Avis sur Les Grands sentiments font les bons gueuletons

Deux voisins de palier, fin de quarantaine, dans une barre d'immeubles "modernes" et impersonnels - en banlieue parisienne.
L'un (Jean Carmet) va enterrer sa mère, l'autre (Michel Bouquet) s'apprête à marier l'aînée de ses trois enfants.
Ces deux événements familiaux vont devoir cohabiter - plus ou moins facilement.
Sur le papier, ce premier long métrage pour le cinéma de Michel Berny (sur un court total de deux !), surtout scénariste et réalisateur de séries et fictions télé, pourrait être une chronique du pompidolisme (petit clin d'oeil d'ailleurs - dans une cabine Photomaton), dans la classe moyenne (il sort en 1973). Au résultat, un parti pris burlesque, un rien lourdingue (sur l'air des catastrophes, répétées, du quotidien) l'entraîne plutôt sur le terrain du nanar (les deux repas, de chaque côté de la cloison, l'un d'après-enterrement, l'autre de noces, sont des moments fort croustillants) ! Mais un nanar doré sur tranches, eu égard à sa distribution (citons aussi Michèle Luccioni et Anouk Ferjac, les "moitiés" respectives des deux messieurs, et Michael Lonsdale en frère de Carmet). Un "Les Grands sentiments font les Bons gueuletons", trouvé sur le net par hasard, à savourer presque comme un document ethnographique (décalé) d'un temps (pourtant pas si ancien) totalement révolu.

Diffusé sur TV5 Monde en hommage à M. Bouquet, décédé fin avril 2022, le film est une "grosse" comédie presque potache, à certains égards, et ce choix surprend: pourquoi diffuser ce film plutôt qu'un autre pour rendre hommage à M. Bouquet?
Je m'attendais à quelque chose de plus étoffé, de plus noble même si le titre en dit déjà long sur le genre de film.
Pourtant il y a des acteurs très reconnus dans ce film: notamment J. Carmet et M. Londasle (crédité Michel Lonsdale d'ailleurs). C'est toujours agréable de voir J. Carmet, et ses petites mimiques, juste avant qu'il explose !
Le film avec ses nombreux gags rappelle un peu les films de Tati presque.
Bref un film à voir pour M. Bouquet dans une comédie et pour la comédie en elle-même qui étonne.