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    Une question de vie ou de mort
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    4,1
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    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 novembre 2017
    Une belle claque avec un film peu conventionnel qui plus est pour une commande gouvernementale propagandiste d’après-guerre. Non conformiste à souhait, un vrai OFNI (objet filmique non identifié) tant il est l’incarnation de plusieurs genres et d’aucun à la fois… Une œuvre d’art du cinéma britannique et plus encore.
    Belle critique à suivre qui fait la synthèse de mon goût pour cette petite perle qui fait beaucoup penser à son homologue américain de l’époque livrée par Capra « La vie est belle ».
    « Années 40. Le réalisateur anglais Michael Powell et le scénariste Emeric Pressburger sont aux faîtes de leur collaboration et signent une série de films, plus ambitieux et inventifs les uns que les autres. Les genres s’y bousculent allègrement : récit intimiste, comédie sentimentale, épopée historique, mélodrame, conte, film d’aventure… L’humour ainsi qu’une vibrante humanité règnent dans ces fables inclassables, qui resteront un temps ancrées dans les réalités du second conflit mondial. « Une Question de Vie ou de Mort » découle lui-même d’une commande passée par l’armée britannique, afin d’apaiser les tensions entre les troupes anglaises et américaines au lendemain de la victoire. Le film, loin de se cantonner à son cahier des charges, est une romance fantastique, qui célèbre dans un savoureux pied de nez, l’indiscipline poétique contre la bureaucratie et l’autoritarisme. Tandis que « l’autre monde », filmé en noir et blanc, fabrique des anges à la chaîne, Peter Carter, le pilote anglais en sursis interprété par David Niven, préfère s’adonner aux amours terrestres avec June, une officière américaine d’autant plus éblouissante, qu’elle est en technicolor!

    Un drôle de partie s’amorce entre les deux mondes au début du film. Un avion anglais vient d’être abattu et pourtant, l’homme se fait attendre là-haut par ses camarades tombés au combat. Pour éviter de périr brûlé, le pilote a sauté sans parachute mais les subalternes célestes, aveuglés par la purée de pois des côtes anglaises, l’ont perdu de vue. Le « paradis », peuplé de cols blancs en uniforme, s’inquiète de cette erreur administrative tandis que Peter, puisqu’il s’agit de lui, échoué sur la plage, se redresse miraculé, comme au lendemain d’une banale nuit de sommeil. Alors qu’un agent céleste est diligenté sur terre pour réparer le forfait, Peter noue une idylle avec June, une opératrice américaine, qui fut son dernier contact radio durant le vol. Pressé par le guide de rejoindre les siens, Peter rétorque qu’il ne peut le suivre sans commettre une énorme injustice : celle d’abandonner June qui l’aime désormais. On convoque donc un grand procès, là-haut, pour trancher ce cas sans précédent. S’agirait-il d’une ruse inventée par Peter pour tromper le destin? Le couple doit donc établir la preuve formelle qu’il s’aime sans quoi Peter sera réexpédié sans délai dans le monde d’en haut.

    Le film ne manquera pas de dérouter, aujourd’hui encore, par la bizarrerie de son rythme narratif. A maintes reprises, les échanges très dialogués ou les joutes oratoires, s’étalent en longues séquences assez théâtrales et statiques, tandis qu’ailleurs, ce sont mille rebondissements qui procèdent comme par à-coups spectaculaires, burlesques ou dramatiques. Powell et Pressburger jouent de ces effets de suspension, d’accélération ou de dilatation, manipulant l’espace-temps improbable du récit et ses disjonctions oniriques. L’une des inventions du film consistera à figer l’action et le temps du récit, à chaque fois que l’envoyé céleste (un aristocrate guillotiné durant la révolution française) rendra visite à Peter (avec dans son sillage, une odeur incongrue d’oignon frit!). Powell utilise soit des photogrammes fixes, soit les acteurs réels qui gardent imparfaitement la pose en tremblant ou en bougeant légèrement. C’est donc l’une des plus grandes trouvailles du film, par delà les trucages et autres astuces optiques, que cette élasticité du récit, qui semble procéder par anamorphoses temporelles, contretemps et digressions. Le baroque visuel du film, avec l’outrance de ses chromos en technicolor, ses « trucs » artisanaux à la Méliès et ses grandes machineries optiques (une caméra obscura, la reproduction titanesque des paupières du héros, la matérialisation des phosphènes), rejoint en effet celui du récit, irrégulier et fantasque à souhait. Ceci dit, on trouvera quelques étirements un peu trop marqués ça et là comme dans le long procès final ou la longue scène inaugurale de l’avion en feu, mais pas suffisamment pour qu’ils rompent ni le charme, ni l’efficacité poétique du procédé. Ces longs tableaux ne font que marquer les moments de suspension où la magie et le surnaturel opèrent, accentuant l’irréalité et l’atemporalité des scènes.

    Malgré de petites imperfections, « Une Question de Vie ou de Mort » est, à bien des égards, un laboratoire d’idées cinématographiques et narratives à l’humour débridé. Cette folie inventive épouse celle du personnage, faite d’hallucinations et de fantaisie. On ne saura pas au final si le soldat Peter, opéré à la suite d’une lésion cérébrale qui affectait son entendement, n’a pas imaginé ces péripéties surnaturelles. Pendant ce temps, une June bien réelle veillait à ses côtés. Chacun des personnages qui l’entouraient, ami et chirurgien, se sera mué au cours du récit en autant de doubles oniriques. Rappelons que Peter, avant d’officier dans l’armée, était connu pour ses talents poétiques. Jusqu’au dénouement, le récit ne tranchera pas la nature des évènements, préférant tisser une réalité composite, subjective et surréelle, davantage entre les paupières du héros, que devant elles. C’est bien un voyage fantastique dans le crâne du personnage, qu’ont fabriqué Powell et Pressburger, aidés par la magnifique photographie de Jack Cardiff et les décors d’Alfred Junge. Finalement, il sera autant question de vie, de mort, d’amour ou de guerre, que de survie, par et grâce à l’imaginaire. Et cette ode pourrait bien s’avérer être celle de l’art, du rêveur ou du poète, tous personnifiés par le personnage principal. »
    tout-un-cinema.blogspot.fr
    ATON2512
    ATON2512

    58 abonnés 1 126 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 novembre 2017
    Date de sortie 25 juin 1947 (1h 44min)
    De Michael Powell et Emeric Pressburger (1947) .
    Un petit bijou surréaliste et plein d'inventions magnifiquement interprété notamment par un David NIVEN lumineux et la belle Kim HUNTER; UN FILM Optimiste et souvent d'une grande beauté symbolique.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    87 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2018
    Film ultra moderne pour l'époque. Le côté propagande gonfle un peu (voir beaucoup à la fin du film) mais le sujet et la mise en scène ne manquent pas d'inventivité. Une scène est géniale : une opération chirurgicale vue par l'œil du patient.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 décembre 2017
    Images en Technicolor (et en noir et blanc pour la partie "céleste" du film) d'une beauté saisissante, scénario débordant d'inventivité, décors et effets spéciaux impressionnants... cet incroyable long-métrage fantastique du duo Powell-Pressburger est tout simplement époustouflant. Superbe histoire d'amour autant que métaphore sur la vie, la mort et le destin, ce film à la poésie débordante reste en mémoire de manière marquante bien après l'apparition des mots "The end".
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 mars 2009
    Film bien british avec une tres belle photographie, un scenario tres original et empli de bons sentiments
    Anecdote: le groupe de rock metal Iron Maiden reprendra le titre du film en clin d'oeil (plus que ça meme)pour intituler leur dernier album en date qui tout comme le film aborde fort le theme de la guerre.
    Loïck G.
    Loïck G.

    336 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 décembre 2013
    Notre duo de réalisateurs chaque fois signe un opus très particulier. Celui-ci est certainement le plus original. Un film qui entre le fantastique de l’époque et la poésie universelle évoque l’évolution du monde que tente de se partager l’Amérique et le vieux continent représenté par les Britanniques. C’est drôle, fin,subtil , surréaliste et ça ne se fait plus aujourd’hui ….
    Pour en savoir plus
    Robert L.
    Robert L.

    3 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 décembre 2013
    "Une Question de Vie ou de Mort" découle d'une commande passée par l'armée britannique, afin d'apaiser les tensions entre les troupes anglaises et américaines au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le film, loin de se cantonner à son cahier des charges, est une romance fantastique, qui célèbre dans un savoureux pied de nez, l'indiscipline poétique contre la bureaucratie et l'autoritarisme. Tandis que "l'autre monde", filmé en noir et blanc, fabrique des anges à la chaîne, Peter Carter, le pilote anglais en sursis interprété par David Niven, préfère s'adonner aux amours terrestres avec June, une officière américaine d'autant plus éblouissante, qu'elle est en technicolor! Le film a un rythme narratif assez déroutant (le récit se fige ou s'accélère à plusieurs reprises) et quelques longueurs mais il est incroyablement inventif et drôle... L'un des meilleurs Powell-Pressburger avec les Chaussons Rouges.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 janvier 2017
    Un vrai chef d’œuvre !

    Si son scénario, dans les grandes lignes, paraît bien médiocre, à priori, il serait, pourtant, fort dommage de passer à côté de ce très joli film. Romance, comédie sentimentale, film fantastique ? Certes, "A matter of Life and Death" est tout cela à la fois, mais son intérêt ne réside dans aucune de ces classifications.

    Il s'agit bien davantage d'une œuvre poétique, totalement irrationnelle, à voir parfois avec du recul et avec l'indulgence que l'on doit aux films d'antan (l’œuvre est ultra anglo-centrée, il s'agit de son principal défaut). Le réalisateur pose, d'ailleurs, d'emblée les règles du jeu : toute ressemblance avec un monde connu est purement fortuite ! Dégagé de toute astreinte à dépeindre un monde réaliste, l'équipe du film nous livre un univers suffisamment proche et identifiable au notre pour nous rassurer, et suffisamment décalé pour nous emporter dans la rêverie et l'émerveillement. Les nombreux petits choix artistiques mis bout à bout font tous le sel d'un film que l'on peut aussi qualifier de parodie de la vision occidentale du monde. Même les propos les plus absurdes et les mises en boîte (des français notamment) totalement caricaturales dont il est émaillé sont livrés avec une vraie finesse. Un parfait mariage d'humour anglais et de bon goût.
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