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marc sillard
8 abonnés
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3,0
Publiée le 3 avril 2024
C'est bien jusqu'à ce que Bogey se fasse enlever son pansement facial par Lauren. Là il y a un accompagnement musical de violoncelle. Le couple mythique est reconstitué. Alors Delmer Daves perd les pédales. A visage découvert Humphrey accumule les emmerdes : un flic soupçonneux le questionne à propos de courses de chevaux imaginaires, un maître chanteur pourtant stupide le démasque, la meurtrière ricanante Moorehead reconnait son inoubliable regard. Heureusement le flic se fait tamponner par une voiture, le maître chanteur se fracasse sur les rochers de la côte, et Moorehead tombe du haut de son immeuble. Bogart se carapate en souplesse et retrouve sa chérie au Pérou dans un hôtel de luxe. Happy end ! Je voulais revoir, plusieurs décennies après, la scène de l'opération faciale par un chirurgien qui ressemble à Charles Vanel. Anesthésie sommaire et hallucinatoire. Mais pour 300 dollars le gars vous fait la gueule d'Humphrey Bogart, sans cicatrices. Pas mal. Bien filmé, bons acteurs, belles vues du San Francisco historique, à voir malgré tout car c'est distrayant et intéressant.
Une histoire à dormir debout, comme j'en ai rarement vu. En plus j'étais assis, je vous laisse donc deviner ce qu'il en a été en ce qui me concerne. Bon, cela dit, 2,5 quand même pour le couple mythique Bogart-Bacall.
« Les passagers de la nuit » sort au moment où Humphrey Bogart est au sommet de sa gloire. Le film sera un succès qui peut aujourd’hui appeler quelques réserves. Le projet était porté par Humphrey Bogart qui avait beaucoup apprécié le roman de David Goodis paru en feuilleton en 1946 dans la presse. Jack Warner qui ne peut rien refuser à sa star avalise l’initiative qui est confiée à Delmer Daves, réalisateur expérimenté qui vient de terminer « La maison rouge » avec Edward G. Robinson. La grande particularité du film provient de l’utilisation de la caméra subjective qui ne fait apparaître Bogart à l’écran qu’au bout d’une heure. Procédé déjà utilisé par Abel Gance pour son « Napoléon » en 1927 mais aussi plus récemment et de manière radicale et astucieuse mais aussi une pointe d’humour par Robert Montgomery dans « La dame du lac » (1946) où son personnage n’apparaît jamais face à l’écran dans le film. Rouben Mamoulian pour l’introduction de « Dr, Jekyll and Mr. Hyde » en 1931 y avait lui aussi eu recours pour créer d’emblée le climat d’angoisse de son film. Delmer Daves qui adapte le roman de Goodis, adopte une posture intermédiaire qu’il pense sans doute imparable du fait du retournement de situation qui fera apparaître enfin Humphrey Bogart à l’écran. Une bonne part du suspense est de toute évidence censée provenir de cette construction narrative un peu baroque. Mais son personnage qui n’est en réalité qu’un spoiler: quidam moyen pris dans la tourmente d’un meurtre qu’il n’a pas commis va rendre l’attente du spectateur un peu vaine . Ce d’autant plus que les incohérences vont bon train et que l’intrigue semble à plusieurs reprises patiner. Heureusement, Lauren Bacall dans toute sa splendeur est solidement présente par son regard qui n'a peut-être jamais été aussi perçant. Mais elle semble bien seule pour combler les lacunes narratives qui s’accumulent. Bogart, enfin apparu, semble comme chloroformé et pour le coup bien loin de son autorité habituelle. Une occasion manquée qui ne constitue pas la meilleure performance du duo qu’il vaut mieux découvrir ou revoir dans « Le port de l’angoisse » (1944) et « Le grand sommeil » (1946) tous les deux dirigés par Howard Hawks ou encore dans « Key Largo » (1948) de John Huston. Reste, les magnifiques vues de San Francisco qui sont la grande réussite du film et parviennent à elles seules à maintenir un certain climat d’angoisse.
Avec le souvenir d'une chose d’emblée discréditée par ce gadget grotesque de la caméra subjective. Nouvelle vision réhabilitatrice de ce 3e et avant-dernier film du couple Bogard-Bacall qui piochant ça et là dans les codes du Film Noir s'avère être à la réflexion un excellent petit film de série. Bien sur on très en deçà de l'ambition formelle d'un Hawks qui signa les 2 précédentes réalisations réunissant le couple mythique ,mais en petit maître talentueux D. Daves parie plutôt sur l'alchimie naturelle du duo et l'on se laisse gagner par l'émotion et quand même ,par le sentiment que Bacall comme le chante Jo Stafford dans la B.O , est vraiment " Too marvelous for words" .
Je n'avais pas encore été autant subjugué par ces 2 monstres sacrés que dans ce film de 1947. Et quelle modernité et originalité dans le scénario et la mise en scène. Le parcours d'un évadé, dont on ne voit tout d'abord pas le visage, est jalonné par des rencontres dont aucune n'est fortuite. Ce n'est pas sans rappeler la série TV du Prisonnier, quoi qu'il fasse il ne semble pouvoir y échapper ("Bonjour chez vous"). Ces rencontres l'emmènent par étapes à retrouver une identité. Mais avant il éprouvera la solitude, la perfidie, la peur, il croisera la mort plusieurs fois, mais aussi l'espoir, des anges (des hommes, des femmes), l'amitié et pour finir l'amour. Tout cela au sein d'un scénario qui respecte le genre du film noir avec des plans de San Francisco à couper le souffle. Une incongruité totale à découvrir de toute urgence.
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18 103 critiques
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4,0
Publiée le 29 août 2021
Les Passagers de la nuit c'est presqu'un chef-d'œuvre et c'est l'un de films mes préférés avec Bogart. Delmer Davies capture la magie des années 1940 de San Francisco des escaliers en bois qui épousent les collines aux cornes de brume en passant par les ascenseurs de l'atrium enveloppés de lumière et par certains des meilleurs rôles que j'ai jamais vus. Tom D'Andrea et Housely Stephenson sont merveilleux dans le rôle du chauffeur de taxi si intelligent mais si décent et dans celui du chirurgien plasticien à la fin d'une sombre alliance. Agnes Morehead est un ennui persistant qui se transformé en méchanceté absolue. Elle est aussi bonne que des ongles grattés sur un tableau noir et vous ne pouvez pas détacher vos yeux de sa Madge. Lauren Bacall et Humphrey Bogart lient le tout avec une grâce discrète. L'histoire se termine et on a envie de retrouver ce petit café en bord de mer au Pérou...
Film Moderne au demeurant, puisque l'on ne voit le héros, les yeux dans les yeux bien après le début du film, cela n'a pas contribué au succès du film lors de sa sortie en salle, car voir apparaitre Bogart que 45 minutes après le commencement, c'est culoté. Le charme de cette jeune, frêle et énigmatique Lauren Bacall est intact et tient la dragée haute à son homologue masculin. L'histoire est à la hauteur de nos attentes, et elle va même au delà, puisque le final est aux antipodes de ce que l'on a l'habitude de voir. Même si Delmer Daves n'est pas Howard Hawks, cela reste un bon cinéaste, qui nous offre un grand film noir, sans temps mort avec des personnages hauts en couleurs, même en noir et blanc.
C'est vrai que le scénario est original, et on est bien accroché mais je trouve que le hasard est forcé à plusieurs reprises : spoiler: Irène qui passe juste au moment où le prisonnier assomme l'automobiliste, comme si elle savait qu'il allait passer par là, et elle n'a même pas peur ! Autre chose : croiser précisément un chauffeur de taxi qui connaît ce chirurgien, ça n'arrive pas tous les jours ! et puis "un policier se pointe juste parce que Vincent veut prendre son petit-déjeuner", et ceci sans parler de la fin qui n'aurait pas été si facile. Mais la pointure des acteur cache un peu tout ceci et l'on s'amuse bien en regardant ce film.
Ce film devrait obtenir le César des navets: scénario invraisemblable, cousu de fil blanc du début à la fin. Lauren Bacall la séductrice à quatre sous, qui regarde toujours par en dessous (il paraît que cela a beaucoup de charme !!!), est exaspérante. La fin, on l'imagine dès le début: ils s'aimeront et auront, sans nul doute, plein de petits n'enfants. Quant au bon premier tiers du film, le réalisateur ne s' est même pas donné la peine de nous présenter un Bogart au visage différent: dans "Le Miroir à deux faces", André Cayatte l' a pourtant fait avec bonheur; cela ne doit pas être bien difficile! . L' ensemble est au plus haut point kitch et sans intérêt; on ne croit pas une seconde à cette histoire alambiquée à souhait, sans queue ni tête et parfaitement incompréhensible
Film de Delmer Daves de 1948 Film noir avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall Sur un scénario assez rocambolesque, le récit classique de l'homme traqué accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Échappé de prison, il est recueilli par une femme qui a des relations avec le vrai coupable. Il est de plus soupçonné de deux autres meurtres... spoiler: Et il réussit à s'enfuir : happy end.
Bien réalisé techniquement, efficace quant aux actions, des bons décors, des extérieurs bien filmés en noir et blanc, des acteurs de qualité (surtout Lauren Bacall), des dialogues pas trop simplistes, tout cela rend agréable la vision de ce film. Néanmoins quelques événements semblent un peu exagérés quant à leur vraisemblance. Le début du film en caméra subjective est bien venu. Les motifs du premier meurtre sont un peu vagues...
C’est très clairement un classique. Un film qui a traversé les décennies sans subir les affres du temps et paraître trop vieillot en le regardant aujourd’hui. Et ceci principalement grâce à une mise en scène virtuose, surtout dans la première partie avec sa caméra subjective qui nous met à la place du fugitif joué par Humphrey Bogart. Il forme dans ce film avec Lauren Baccall un des couple mythique du cinéma, les deux dégagent une prestance incroyable à l’écran. On peut reprocher au film ses rebonds scenaristiques pas toujours crédibles ou trop simplistes, mais le reste est tellement soigné qu’il reste à ce jour un excellent polar à découvrir.
On passe un moment agréable devant ce film même s'il faut bien avouer que la mayonnaise ne prend qu'à moitié, en tout cas malgré toutes les qualités du film (vue subjective puis Bogart "muet" sur la moitié du film; un jeu d'acteur intéressant etc...) ça ne décolle jamais dans une dimension haletante comme l'ont mieux réussi de nombreux films. Pour autant on ne s'ennuie pas et l'intrigue reste plaisante à suivre. Pas un grand film, mais un bon moment.
Un polar surprenant sur la forme artistique aussi bien que dans l'intrigue par le cinéaste mais aussi scénariste talentueux Delmer Daves !! C'est le premier film que je vois du duo Humphrey Bogart et Lauren Bacall qui étaient un couple dans la vie mais aussi des vedettes qui se partager l'affiche comme ici avec "Les passagers de la nuit" . Au départ de l'histoire, on ne voit pas le visage du personnage principal qui est un évadé de prison recherché par la police, on voit des mouvements de caméra comme si on était à l'écran dans sa tète prisonnier . La police le recherche mais il trouve refuge chez une dame qui le connaît bien. Dans un taxi à la sortie de l'appartement , le chauffeur le reconnaît et lui donne un conseil de faire une chirurgie au visage, ce qu'il fera et on voit le héros avec des bandelettes sur le visage pendant un petit moment avec une tète nouvelle auquel peu de personnes peuvent le reconnaître. Il mène son enquète pris dans un traquenard. Je m'attendais à un film policier classique, j'ai été sidéré par tout on va dire, c'est habilement bien écrit, une mise en scène plus que propre au genre avec intelligence des comédiens hors pairs avec son duo de vedettes principaux Humphrey Bogart et la belle Lauren Bacall. Un chef d'oeuvre.
La première partie est surprenante, d’abord sur le plan formel (caméra subjective pendant 30mn : il fallait oser, surtout à l’époque, d’autant que Daves y trouve des solutions techniques gracieuses et audacieuses), mais aussi sur le plan du questionnement identitaire : ne sommes-nous pas uniquement défini par le regard des autres ? La culpabilité du héros semble en effet dépendre de qui le regarde. Dommage qu’ensuite, le récit s’étire et qu’apparaissent les grosses ficelles de l’histoire (aussi bien dans la résolution poussive de l’enquête que dans la romance guimauve). Un film très inégal de Daves donc, que le cinéaste sauve par la force de sa mise en scène.