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Acidus
718 abonnés
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2,0
Publiée le 21 juin 2016
Amplement influencé par le néo-réalisme d'Après-Guerre, "Main basse sur la ville" dresse un portrait peu flatteur mais vrai de la politique italienne des années 60. Cette histoire qui s'appuie sur la coruption des élites politiques et leurs manoeuvres électorales et d'ailleurs conservée toute son actualité; une actualité qui ne s'applique pas qu'à la péninsule. Ce long métrage politico-social ne présente toutefois pas de grandes qualités. L'intrigue y est redondante et manque de piquant. Les dialogues se suivent et se ressemblent et on finit par trouver le temps long. La réalisation, austère, n'est pas non plus là pour hausser le niveau. Pas terrible.
Tiens, bizarre, Rod Steiger dans un (autre) film italien ! (poutant bien avant la Révolution spaghetti !). Evidemment, il est doublé en italien puisque l'acteur américain ne parle pas un traître mot d'italien (sans blague) ce qui ne veut pas dire que le film a bénéficié d'un doublage chez nous (hélas !).
Dans son rôle de magouilleur et spéculateur immobilier, il est très bien et comme souvent très à l'aise dans le rôle du sale type qui ne prend pas de gants avec la morale ou quoi que ce soit d'autre s'y rapprochant. Cynique et sans pitié, il colle au thème du film de Rosi, film qui dénonce à tour de bras et pointe du doigt les bâtards corrompus de la mairie de Naples et leurs accointances avec les politicards divers et avariés.
Alors dénoncer, c'est bien. D'ailleurs moi aussi, j'aime dénoncer à mes heures perdues. Surtout à mes heures perdues, les heures perdues à regarder des mauvais films. Et "Main basse" a fait main basse sur la qualité pour aller la revendre à je sais pas qui, je sais pas où, mais pas ici en tout cas.
Confus, bavard, froid, sans âme et ennuyeux, voilà comment décrire Main basse sur la ville qui finalement brasse du vide pour que dalle, troublant à peine les ronflements du spectateur, le spectateur assez fou et surtout naïf pour s'être fait berner... par un titre aussi racoleur qui ne récèle rien... ou presque.
Bon début de film: l'horreur des HLM, la corruption des politiques...et puis c'est tout! Pas d'intrigue, pas d'action, des personnages peu intéressants....beaucoup de bavardages inutiles. Le film a très mal vieilli.
La démarche est courageuse, l'ensemble crédible, mais le long métrage de F.Rosi ne parvient à convaincre tant son récit ne décolle pas. A trop hésiter entre le documentaire et la fiction, le film ne va nulle part.
Le film primé à sa sortie a vieilli. Le propos reste très actuel : imbrications entre affaires et politique. La demonstration que les deux sont à jamais indemélables est magistrale et implacable, pourtant le rythme est trop lent, trop narratif.
Classique du cinéma italien, il est vrai qu'encore aujourd'hui, ce "Main basse sur la ville" garde un réel impact et reste pour le moins d'actualité. Mais loin de nous offrir un spectacle bavard et ennuyeux, Rosi nous gratifie en réalité d'une oeuvre politique d'une grande intelligence, construit solidement autour de personnages réalistes, auquels notamment Rod Steiger et Salvo Randone réussissent à donner une réelle crédibilité. Si bien que tout sonne étonnamment juste, et que l'on ne tombe en définitive jamais dans la caricature, bien au contraire. Bref, du très bon cinéma engagé, sincère et prenant : une réussite.
Un pur chef-d'oeuvre. A mi-chemin entre le film de mafia et le documentaire, "Main basse sur la ville" tire sa force de l'ultra réalisme de Francesco Rosi. Ici, nul besoin d'effets de manche, de parallèles judéo-chrétien ou de tragédie gréco-romaine pour faire mouche. "Main basse sur la ville" se suffit à lui-même, avec la puissance de son récit et de son témoignage qui vient dénoncer les connivences entre les politiques et les mafieux. Nul besoin de poudre aux yeux, de fard ou de destins tragiques pour évouer ici la toute puissance de la Pieuvre. A l'opposé du "Parrain", "Main basse sur la ville" réussit le tour de force de plonger au coeur de la corruption et du crime. Un film d'une rare puissance.
Certes le sujet est fort intéressant mais je regrette que Francesco Rosi est réalisé un film à l'aspect trop documentaire de plus le N&B renforce un côté un peu austère, Main basse sur la ville se laisse regarder notamment pour la présence de Rod Steiger. D'autres films italiens de la même veine dénonciateur que Main basse sur la ville ont su créer de véritable intrigue.
Considéré comme une importante pièce maitresse du cinéma politiquement engagé dans l’Italie des années 60-70, ce thriller juridique s’inscrit parfaitement dans la volonté de son auteur Francesco Rosi de dénoncer les dérives du pouvoir politico-financier au grand détriment de la population la plus défavorisée en montrant du doigt sa volonté de déresponsabilisation face à un drame dont il est pourtant fautif. En nous faisant suivre ainsi les magouilles et jeux d’influence d’un entrepreneur peu scrupuleux (sorte de précurseur de Berlusconi), interprété par Rod Steiger, au sein de la classe dirigeante pour faire étouffer, à l’approche d’une élection importante, sa culpabilité quant à la construction de bâtiments non-sécurisés sur un terrain dangereux, le scénario se compose en majorité d’échanges assez complexes autour du système constitutionnel et à la législation en cours, ce qui le rend assez difficile à intégrer dans son intégralité. Mis en scène et filmé avec un noir et blanc dont l’austérité renvoie aux réalisations néoréalistes, Main basse sur la ville continue, malgré la légèreté de son intrigue paradoxalement développée de façon trop complexe, à faire mouche un demi-siècle plus tard tant son propos reste d’actualité.
Un chef d'oeuvre qui décrit de main de maître les jeux de pouvoirs, la corruption, la concussion et les abus de biens sociaux. Un scénario solide porté par des comédiens talentueux. Et aussi un film sorti en 1963 qui est toujours d'une actualité brûlante..... un remake ne servirait pas mieux le propos.
Une plongée dans le monde politico-financier (et ses magouilles) de la ville de Naples (et de l'Italie en général). Corruption et arrangements, le sujet est passionnant grâce aux dialogues souvent enlevés. Rod Steiger est excellent, la réalisation et le montage sont pas mal du tout. Par contre la photographie pas toujours très claire.
Rosi a la rigueur documentaire d’un Rossellini et un sens dramatique digne du meilleur cinéma noir américain. Il n’évite pas complètement les défauts du cinéma engagé de gauche, son coté démonstratif et manichéen (cristallisés dans le personnage du conseiller communiste De Vita) mais il les rend parfaitement supportables. Ce qu’il montre, la collusion du monde politique avec des intérêts privés, particulièrement le secteur de la construction immobilière, vaut très largement au-delà de l’époque et du lieu du film. La France du gaullisme immobilier, jusqu’à très récemment, est comparable au Naples en extension des années 60 mis en scène dans « Main basse sur la ville ». Curieusement, peut-être même à l’insu du réalisateur, c’est le personnage du « méchant » qui retient le plus l’attention par son charisme. Il y a quelque chose de wellesien dans l’interprétation qu’en donne R. Steiger. Les scènes de débats en conseil municipal sont aussi impressionnantes que celles de procès dans « Salvatore Giuliano ». Du très grand cinéma politique, comme les italiens ont su en faire.
Un excellent film qui mérite d'être vu ou revu. Réalisé avec peu de moyens, il exprime une critique très actuelle de la classe politique et représente la vraie expression du neoréalisme italien. Un film quasi documentaire mais universel. La photographie est excellente. Un classique.
Main basse sur la ville est un film politique qui malgré ses 45 ans n’a pas pris une ride ! Il est un peu le complément de Gomorra et d’El Divo, totalement édifiant !