Comédie d'aventure sur fond de guerre, coécrite et réalisée par Gérard Oury, La Grande Vadrouille est un excellent film. L'histoire se déroule en France en 1942, pendant l'Occupation, et nous fait suivre les cinq membres d'équipage d'un bombardier britannique survolant Paris, qui sont forcés de se parachuter de leur appareil après qu'il eu été attaqué par des tirs de soldats nazis postés au sol. Avant de sauter, ils se sont donné rendez-vous aux bains turcs. Seulement, deux sont faits prisonniers, les trois autres parviennent eux à échapper aux Allemands. Si le premier parvient à s'y rendre plus ou moins facilement, les deux autres atterrissent dans deux lieux sensibles. L'un juste au dessus du quartier général de la Gestapo, l'autre à l'opéra. Traqués par l'ennemi, ils vont devoir s'en sortir, aidés par un peintre en bâtiment et un chef d'orchestre. Ce scénario s'avère particulièrement sympathique à visionner pendant toute sa durée de deux heures. Celui-ci se veut extrêmement ambitieux en nous emportant dans une fuite aux multiples rebondissements, tout en traitant de la guerre avec dérision. Ce parcours juché d'embuches nous offre des scènes d'action toutes plus farfelues les uns que les autres. Le ton se veut très drôle et l'humour touche constamment sa cible. Il faut dire que l'ensemble est porté par des personnages loufoques, interprétés par une distribution réjouissante comprenant deux têtes d'affiches savoureuses que sont Louis de Funès et Bourvil. Ils campent deux rôles aux caractères opposés mais qui vont devoir faire équipe pour s'échapper. Ils sont entourés par tout un tas d'autres comédiens qui ne sont pas en reste, joués entre autre par Terry-Thomas, Claudio Brook, Mike Marshall, Marie Dubois, Pierre Bertin, Andréa Parisy, Mary Marquet, Benno Sterzenbach, Paul Préboist, Henri Génès ou encore Colette Brosset. Tous ces individus entretiennent des rapports hautement amusants, soutenus par des dialogues qui le sont tout autant. Des répliques exprimées en trois langues, ce qui accentue le côté marrant en jouant sur les accents et l'incompréhension entre les nationalités. Sur la forme, la réalisation du cinéaste français se veut qualitative. Sa mise en scène est irréprochable et nous fait voir du paysage en faisant constamment se déplacer son action dans des lieux variés et appréciables, notamment à la faveur d'un très bon travail de reconstitution. Ce visuel remarquable est accompagné par une b.o. signée Georges Auric, dont les compositions collent parfaitement au ton. Cette échappée maladroite s'achève sur une fin satisfaisante, venant mettre un terme à La Grande Vadrouille, qui, en conclusion, est un long-métrage d'envergure méritant grandement d'être découvert.