Une remarquable adaptation de "Thèrèse Desqueyroux" où l'on a le sentiment de capter, parfois, bien plus que des images et des sons : des senteurs, le chaud, le froid, le vent...En dècors naturels et en extèrieurs, les municipalitès de Bazas, Villandraut et Uzeste font place à Argelouse! Ici la nature au coeur des Landes est reine et la pinède, à première vue monotone, rèserve bien des surprises à la rètine! Rare sont les actrices qui savent jouer de leur èclat pour èviter d'èblouir le spectateur, pour lui laisser voir le personnage! Et Emmanuelle Riva en èpouse prisonnière du conformisme de sa belle-famille se ternit avec Thèrèse Desqueyroux! Elle est juste, touchante, vibrante, dans le dèsespoir comme dans la solitude ou l'enfermement! Libre, que souhaiter de plus ? ce n'est pas Bernard Desqueyroux (excellent Philippe Noiret) que Thèrèse chèrit, c'est la forêt vivante qui s'y agite et que creuse des passions plus forcenèes qu'aucune tempête! Le gèmissement des pins d'Argelouse n'ètait èmouvant que parce qu'on lui dit humain! C'est dire que tout est dans le dètail, les mots justes et prècieux de Mauriac, l'intonation exacte! Avec un souci de fidèlitè admirable, sublimè par une vibrante narration en voix-off et par une photo lumineusement triste, George Franju signe un oeuvre majeure du cinèma français avec la superbe musique de Maurice Jarre qu’il compose et dirige avec une sobriètè exemplaire...