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Arthur Debussy
160 abonnés
693 critiques
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4,0
Publiée le 18 décembre 2023
Incroyable de voir que dès son premier long métrage de fiction, le style si particulier de Kaurismäki est déjà totalement en place. C'est aussi très clair avec ce film que Kaurismäki est fortement influencé par Bresson, ce film évoquant immédiatement L'Argent ou bien sûr Pickpocket, autre fameuse adaptation de Crime et Châtiment.
Il paraît qu'Hitchcock n'avait pas osé s'attaquer au monument de Dostoïevski et que notre Aki Kaurismäki, bravache, a décidé de relever le défi. Et Kaurismäki a complètement réussi son pari. Il livre une adaptation à la fois fidèle - dans l'esprit - et très personnelle. Avec des acteurs habités, un scénario complexe et une grande noirceur, un ton violemment désespéré.
Quel plaisir de découvrir ce grand film et de constater combien dès ses débuts Kaurismäki maîtrisait parfaitement son art. C'est très impressionnant..
La sortie récente (2023) du dernier opus à ce jour du cinéaste finlandais Aki Kaurismaki ( à mes yeux un des plus grands noms du cinéma d'auteur de ces quatre dernières décennies) conduit à revenir sur sa filmographie.
" Crime et châtiment" est le premier long métrage cinéma du réalisateur et est comme l'indique son titre, une adaptation du célèbre roman de F.Dostoievski.
Un equarisseur employé dans un abattoir se rend au domicile d'un chef d'entreprise et le tue. Encore présent sur les lieux du crime, une jeune femme se retrouve face à face avec lui.
Même si ce film de Kaurismaki n'est que rarement cité comme une de ses meilleures réussites, il contient d'ores et déjà en germe certaines caractéristiques scénaristiques qu'on retrouvera dans son travail postérieur.
L'abattoir et son employé ( dans "Ariel" c'est la compagne du héros qui y travaillera), la relation sentimentale entre deux âmes solitaires ( ici la fin est pessimiste sans note d'espoir), le faux passeport ( "Ariel"), la prison ( le passage du personnage principal en prison est une constante de nombreux opus du cinéaste), le patron amoureux utilisant des manoeuvres déloyales pour séduire une employée qui le repousse, la police ( dont l'enquêteur mène une terne vie personnelle).
On observe aussi des artifices stylistiques tels les décors mornes aux couleurs criardes, le groupe de rock, le café, le bar ou là boîte de nuit.
Les aficionados du cinéaste ne laisseront pas passer ce vrai-faux polar social qui vaut beaucoup mieux que sa réputation, porté à l'écran dans le style inimitable du cinéaste du nord de l'Europe.
Vu le nombre d’adaptations cinématographiques du roman éponyme (1866) de Fiodor Dostoïevski (1821-1881), son 9e roman à 45 ans [les 3 plus connues étant celles de Joseph Von Sternberg (1935) avec Peter Lorre, de Pierre Chenal (1935) avec Pierre Blanchar et de Georges Lampin (1956) avec Robert Hossein], j’étais un peu dubitatif concernant l’intérêt d’une énième version (1983) du finlandais Aki KAURISMÄKI, son 2e long métrage à 26 ans. L’histoire est connue et transposée (non fidèlement au roman) dans les années 1980’ en Finlande : Rahikainen (équivalent de l’étudiant Raskolnikov du roman), ouvrier dans un abattoir de bovins et de porcs, assassine un homme d’affaires mais il est surpris, en quittant les lieux, par Eeva (équivalent de la prostituée Sonia Semionovna du roman), serveuse de la boulangerie devant s’occuper de l’anniversaire (50 ans) de l’homme d’affaires. spoiler: Elle feint de ne pas le reconnaître lors d’une confrontation à la police et s’attache à lui... C’est filmé comme un téléfilm allemand (cf. « Tatort » ou « Inspecteur Derrick »), avec des dialogues monocordes et des profils psychologiques des personnages minimalistes, personnages qui évoluent dans un monde sans Eros mais avec Thanatos ; le film relate plus un fait divers qu’une illustration philosophique du défi à la morale et de la rédemption par la foi. Sa transformation en mélodrame (à la façon de Douglas Sirk ou Pedro Almodóvar) aurait pu être envisagée et le démarquer des précédentes versions. En fait, la 1ère image résume parfaitement le film : un cloporte, que Rahikainen tranche à la hache. Malheureusement, il reste encore 93 mn à s’ennuyer.
La première scène de Crime et châtiment prend place dans un abattoir. Après la découpe de carcasses de viande, le sang s’écoulera dans une bouche d’évacuation. Physiquement présent, ses gestes sont mécaniques, Rahikainen (Markku Toikka) semble mentalement absent d’un travail répétitif et sans âme. Le sang coulera de nouveau dans la deuxième scène. Notre homme se rend coupable du meurtre apparemment sans mobile d’un industriel. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
On ne peut guère concevoir plus raide, plus compassé et pris par une sorte de pathos froid, que le cinéma d’A. Kaurismaki lorsqu’il est dépourvu d’humour. Une vrai caricature de cinéma nordique… Il reste bien quelque chose du génie Dostoïevskien, mais quelle lourdeur soporifique.