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TTNOUGAT
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5,0
Publiée le 13 février 2013
Tout d'abord une mise en scène parfaite, une utilisation de l'espace grâce au cinémascope de toute beauté. Que cela soit à l'intérieur du fort ou dans la foret Mann n'a pas mis longtemps à comprendre l'intérêt de ce format pour les westerns. Ensuite, une magnifique leçon de vie avec des dialogues courts et justes qui font mouche. On apprend plus en 90 minutes dans ce film que par l'intermédiaire de n'importe quel autre moyen. Les deux modes de vie, celui en train de disparaître et le nouveau y sont confrontés de parfaite façon par à Cooper, leur cohabitation n'aura duré qu'un temps. C'est pour moi le plus beau rôle de Victor Mature qui met son physique particulier à rendre crédible son personnage tout en instincts. Anthony Mann ne prendra pas position et montrera même une certaine nostalgie pour l'ancienne façon de vivre en accentuant les traits des deux méchants victimes du pouvoir et de l'ordre. Anne Bancroft est un peu en retrait par rapport à ce qu'elle peut faire, ce monde d'hommes ne lui convient pas, elle ne sera jamais confrontée à d'autres femmes. La poursuite des tuniques bleues grâce au talent et à la personnalité de son metteur en scène fait partie de mes cent westerns préférés.
Magnifique western de Mann . James Stewart laisse la place à Victor Mature qui apporte son animalité à ce rôle de trappeur engagé dans l’armée pour la défense d’un fort et qui doit faire front à un colonel inapte au commandement et bien décidé à conduire ses hommes à la mort pour une victoire plus qu’hypothétique. Pour corser l’affaire Mature tombe amoureux de la jeune femme du colonel campée par une Anne Bancroft à l’aube de sa carrière et à peine reconnaissable en blonde ingénue . Le manichéisme du propos ne nuit pas à l’intérêt du film et décidément les westerns de Mann étaient tous porteurs de valeurs humanistes qui font de cette petite demi douzaine de films une série restée mythique.
Anthony Mann aborde l’opposition entre deux modes de vie : les trappeurs (le monde sauvage) vivant en harmonie avec la nature et la caste des officiers représentée entre autres par l’ambitieux colonel Frank Marston (Robert Preston), le monde dit civilisé. Victor Mature entre dans la peau d’un trappeur insubordonné, têtu mais aussi bon vivant. Robert Preston campe un colonel autoritaire, vaniteux et insoucieux de la vie de ses hommes, seule, la gloire compte pour cet outrecuidant, même à l’égard de sa femme, Corinna Marston (Anne Bancroft). Le trappeur indomptable tombe amoureux de la belle Corinna, femme à l’éducation raffinée. Guy Madison incarne, pour sa part, un capitaine, à la fois loyal à son colonel, mais surtout humain dans ses relations avec les autres. Le côté psychologique des personnages est bien traité. Sans faire partie des chefs-d’œuvre, ce western méconnu vaut le détour.
Réalisé par un maître du genre, « La Charge des tuniques bleues » n'est pourtant pas l'oeuvre la plus connue de son auteur. C'est d'ailleurs assez injuste tant les qualités sont une fois de plus nombreuses : l'impeccable maîtrise bien sûr, mais aussi un scénario dense et intelligent, alternant avec habileté action et psychologie. Le choix a priori curieux de Victor Mature dans le rôle principal s'avère également judicieux, tant celui-ci prouve une sensibilité qu'on ne lui connaissait pas forcément. Ainsi même l'histoire d'amour, rarement le point fort des westerns, nous apparaît touchante et vient s'intégrer parfaitement à un film plutôt pro-indien, du moins anti-comportement militaire irresponsable, incarné par un Robert Preston lui aussi nettement moins simpliste que l'on pouvait craindre. La folie des hommes, mais aussi ce qu'ils ont de plus beau, voilà ce que nous propose Anthony Mann, décidément grand parmi les grands. Une réussite.