Noter "L'idole" n'est pas chose aisée. Vers la moitié du film, je me suis dit : "Ça c'est du quatre étoiles assuré pour Allociné !". Sauf que la seconde moitié n'a pas à mon goût la saveur de la première. Vers la fin, on frôle carrément les deux toutes petites étoiles... Enfin bon, jusqu'à la scène du repas en tête-à-tête je me suis régalé, c'est déjà pas si mal.
Les fondations du film sont inattendues : en France, une Australienne, doublure de théâtre frustrée de n'avoir joué que cinq fois de la saison, emménage sur le même palier qu'un vieux Chinois, ancien cuisinier résolu à partir en maison de retraite. L'artiste, Sarah, c'est Leelee Sobieski, remarquable et en français dans le texte s'il vous plaît ! Elle se met rapidement une partie de l'immeuble à dos, faut dire que certains locataires semblent incommodés par la puissance sonore de ses ébats avec l'acteur principal de la pièce (Jalil Lespert). Un peu à la ramasse psychologiquement au point de planifier son suicide, elle noue rapidement une certaine complicité avec M. Zao. M. Zao (impeccable James Wong), par une surprenante coïncidence, décide de rester dans l'immeuble et de se remettre à cuisiner ;-). Leurs bons rapports sont mal vus, d'une part par la petite voisine Caroline qui auparavant passait du temps avec le vieil homme, mais aussi par un couple bien assorti d'imbéciles un peu racistes sur les bords.
Les deux personnages centraux sont vraiment intéressants, leur duo décalé permet un film au ton très spécifique. Néanmoins, si James Wong est génial, son personnage apparaît beaucoup trop chargé en clichés... A un tel point que c'en devient caricatural : le chinois plein de sagesse, impassible, adepte du taïchi, respectueux des traditions etc.
"L'idole" est un long-métrage passé totalement inaperçu de façon assez injuste. Après, je dois avouer qu'il n'est pas exempt de défauts malgré d'excellentes choses. Je vous incite à le découvrir tout de même.