Dans le centre rural des Indes anglaises de 1893, le tyrannique officier local de la Couronne, par goût d’humiliation, vanité et désinvolture, ordonne le triplement du lagaan, lourde taxe paysanne provinciale, que les autochtones exsangues, après deux années de sécheresse, ne peuvent pas payer, à moins qu’ils ne vainquent l’équipe anglaise au cricket !, auquel cas ils en seraient exonérés pour trois ans !
Un jeune paysan au cœur de lion fera tout pour convaincre les siens de ce maigre espoir, et convertir les pessimistes et les collabos de la province. Monter une équipe de bras cassés hétéroclites, aux particularités et handicaps malicieusement changés en atouts, et l’insolente ambition de mettre la pâtée aux Anglais constituent une seconde partie, improvisant la fraternité entre hindouistes, musulmans, sikhs, castes, intouchables, et même anglais fairplay. On n’oublie pas la proverbiale romance soumise à la rivalité entre deux femmes, et la sensibilité bollywoodienne sur les interrogations intimes. Plus dans la veine d’une joute sportive, la dernière partie s’étale entre action et suspense pendant 1h15, sur les 3h40 de ce spectacle à la VO significative en hindi ET anglais.
Malgré le coté infantile, voire naïf, et pas mal de lourdeurs et redondances, ce cher cinéma indien jongle encore entre drame et amour, légèreté et souffrance, sentiments et actions, chorégraphiés en danses ou performances, sociales, sportives, chantées, mariant drame, précarité rurale, hymne à la pluie, misère et exploitation coloniale, avec tendresse, vertus, danse, sentimentalisme et bonne humeur.