avec d’un côté un scénario qui oscille entre l’inexistant et le totalement incohérent, un happy end vraiment forcé et d’un autre côté quelques moments de très bonne mise en scène, une bonne photo, et le charme de Bacall. Au global, plutôt décevant et de loin pas un chef d’œuvre du film noir…
Ambitieux, ce film de Delmer Daves l'est certainement. Osé et risqué, il l'est tout autant. Parce que se payer Humphrey Bogart en tête d'affiche et ne pas montrer son visage pendant une bonne partie du film (soit la caméra est subjective soit son visage est toujours dans l'ombre) n'était pas forcément une chose facile à faire accepter au public de l'époque. Aujourd'hui, le problème ne se pose pas. De toute façon, ça n'a jamais été un problème mais une très grande idée à laquelle Bogart a accepté de se soumettre. Déjà ça plus le charme de Lauren Bacall, l'écriture maîtrisée du scénario (les seconds rôles sont excellents) et la mise en scène irréprochable de Daves et ces "Passagers de la nuit" sont une vraie réussite qui a tout du film noir sauf sa fin.
Une rareté au même titre que ''la nuit du chasseur'', ''le cavalier noir'' et une dizaine autres. Il est absolument fascinant bien que son scénario soit inexistant. Tout est dans la mise en scène qui créait un romantisme extravagant ne trouvant sa conclusion que dans un magnifique happy end imprévisible. Daves, que l'on aperçoit sur la coupure de presse alors que l’on même pas encore vu le visage de Bogart, y est surprenant; ce film n'ayant aucune parenté avec ses 29 autres. Utiliser un univers aussi noir avec une Agnès Moorehead choisissant de mourir afin de rendre coupable à jamais le héros et faire jaillir en même temps une l'entraide anonyme et désintéressée de San Francisco (Sam le chauffeur de taxi) ou répandre de la tendresse dans un autocar entre deux inconnus (le passage avec les deux enfants de Daves); c'est totalement paradoxal et inhabituel. Ce n'est possible que grâce au talent du cinéaste qui se sert du cinéma comme un grand peintre utilisant les formes les plus étranges et les assemblant d'une manière faisant jaillir l'émotion artistique. En plus, jamais Bacall et Bogart n'auront été aussi beaux ensemble dans un film qui défie tout académisme.