« Pas de chance, Monsieur Strong, vous avez affaire à des professionnels. »
Pour son dernier film en tant que réalisateur, Michel Audiard réunit une fois encore des acteurs et actrices présent·es dans d’autres de ses œuvres ou des films qu’il a scénarisés et/ou dialogués : Bernard Blier, Jean Carmet, Evelyne Buyle, Maria Pacôme, Mario David, André Pousse, auxquel·les s’ajoutent Michel Bouquet, Jacques Canselier, Jacques Ramade, Maria Montes (dont c’est visiblement la seule participation au cinéma), Julien Guiomar, Roland Giraud et Jean-Jacques Moreau. Audiard s’entoure également de deux nouveaux venus pour adapter le roman d’Alain-Yves Beaujour, « Le principe d’Archimède » : Pierre Cosson (qui vient de travailler sur « La raison du plus fou », de François Reichenbach et Raymond Devos) et… Jacques Audiard, son fils, dont c’est ici la première participation officielle à un tournage et qui deviendra le réalisateur applaudi par le public et la critique (plusieurs prix à Cannes, Venise et aux Césars, entre autre, pour plusieurs de ses films).
Si le pitch a de quoi plaire, il tourne vite en rond en huis clos dans sa première partie avant de complètement sombrer dans le grotesque pitoyable après trois quarts d’heure que c’en est même gênant pour les interprètes qui en perdent leur capacité à jouer juste. Le plus malaisant, c’est de voir Michel Audiard en être réduit à faire sortir des insultes de cour de collège à ses personnages. Un créateur peut, certes, connaître des moments de faiblesse, de vide, ici on touche à l’intersidéral, à l’impuissance langagière, au film de série Z façon théâtre filmé. Au rayon des points positifs de ce film, notons qu’il s’agissait du dernier réalisé par Michel Audiard.