Rocky V : Quand Rocky prend une raclée par son propre film
"Rocky V", c’est un peu comme retourner dans ton ancien quartier après des années et te rendre compte que rien n’a changé… sauf que c’est devenu encore plus pourri. Rocky se fait déplumer par son comptable, et paf, le voilà de retour dans les bas-fonds de Philly. Sauf que cette fois, pas de come-back triomphant, juste une retraite foireuse et un retour à la case départ qui donne envie de pleurer. Le cuir, le chapeau, le vieux quartier : tout est là pour la nostalgie, mais sans la magie. C’est comme si Tony Stark revenait aux armes classiques après avoir goûté à l’armure de l’Iron Man, ça pique.
Tommy Gunn, c’est un peu le Jar Jar Binks de la saga Rocky : tu sais pas trop pourquoi il est là, mais tu sais que tu préfères quand il n’ouvre pas la bouche. Ce mec a autant de charisme qu’un stormtrooper de bas étage. Après Apollo, Mr. T, et Drago, on se demande bien comment ils ont pu nous coller ce type en guise de challenger. Et le pire, c’est qu’on s’en tape de son sort. Mal écrit, mal foutu, on aurait préféré un bon vieux boss final à la Mike Tyson plutôt que ce sous-boss de fin de niveau.
Le problème avec "Rocky V", c’est que ça sent le réchauffé. On te sert un plat qui a tourné, avec la même sauce que les deux premiers volets, mais sans le piquant. C’est comme si Batman décidait de retourner combattre le crime sans gadgets, juste avec une vieille batte de baseball. Il y avait du potentiel dans ce retour aux sources, mais au lieu de creuser, on a juste gratté la surface pour ressortir un truc déjà vu mille fois. Du coup, on s’ennuie ferme.
Si t’es un fan des bastons épiques et des combats chorégraphiés façon Matrix, passe ton chemin. La mise en scène de "Rocky V" est aussi excitante qu’un film d’entreprise sur la gestion des stocks. Même les combats, qui sont censés être le cœur du film, tombent à plat. On est loin des scènes de dingue qui t’en mettent plein la vue, là c’est plus de l’ordre du coup d’épée dans l’eau. On se demande si Rocky a perdu sa hargne avec ses gants, parce que ça manque cruellement de punch.
Retrouver toute la petite bande aurait pu être sympa, sauf que là, ils ont tous l’air de ne plus savoir quoi faire. Adrian est de retour dans son rôle de soutien, mais sans l’étincelle, et Paulie traîne son spleen comme une vieille casserole. Et même Rocky semble un peu perdu dans tout ça. Les nouvelles recrues, Sage Stallone et Tommy Morrison, font ce qu’elles peuvent, mais franchement, ce n’est pas ça qui va sauver la mise. C’est comme si on tentait de relancer une franchise avec des persos secondaires sans saveur… oh wait, c’est ce qu’ils ont fait.
Si "Rocky V" était un combat, ce serait celui où tu sais dès le premier round que ton gars va se faire démolir. Un épisode à oublier, coincé entre l’âge d’or des trois premiers films et le spectacle grandiloquent du quatrième. C’est le film qui te fait te demander si Rocky n’aurait pas dû raccrocher les gants après Drago. Bref, à moins que tu sois un complétiste acharné, mieux vaut laisser cet opus dans les cordes. Tant qu’à revoir Rocky, replonge-toi plutôt dans les premiers rounds, ceux où Balboa était encore un vrai champion.
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