Lorsque j'étais enfant, "Rocky 3" était sans doute le film de la saga que je préférais. Il faut dire que tout est réuni pour caresser les garçons dans le sens du poil et offrir un grand divertissement bien fun, avec le retour de l’attachant Rocky (Sylvester Stallone indéboulonnable) et des seconds rôles cultes (Talia Shire en Adrian, Burt Young en Paulie, Carl Weathers en Appolo Creed, Burgess Meredith en Mickey...), un enjeu dramatique terrible (l
a mort du mentor Mickey et la perte du titre
), un scénario qui fait la part belle au dépassement de soi (
Rocky s'est embourgeoisé et a perdu la rage de vaincre
) et à l’amitié virile (
l'ancien adversaire Appolo devient son nouvel entraîneur)
, une BO fantastique (avec, le monstrueux titre "Eye of the Tiger" devenu, depuis, l'hymne officieux des scènes d'entrainement à l'écran) et un adversaire très méchant campé par le terrible Mister T (plus connu pour son interprétation de Barracuda dans "L'Agence tous risques"). La testostérone est, donc à son comble et surtout, le film fait preuve d'un vrai renouvellement puisque le personnage de Rocky est passé su statut d'outsider des quartiers pauvres à celui de super star des ring et accessoirement millionnaire. En cela, la saga a suivi l'évolution de la société américaine, avec ses années 80 où l'argent devient le seul dieu... ce qui a, sans doute, défriser les critiques de l'époque, tout comme celles d'aujourd'hui qui continuent à considérer que la saga a perdu tout intérêt à compter de ce film popcorn qui tranche beaucoup trop avec le ton plus réaliste des 2 premiers opus. Certes, on se trouve loin du premier Rocky, tant sur le plan du scénario que du personnage (qui garde son humanité mais qui perd totalement son coté atypique et sa diction si particulière). On peut, d'ailleurs, reprocher à Stallone de jouer, désormais Rocky comme n'importe quel autre personnage de sa filmographie (défaut qui vaut, également, pour l'opus suivant). Et certes, encore, on ne peut pas considérer le scénario comme un modèle d'originalité (le champion qui chute pour mieux se relever). Mais, pour peu qu'on mette de côté ces défauts et qu'on se souvienne du gamin qu'on a été, force est de reconnaître que ce "Rocky 3" est un modèle de divertissement à l'ancienne (typiquement 80's) où les musiques servaient à rythmer le film et où le gentil gagnait toujours à la fin. Bref, un pur plaisir coupable ponctué par un formidable combat final qui place définitivement Stallone au Panthéon des acteurs les plus emblématiques de sa génération. Une autre époque, certes... mais quelle époque !