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Philippe C
101 abonnés
1 058 critiques
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3,5
Publiée le 14 juin 2023
un bon Western qui, sur fond de la violence endémique dans l'Ouest américain au 19ème siècle, traite en fait de 3 conceptions de la justice : celle expéditive et vengeresse des éleveurs, celle rigide et inflexible du juge et celle persévérante mais humaine du héros COOPER, ex policier, injustement accusé de vol de bétail et lynché, qui ayant survécu et été disculpé par le juge, accepte de devenir Marshall de celui-ci pour arrêter ses boureaux...et finalement bien d'autres. L'intérêt du film, bien interprété par Clint Eastwood réside dans la complexité de certains personnages qui ne sont pas binaires. L'opposition, subordination, complémentarité entre le juge et le Marshall repose là-dessus. Le film, accompagné d'une jolie musique, n'échappe cependant à quelques longueurs et la fin laisse le spectateur sur un petit goût d'inachevé
Le clou du film est la pendaison générale décidée par le juge. Le voyeurisme sadique de la foule venue au spectacle est bien rendu. L'insupportable prêchi-prêcha du jeune pasteur et les réactions contrastées des bientôt pendus sont bien analysés. Ce genre de théâtre macabre en live a été très apprécié par le public parisien pendant la Terreur, nous rapportent les historiens. Le reste du film est un peu du remplissage. Scénario et personnages sont inconsistants. Une bonne musique de western, sauf si c'est une chanson de Frankie Laine, doit coller à l'intrigue. Ici c'est soit du dérangeant mélo sirupeux, soit un agaçant crin-crin. Question acteurs, quand on voit ce que Hitchcock a tiré de Bruce Dern dans son dernier film Affaire de famille, John Ford du magnifique cavalier et cascadeur Ben Johnson, ou même le Dennis Hopper d'Easy Rider, on est en droit d'être déçu. Le juge en fait des tonnes mais au moins on le remarque. Le chef des méchants, qui finit par se pendre, est bien, lui, dans son rôle. La fille de joie dans la maison close est assez amusante. En revanche la modiste éprise de Clint est impassible et dénuée de charme. Les scènes d'amour, si on peut dire ainsi, sont désespérantes. La modiste en question a elle aussi une vendetta à mener à bien, mais qui passe à l'as. Et Clint alors ? Ce n'est pas vraiment un comédien, juste un acteur physique. Son meilleur passage est la liquidation nocturne des trois malfrats qui ont réussi à le manquer à bout portant. Deux fois blessé par balle, Clint se rétablit sans problème. Quelle santé ! Ted Post ne fait pas oublier Sergio Leone pour ce qui est de donner du rythme et de l'humour à l'histoire. Il manque aussi la musique de Morricone. Pourtant, ce Post sortira plus tard Magnum Force avec Clint Dirty Harry, qui est un bon polar. Peut donc mieux faire.
Western qui s'intéresse tout spécialement à l'exercice du droit et de la justice à la fin du 19ème siècle. Dans ce monde peuplé de voleurs de bestiaux et autres malfrats, les hommes ont du mal à accepter de ne pas se faire justice eux-mêmes. Un seul juge officie sur l'étendue immense de l'Okhlahoma et cherche à imposer la loi mais il manque cruellement de marshalls pour la faire appliquer. C'est dans ce contexte que prend place l'histoire de Jed Cooper, alias Clint Eastwood, qui va être tiraillé par la vengeance après avoir été sauvé d'un lynchage abusif. Tout tourne autour de ce personnage dont le charisme est pour beaucoup dans l'intérêt du film.
« Pendez-les haut et court » est un film de Ted Post réalisé en 1968 qui aborde la question de la justice et nous confronte à une double problématique : d’un côté celle du lynchage (la justice expéditive) et de l’autre celle de la pendaison sur décision de justice avec ses possibles dérapages. Le réalisateur, dans un développé parfois maladroit, renvoie dos à dos ces deux modes de justice. Le film serait-il un plaidoyer déguisé contre la peine de mort ? Les scènes de pendaison « officielles », les « fêtes de la cravate » comme on les appelait au temps béni du Far-West, sont assez insoutenables avec un côté franchement voyeuriste. Elles peuvent néanmoins rendre mal à l’aise le spectateur et lui permettre de s’interroger. Clint Eastwood, à la fois justicier et vengeur qui se fait sa propre justice est égal à lui-même. Pat Hingle joue un juge empêtré dans ses certitudes et jusqu’au-boutiste car incapable de se remettre en cause et de reconnaître qu’il (ou la justice qu’il représente) pourrait se tromper. Un bon film, qui à défaut de s’engager, pose quelques bonnes questions toujours d’actualité. Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1.
Vu le 16/12/2021. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je n'avais jamais vu ce western pourtant dans la liste des chefs-d’œuvre de Clint Eastwood et pourtant j'ai 40 ans bien passé. J'ai donc voulu rattraper cet impair en cette fin d'année. Au final, je reste assez mitigé sur ce film. Y'a d’excellentes choses dans ce film comme cette chasse à l'homme que va opérer notre héros Jed Cooper (Clint Eastwood) en punissant ou emprisonnant les coupables. On peut voir un Eastwood très fermé, souriant très peu (bon, vu le traumatisme subi, on peut comprendre aussi son caractère taciturne et sombre), le film aborde des sujets intéressants comme le fait de se faire justice soi-même (la bande du capitaine Wilson en début du film qui pendent sans même tenter d'avoir un brin d'explication), ou même la justice rendu sans aucune pitié par le juge Fenton (Pat Hingle) qui pend deux jeunes qui semblaient pouvoir avoir une seconde chance. Après certains sujets sont malsains je trouve comme la foule de Red Creek qui se rend à une pendaison comme on vient à la fête foraine, j'ai trouvé ça très moyen. Pareil en fin de film quand la jolie veuve Rachel Warren, qui attend le meurtrier de son mari depuis des lustres et qui comme par hasard tombe amoureuse du beau Clint. On retiendra aussi à la fin que les deux derniers lyncheurs de Cooper au lieu de s'enfuir loin de la vengeance de ce dernier préfèrent se terrer dans une maison, quelle folie, surtout que l'un dit avoir femme et enfants. Si il était parti à l'autre bout du pays, je doute que Copper ait traversé tout le pays pour se venger... Les comportements des protagonistes ne sont donc pas toujours rationnels et logiques mais ça reste un bon classique du western made in Eastwood, pas son meilleur néanmoins.
Un western qui démarre assez bien mais qui se poursuit en zig-zag, avec quelques digressions. L'idée de la vengeance est évidemment classique et ici elle paraît fondée sur un motif original, quoique plutôt invraisemblable : pourquoi la Justice incarnée par le juge Fenton aiderait-elle Clint Eastwood à rechercher des types qui ont simplement tenté de le lyncher ? ; ils n'ont commis qu'une tentative et il n'y a pas eu mort d'homme finalement. De surcroît, il ne s'agissait nullement de bandits mais d'habitants désireux précisément de faire justice et ils étaient légitimes à invoquer la bonne foi, excipant d'une erreur sur la personne. En tout cas, ça ne méritait pas d'en arriver au suicide du principal meneur du groupe de lyncheurs. Quoiqu'assez moyen, ce western "eastwoodien" sera toujours plus réaliste que les délirants westerns spaghettis.
Je viens de le voir (ou le revoir ?) plus de 50 ans après sa sortie. Surprenant de modernité. Une musique à la Morricone et une ambiance à la Leone, en plus cru. On ne sait pas qui a influencé qui. Ce long film tient la route de bout en bout. La scène de la pendaison collective, interminable, dans une ambiance de kermesse et d'allégorie religieuse est un chef d’œuvre. Sans discours convenu ni démonstration appuyée, c'est à vous faire douter de la peine de mort (moi qui suis plutôt pour). Les quelques scènes d'amour sont d'une remarquable pudeur, et parfaitement maîtrisées. De mémoire : Clint demande à la jeune femme en quête de vengeance - elle a vécu le pire - "qu'allez-vous devenir si vous les retrouvez ? Et qu'allez-vous devenir si vous ne les retrouvez jamais ?". Un film habité, avec un Eastwood magistral et spoiler: une fin habilement tronquée , à voir de préférence en V.O.
Un western classique (avec sa musique criarde très kitch ...) mais relativement bien mis en scène : des cadrages simples mais efficaces. Le scénario tient globalement la route ; même si la fin est un peu abrupte ... Ce film questionne sur la justice, sur la vengeance ... sur l'humanité. La grande scène d'exécution est un triste spectacle, un mélange de moralisme impudique et de voyeurisme morbide. C'est une séquence plutôt bien construite. Reste globalement un message un peu ambigu et l'image d'une justice faible au final. Bref, pas d'enthousiasme mais pas inintéressant.
Un très bon western avec Clint Eastwood et Denis Hopper à la fin des années 1960 dans la grande lignée de ses films se passant dans le far west américain.
Un western de qualité que j'aime bien revoir, toujours avec le même engouement. L'histoire est bonne, les décors bluffants, la musique est top, et on a là le charismatique Clint Eastwood dans un bon rôle.
On retrouve le très bon Clint Eastwood (Jed Cooper) dans un nouveau western réalisé par Ted Post. L'introduction du film est très percutante, dès les premières minutes, on pense que notre héros va déjà mourir par pendaison mais heureusement il n'en est rien. Cooper s'en sortira, deviendra marshall et engagera une vengeance sans merci. Malheureusement, ce western pèche par sa narration mal construite, c'est un imbroglio entre un homme submergé par l'envie de se venger et en même temps par un besoin moral de faire régner la justice, on ne sait jamais sur quel pied danser, c'est assez confus. Une scène m'a particulièrement plu lors de la pendaison publique où le marshall Cooper préfère se payer une prostituée plutôt que d'assister à ce sordide spectacle. D'autre part, l'histoire d'amour est assez plate, elle n'apporte rien au film. Enfin, la BO de Dominic Frontiere n'est vraiment pas agréable. Conclusion: un western très moyen mais une belle prestation de Clint Eastwood.
Western de transition, tourné sur les terres de l'oncle Sam, on ne peut pas s'amuser avec le genre comme l'a fait Sergio Léone, mais, même s'il est difficile de sortir des stéréotype, ce western a l'ambition, de mettre un pied dans la disgression. C'est un peu plus brut, la curiosité malsaine des hommes, des femmes, des enfants montre bien la décadence d'une société. La loi des hommes transgressé par d'autres hommes, la loi du talion, est-ce de la justice ou une simple vengeance, même le personnage féminin, est torturé, violenté au plus profond de sa chaire. Alors certes, on est pas dans un western qui va révolutionner le genre, mais il va poser les jalons des Hordes sauvages et autres westerns des années 70.
Ce film est un bon western, on peut y retrouver toute l'expérience que Clint Eastwood a accumulé auprès de Sergio Leone. C'est Ted Post qui le dirige cette fois ci pour une affaire de vengeance.