A la fois compilation et documentaire, ‘La table tournante’ est un voyage à travers la carrière de Paul Grimault, qui fut parfois surnommé le “Disney français�, davantage pour la qualité visuelle et narrative de ses réalisations que pour leur ampleur : en dehors du “Roi et l’oiseau’, Grimault avait surtout oeuvré dans les courts-métrages et c’est à l’ensemble de ce travail, une dizaine de dessin-animés qui s’échelonnent des années 40 aux années 70, que ‘La table tournante’ rend hommage. On remarque d’ailleurs que de nombreux héros et anti-héros de ces court-métrages referont leur apparition dans ‘Le roi et l’oiseau’, quitte à endosser d’autres rôles. ‘Les passagers de la Grande Ourse’, ‘Le voleur de paratonnerres’, ‘Le petit soldat’,...ces oeuvres qui, pour les plus anciennes, n’échappent pas à certains clichés de leur époque, sont centrées sur l’image et le mouvement au détriment du dialogue, et atteignent (voire surclassent à l’occasion) le niveau de dépouillement poétique des antiques Silly Symphonies des années 30, tout en développant une personnalité visuelle qui leur est propre. Entre les dessin animés, c’est Paul Grimault lui-même qui, dans son studio et pour une audience composée de ses créatures et personnages animés, relate sa carrière, commente ses oeuvres et ses collaborations et livre diverses anecdotes. Une manière originale de découvrir le parcours, aujourd’hui un peu tombé dans l’oubli, de celui qui tenta d’incarner tout au long de sa vie une vision européenne (ou plutôt française) de l’animation familiale, face aux géants américains et ensuite japonais.