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Estonius
3 474 abonnés
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4,0
Publiée le 15 septembre 2014
Un biopic complètement fantaisiste de Vidocq. L'histoire nous est conté avec une si belle élégance dans le ton (George Sanders y est parfait) et dans la mise en scène qu'on en oublie le coté farfelu. Un petit bijou à redécouvrir !
C'est finalement un film assez élégant et agréable que nous offre le grand maitre du mélo. Grace à un George Sanders plus classieux que jamais, le film sait se faire léger et intelligent, à travers le personnage assez fascinant qu'était Vidocq. La reconstitution historique est de qualité et le noir et blanc est plutot bien rendu. De plus, les secons roles sont tous très bons, et c'est donc dans l'ensemble un fort bon moment que l'on passe. Que demander de plus?
Pour tous les amateurs de George Sanders, et je sais qu'ils sont nombreux, pour les fans de ce dandy qui eut l'élégance de mettre fin à ses jours quand il commenca à s'ennuyer d'une vie trop bien remplie, voici un film à ne pas rater. Car avant d'être un film de Sirk, réalisateur connu principalement pour ses beaux mélodrames des années 50, c'est un film pour Sanders. Il est Vidocq, ce malfrat des grands chemins qui savait si bien s'adapter à toutes les situations qu'il devint, au nez et à la barbe de tous, le chef de la police ! Evidemment, les femmes jouent un grand rôle dans sa vie, même si la plupart du temps il s'en sert pour tromper l'ennemi. Le scénario est écrit avec intelligence, laissant une grande place à l'ironie. La photo et les décors sont au diapason. Autant dire que ce Scandal in Paris est un film trop méconnu de son auteur, qui paraît il le considérait cependant comme son préféré !
Le titre est ridicule ("A scandal in Paris", 1946), une comédie américaine charmante en noir et blanc. Mais non ! C'est un film aux forts contrastes, presqu'expressionniste, plein d'esprit et d'élégance certes mais autrement profond et tragique qu'il n'en a l'air. L'histoire s'inspire des Mémoires de Vidocq, séducteur s'inspirant lui-même de Casanova, voyou cynique devenu Préfet de police sous Napoléon. Ce qui est vertigineux puisque George Sanders a lui-même écrit ses "Mémoires d'une fripouille. Il s'agit d'un jeu d'ombres et d'apparences où Douglas Sirk montre avec virtuosité le combat du bien et du mal, de Saint-Georges et du Dragon.spoiler: [spoiler] Onctueux et froid, beau et manipulateur, Vidocq séduit une Belle, elle même froide et manipulatrice. Elle épouse la Loi et le Préfet, le trompe avec Vidocq qui deviendra Préfet. La tragédie remplace le grotesque et Sirk joint au noir et blanc douloureux d'un Murnau, les mannequins, les jeux de miroirs et les courbes d'un Max Ophüls. C'est très beau, le méchant dragon comme dans un conte, est joué par Akim Tamiroff, tué par la lance de Saint Georges sur un manège chinois.[/spoiler]