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vidalger
320 abonnés
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3,0
Publiée le 6 août 2020
A voir ce film 75 ans après sa réalisation, ce qui surprend, c’est que des Allemands aient eu le courage d’aborder un tel sujet quelques mois seulement après la fin de la guerre. A relativiser cependant, sachant que le réalisateur talentueux n'est autre que Wolfgang Staudte qui a réalisé pendant la guerre le nazi et ignominieux Le Juif Süss et qui, après la guerre est devenu un pilier su stalinisme avant de s'enfuir à l'ouest. Ce qui est effrayant dans ce film, c’est qu’il montre la bonne conscience des assassins, représentés par un commandant revenu auprès de sa famille, la conscience du devoir bien fait, malgré les crimes auxquels il s’est livré. Centrer le film sur un héros positif, écœuré par ce qu’il a vu, mais désirant se faire justice afin, semble-t-il, de pouvoir affronter la vie après le traumatisme qu’il a subi, est une manière facile de purger la conscience d’un pays nazi où il me semble que bien peu de voix se sont élevées à l’époque contre l’horreur nazie. Pour autant, les qualités techniques - image, décors, direction d’acteur - sont impressionnantes, eu égard à la difficulté de tourner en Allemagne à cette époque. Interprétation en finesse malgré caractères archétypes des personnages. Un film-témoignage à voir !
Le côté propagande est assez insupportable mais il fallait bien au cinéaste avoir droit aux financements du plan Marshall pour pouvoir tourner. Si l'on fait abstraction de cette propagande qui, à la fin, est très pesante, le film est remarquable.
Pour moi LE chef d'oeuvre absolu du cinéma allemand de l'immédiat après-guerre ! Une atmosphère tellement particulière, avec ses clairs-obscurs, ces gens qui tentent de revenir à la vie au milieu des ruines. Un film presque "expiatoire", au coeur d'une Allemagne meurtrie et culpabilisée par plusieurs années de conflit. L'amour naît au milieu de ces vestiges (magistralement mis en lumière par le réalisateur), un amour difficile mais révélateur d'un besoin de renouveau, entre une jeune femme revenue des camps et un ancien médecin militaire qui ne pense qu'à se venger et reporte sa propre culpabilité sur un abominable officier nazi qu'au fond, il hait. La réalisation est totalement fascinante, le rendu unique, et il faut savoir que ce film avait été réalisé à un moment où le cinéma de l'Allemagne de l'Est était contrôlé par les soviétiques ! Mais le réalisateur a su créer une oeuvre absolument unique. Berlin qui renaît de ses cendres, des rats qui rôdent encore dans des ruines, mais des femmes et des hommes qui survivent, tant bien que mal. Certaines scènes sont particulièrement touchantes, dramatiques mais si humaines, la justice oui, c'est ce que recherche les personnages principaux, vivre leur amour en tournant la page d'une ère apocalyptique. J'ai vraiment été très surpris par ce film, déjà très moderne pour l'époque. Du grand cinéma.
Juste après-guerre, dans Berlin en ruine, un ancien officier allemand, chirurgien dans le civil, erre dans la ville et squatte un appartement qui appartient à une jeune femme, qui justement revient des camps. Une cohabitation s'installe. Mais l'homme est dépressif car il a souffert de la guerre et des massacres auxquels il a dû participer. Il rencontre alors son ancien chef SS, cause de ses tourments. Il a alors le désir de le tuer. Beau film de Staudte, intéresant surtout parce que réalisé juste après guerre. Il sert à montrer la culpabilité de certains allemands et un certain remords. C'est un peu primaire, mais on y croit, d'autant que la réalisation (noir et blanc) n'est pas sans qualité : angles, ombres et lumières, gros plans, etc. Mais c'est néanmoins un peu trop démonstratif. L'acteur principal n'est pas mauvais. Bonnes séquences sur Berlin en ruines.
Une belle réalisation dans la lignée du néoréalisme italien et dans un style proche de Vittorio de Sica. Le scénario à le mérite de travailler à chaud le sujet avant que le couvercle ne soit remis sur la marmite. On assiste aussi à de bonnes interprétations mais le réalisateur n'arrive finalement pas à donner toute la profondeur possible à son film.
Le film est un plaidoyer pour la justice. Comme le montre le dernier plan sur les croix. C’est aussi un formidable film sur la vengeance et l’amour. Il est dommage que le film soit coupé en deux car la fin n’a rien à voir avec le début, assez longuet. La dernière partie par contre est dense et propose une réflexion passionnante sur les hommes qui ont fait la guerre et leurs responsabilités dans la mort des innocents. Heureusement il y en a un dont la vie a été bouleversée et que l’amour d’une femme va peut-être sauver, tandis que second, « l’assassin », est voué à garder à l’esprit les conséquences de son acte….
Premier film allemand à sortir en Europe après la guerre. Le style néo-réalistey est très (trop) appuyé dans cette évocation du sentiment de culpabilité d'un homme brisé par les exactions qu'il a vécues, alors que les anciens bourreaux continuent comme si rien ne s'était passé. Tourné dans les ruines encore fumantes d'un Berlin défiguré, le film ne manque pas de force, en dépit de quelques outrances. Staudte poursuivra notamment avec Rotation (49), analyse implacable du système nazi, devenant l'un des meilleurs représentants du cinéma est-allemand.
Certes le film a un peu vieillt . Pour autant il recelle de nombreuses qualités . D'abord, cest le tout premier film allemand de l'après-guerre réalisé entre 1945 et 1946 à Berlin entre autre. D'un réalisme boulversant tant il montre une Allemagne meurtrie et dévastée. Le réalisme même des personnages encore enfermé dans leur propre histoire ou essayant même de la fuir . Et même si la fin aurait été changée par les autorités russes dans l'esprit que la justice ne doit venir que de l'état ; on peut déjà si tôt après le carnage de l'Allemegne Nazie que l'autre Allemegne déjà regarde son passé en face .
J'ai bien essayé d'accepter les conventions de l'époque, le cinéma expressioniste et gna gna gna... je n'ai vu dans ce film que de la propagande à la manière soviétique...Même les ruines de Berlin font carton pâte...L'héroïne rentre d'un camp de concentration bien nourrie avec une garde robe chic... Le médecin dépressif a une une vague ressemblance avec Céline... sauf qu'il a le visage lourd, les mains épaisses des héros de la classe ouvrière bref , et pas du tout le profil d'un chirurgien issu de la bourgeoisie allemande, passons mais le pire: lui aussi il est bien nourri dans un monde où les gens crevaient de faim , où les femmes vendaient leur charme pour faire bouffer leurs enfants...Pas un soldat d'occupation en vue, et surtout pas les soudards de l'Armée rouge... On a même droit au couplet sur l'expropriation; elle était propriétaire de son appart, et elle s'en retrouve locataire... Pouah ! Le syndrome post traumatique, d'accord, mais les leçons de morales sous la censure de gens qui avaient massacré 3 millions de civils allemands, femmes enfants vieillards en Prusse orientale, c'est obscène.
Film courageux, nécessaire, réaliste et rédempteur de cette Allemagne perdue et meurtrie, accablée et responsable. IL fallait oser parler du sujet à peine un an après la fin. En parler et savoir le traiter dignement. Pas facile mais là c'est assez réussi.
Bon, franchement bon , même 70 ans après sa sortie. Ce qui est déjà fascinant dans ce film c est son ambiance, filmé dans les ruines encore fumantes de Berlin on voit le traumatisme d une population qui a vécue la guerre, s est abandonnée aux pires horreurs et qui du coup cherche à juger et exorciser ce passé très récent pour construire une nouvelle société. On suit l itinéraire d un médecin traumatisé par la guerre qui va vivre dans un appartement délabré avec une jeune femme tout juste libérée des camps et qui va retrouver un de ses supérieurs au front ce dernier étant un criminel de guerre. La mise en scène est pleine d idée, le cadre est remarquable. En fait le seul reproche que je peux faire au film ce sont quelques maladresses sûrement liées à l époque à laquelle il a été tourné. Comme la jeune femme qui paraît un peu trop fringuante pour quelqu un qui a passé plusieurs années dans les camps, le flash back qui aurait gagné à être plus étoffé et quelques scènes qui ont un côté trop sages quand on voit le sujet traité. Mais en dehors de cela c'est remarquable.
C'est vraiment intéressant de voir que le premier film allemand de l'après seconde-guerre mondiale s'inspire beaucoup de l'expressionnisme allemand (qui s'était développé après la première guerre mondiale). On voit vraiment bien les inspirations au niveau de Fritz Lang, y a des scènes qui pourraient être de lui d'ailleurs, ce qui en soit est un joli compliment. Et il faut le reconnaitre que niveau mise en scène le film a quand même des bonnes petites idées, notamment piochées dans l'expressionnisme allemand. Après le film n'est pas inoubliable, il veut dénoncer les atrocités de la guerre mais c'est fait de façon un peu maladroite parfois. Bien entendu, il faut se replacer dans le contexte de l'époque, c'est assez logique, on sort à peine de la guerre. Mais bon, par exemple si on compare ce film à Allemagne, année zéro, qui reprend certains thèmes, je trouve que Les assassins sont parmi nous est plus intéressant et moins explicatif justement.
Les Assassins sont parmi nous a une ambiance assez attirante qui n'est pas sans rappeler les muets allemands mais je ne suis pas parvenu à pénétrer dans ce film seuls les 20 dernières minutes m'ont assez plu pour le reste je me suis plutôt ennuyé. De plus j'ai été déçu car pour un film tourné à Berlin juste après la fin de la guerre j'avais espéré un film plus détaillé sur l'ambiance chaotique de cette époque.
Cela faisait des plombes que je voulais voir ce film (et mon attente n'a pas été déçue!!!) qui n'est autre que la toute première oeuvre allemande a avoir été tournée après la fin de la guerre. Sans savoir pourquoi, je m'attendais à une oeuvre fauchée réalisée avec deux bouts de ficelle un peu comme "Rome ville ouverte". A tort puisqu'au contraire l'image, qui évoque très fortement l'Expressionnisme, est absolument très belle et les cadrages souvent surprenants. On a même droit à quelques petits plans obliques (il ne serait pas étonnant que Carol Reed ait vu ce film avant de réaliser "Le Troisième Homme"). Mais la force du film réside surtout dans la relation entre les personnages. Les scènes de confrontation entre le personnage principal du chirurgien (Ernst Wilhelm Borchert, sosie de Céline mais en plus bourré et moins nazi!!!) et l'assassin, d'apparence bon bourgeois et très sympathique dont le physique fait un peu penser à celui d'Himmler (un hasard ?) qui a juste le massacre d'un village entier à se reprocher, dégage une très grande intensité psychologique. Et les scènes simples, sans emphase (un simple "Ich Liebe Dich" devant les ruines de Berlin!!!), entre deux êtres blessés, le chirurgien, tourné vers le passé, et une jeune rescapée des camps, tournée au contraire vers l'avenir, interprétée par la magnifique Hildegard Knef, sont émouvantes. Seul le flashback n'est pas à la hauteur, trop platement réalisé, mais il permet une surprenante et belle transition. Réflexion intelligente sur le poids du passé et sur celui de la culpabilité, "Les Assassins sont parmi nous" est une belle réussite.