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stebbins
507 abonnés
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1,5
Publiée le 4 décembre 2011
L'un des premiers films de Brian de Palma, que le réalisateur inventa alors qu'il n'était encore qu'un étudiant, en 1962. Ce court métrage narre l'histoire d'une sculpteur fou ( l'acteur William Finley trouve ici son premier rôle, et deviendra par la suite l'acteur fétiche de Brian de Palma ) qui tombe amoureux de sa créature, une sculpture devenu femme. S'en suivra une course poursuite entre le créateur et l'oeuvre artistique...Nous pouvons voir dans Woton's Wake une relecture du mythe de Pygmalion ( l'histoire d'un sculpteur amoureux de sa statue ), ainsi que de multiples références à d'autres oeuvres littéraires et cinématographiques ( prenons l'exemple de King Kong : lorsque Woton escalade une sorte de grue pour rattraper sa sculpture, il ressemble étrangement au singe, attaqué par des avions de surcroît ). Le court métrage rend également, dans une certaine mesure, hommage aux films surréalistes des années 30 : les personnages se retrouvent par exemple en train de jouer aux échecs en bord de mer,il y a donc un décalage...Un court métrage aux allures de bricolage, qui souffre d'une mauvaise qualité d'image et d'une mise en scène bordélique.
Officiellement le premier court-métrage assumé par Brian De Palma. Officieusement, c'est son troisième : en fait, l'auteur a toujours renié ses deux premières oeuvres qu'il jugeait lourdes et prétentieuses. En 1962 et avec ses compagnons étudiants à l'université, le cinéaste mettait en scène cet essai de 26 minutes qui lui permit par la suite de remporter un prix et financer d'autres projets pour sa carrière à venir. Le grand départ quoi ! Eh bien je dois dire qu'en bon fan du grand Brian, je fus très déçu par "Woton's Wake", énorme foutoir parfois jouissif, trop souvent incohérent. La première chose qui saute aux yeux, c'est bien évidemment l'indéniable ressemblance entre un William Finley vampiros un peu déjanté sur les bords et le rôle qu'il interprétera par la suite dans "Phantom Of The Paradise" (cf les plans où il dévale les escaliers à toute vitesse). Ensuite, l'idée que De Palma inspirera très fortement Scorsese (ils se disent mutuellement jaloux de leurs films respectifs) crève les yeux (dans "What's a nice girl like you doing in a place like this ?", premier court de MS, un homme se retrouve enfermé dans un tableau alors qu'ici, c'est le personnage du tableau qui s'incruste à la réalité en se mettant à vivre). Bien évidemment, la cinéphilie De Palmienne fait mouche, lui qui s'amuse à citer à tout-va les oeuvres vues au cours de ses années d'études (amusez-vous à retrouver Murnau, Bergman, Fellini ou encore Feuillade !) pour mieux les parodier. Hommage et amour évident avec là encore, un cynisme omniprésent. Les liens du sexe et du sang sont très vaguement effleurés (cela reste insouciant, on est dans l'avant-Vietnam) et l'esthétique pas du tout maîtrisée : certes, il y a des idées dans le montage vif mais globalement, les plans sont hésitants, bancaux, très mal photographiés... Ce n'est pas franchement un plaisir pour les yeux ! L'impression de bazar délirant mais incompréhensible et trop désordonné finit par l'emporter. Fera mieux ensuite...
Un court-métrage d'étudiant, avec des défauts et des qualités. Woton's Wake donne le ton à une future filmographie assez dingue, et plus particulièrement à l'objet de culte Phantom of the Paradise. On retrouve en effet l'acteur William Finley, qui montre déjà un certain attrait pour les déguisements et livre une interprétation assez dingue - non pas que cela puisse rivaliser avec le mythique Winslow Leach, mais tout de même - et plutôt marrante. Un scénario assez simple, bien que bourré de références en tout genre. Ainsi, on pense tour à tour au Cabinet du Docteur Caligari (essentiellement par son approche surréaliste à la manière d'un film expressionniste allemand et du personnage principal), au Septième sceau (la partie d'échec avec un personnage qui ressemble fortement à la Mort) et enfin, plus explicitement, à King-Kong. Si la mise en scène du court-métrage est un peu brouillon sur les bords, on passe cependant un bon moment, sans temps morts. Une oeuvre très originale qui possède un certain charme.
Un film étudiant plutôt sympa, très inspiré par le mouvement expressionniste, plein de bonne volonté et de références, et surtout d'ironie. Assez drôle en somme, mais un peu trop long.