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Spiriel
37 abonnés
318 critiques
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2,5
Publiée le 14 novembre 2007
En dehors d'un contexte bien défini, il devient dangereux d'essayer de maintenir une ligne de conduite qui n'est pas naturelle. Ce peut être le désir sexuel (pas franchement le bien venu pour des nonnes), la mélancolie de ce qui auraient pu être toutes nos autres existences possible (thème central de The arrangement, toujours avec la divine D.Kerr), l'empathie, l'assimilation dans l'atmosphère (là on dit merci J.Cardiff, les plans de la cloche avec la falaise en dessous!)... 5 nonnes sont dépêchées pour former un micro-couvent dans les montagnes, mal vues par les habitants. Incapables de faire abstraction du nouvel environnement ainsi que de réfréner des sentiments indésirables, la situation va se dégrader jusqu'à exhalter des désirs destructeurs. On peut regretter que le malaise ne se ressente qu'aux niveaux des personnages, et pas dans l'ambiance (comme dans Les hauts de hurlevent, aujourd'hui les réalisateurs ne se concetreraient que là-dessus, oubliant le reste). Il aurait sans doute été plus intéressant de pousser les choses plus loin (mais je n'ai pas lu le livre), avec la jeune indienne, ou entre les nonnes. Les dialogues sont bons, et les réactions des personnages sont crédibles, ne choquant jamais (alors que cela devient extrème vers la fin). Préférez Colonel Blimp, Le chausson rouge ou Le voyeur de Powell, mais le film reste bon, et niveau dépaysement... c'est du caviar!
1947, de Powell (Le Voleur de Bagdad) et Pressburger, avec Deborah Kerr, Sabu et David Farrar. Un vieux nanar. Une mission de cinq nonnes est chargée d’installer dans un ancien palais isolé de l’Himalaya, un dispensaire et une école. L’agent britannique qui se balade en petit short sexy ( ! ), sorte d’intermédiaire entre les bonnes sœurs et le prince du coin, va émoustiller ces « dames »…au point de leur faire lâcher les prières pour des crises d’hystérie ! La violence de leurs sentiments va les conduire à abandonner la mission pour réintégrer, qui, la vie séculaire, qui, des lieux moins risqués au sein de leur congrégation. Très beaux paysages, mais vent violent.
Ecoutes bien toi le cinéphile en herbe, car voici le plus grand film de l'association Powell-Pressburger, le plus grand film en technicolor (encore bravo à Jack Cardiff, chef-opérateur), mais surtout le plus grand film sur le désir. Tu sais peut-être déjà, qu'il a influencé Scorsese et Tavernier, mais cette oeuvre à part entière soulève le voile de la condition féminine et nous entraîne dans un voyage dans les tréfonds de l'âme de celle-là, résultat : Deborah Kerr et Kathleen Byron n'ont jamais été plus belles qu'en nonnes, cette derniere representant le double de cette premiere, les pulsions que l'ordre religieux veut à tout prix bannir, au prix de refoulements dangereux pour l'âme humaine (à la manière de la magnifique scene de poussée fievreuse chez Byron, où l'écran se teinte brutalement d'un rouge écarlate). C'est cette mise en scène de la répression du désir qui entraîne paradoxalement celui-ci. Comme dirait Scorsese, encore merci Michael !
Ce film vaut surtout pour l'invraisemblable qualité de la photo, d'une beauté exceptionnelle. Les couleurs sont magnifiques et certains plans sont conçus comme de véritables tableaux dans lesquels l'animation des personnages surprend, tant nous ne sommes habitués à une telle beauté que sur des images fixes, des peintures. Les 20 dernières minutes du film sont, à ce niveau-là, extraordinaires: chaque plan se révèle plus beau que le précédent. En dehors de cet aspect esthétique (mais qui atteint ici les sommets du 7ème art), le film ne présente pas un grand intérêt, hormis la scène de fin, où la tension, palpable, est très bien mise en scène par Powell. A voir pour le plaisir des yeux.
Film surprenant mettant en valeur tout le talent de Déborah Kerr ainsi que tout le talent de ce réalisateur d'une question de vie ou de mort qui reste mon film préféré de Michel Powell.