Pour ce troisième volet des aventures de notre boxeur préféré, Sylvester Stallone reprend de nouveau la caméra. « Rocky III » marque un net changement comparé à ses deux illustres prédécesseurs. Effectivement, le succès est passé par là. On sent que Stallone a voulu éblouir son auditoire, avec des muscles encore plus gros et des litres de sueur. Cette fois-ci, c’est Mr. T qui joue le rôle du boxeur adversaire. Et, c’est là qu’arrive le premier bémol : Mr. T est une boule de muscle en colère, impressionnant et fort comme un bœuf. Des bonnes qualités pour un film dont la trame principal est la boxe, certes, mais au fur et à mesure du film, il devient de plus en plus ridicule. Ses interventions sont dignes d’un gosse de 12 ans (Mon pronostic ? Une boucherie...) et sont finissent par devenir des sujets de rigolade. On s’approche dangereusement du nanar ! Par contre, les deux combats sont incroyables, Rocky et Clubber se donnent des coups d’une puissance et d’un réalisme exquis. Les esquives à répétition de Balboa foutent sur le cul, l’impression que les coups sont réellement donnés rendent le combat encore plus exaltant. C’est une bonne chose si on le compare à celui du deuxième opus, une pâle copie du premier. Mais, et c’est bien dommage, on admire plus qu’on encourage. Le suspens n’est pas assez conservé, on se doute bien du résultat final.
« Rocky III » peine aussi au niveau du scénario. Ce dernier est beaucoup trop simpliste, et se coupe en des parties bien distinctes. L’accent n’est plus posé sur le personnage interprété par Stallone, il est juste survolé, sans entrer dans les reliefs. La dimension humaine est perdue, et ce n’est pas la mort de Mickey qui changera la donne (qui elle, par contre, tombe dans le cul-cul à deux balles). C’est une grosse perte, le message n’arrive pas correctement. Pourtant l’idée de voir Rocky obnubilé par le succès et l’argent était superbe. Ce coup là est mal géré malgré le bon vouloir des acteurs ! Même Adrian perd de son charme en devenant une femme forte (son petit côté timide faisait sa force). Heureusement qu’Apollo Creed est encore présent, il se montre alors sous son plus beau jour, en aidant Rocky à travailler et à persévérer. On se surprend à l’apprécier. Dommage que l’’entrainement ne soit pas assez marquant que les précédents (même la fameuse course est bâclée).
A ce stade, mon jugement n’est pas de bon augure. Mais « Rocky III » se laisse regarder, avec l’adrénaline en moins, c’est vrai. Stallone voulait donner une dimension « all star » à son film, c’est réussi malgré de nombreux petits défauts qui viennent contrecarrer le film. Avec un Mr. T moins con et plus subtil, un approfondissement sur le personnage de Rocky et un scénario plus attrayant, le résultat aurait été très bon. Même si il n’atteint pas le niveau d’excellence de ses grands frères, « Rocky III » reste toujours marquant. Il faut aussi saluer la fameuse BO du groupe d’Hard FM, Survivor, qui envoie la pâté comme on dit en dans ma contrée !