Ce n'est un secret pour personne, "Creed", dernier volet en date des aventures du pauvre Rocky Balboa, est récemment sorti. Dans le but de pleinement le comprendre une fois que je l'aurai vu, j'ai pris pour principale résolution du mois de me faire l'entière saga des "Rocky". Cela me permettra, également, de comprendre pourquoi l'on est si souvent acides avec la franchise. Pour commencer, je dois bien dire que je ne savais pas à quoi m'attendre en visionnant cette "Revanche"; serait-ce bon, ou terriblement mauvais? En me rappelant comme était le second "Rambo", j'espérais sérieusement que ce second "Rocky" soit du même niveau que le premier. Mais "Rambo" est décidément bien supérieur à "Rocky", c'est une certitude; ne vous inquiétez pas, je vais vous expliquer pourquoi. Pour bien commencer, parlons des points positifs. Stallone fait tout pour que son oeuvre soit bonne; le type se démène, et son effort est tant appréciable dans le jeu d'acteur, que dans l'écriture ou la mise en scène. C'est qu'il y croit, le mec, à son personnage, à cet homme qu'il a créé de toute pièce. Le rapprochement entre les deux se fait rapidement, et l'impact de l'oeuvre sur notre personne s'avère décuplé par son réalisme. De plus, Sly sait l'interpréter, son pauvre gars; il lui offre une force teintée de sensibilité, une faiblesse faîte de superbe. Car dans le fond, Rocky n'est pas encore devenu l'homme décérébré que Rambo est depuis le troisième film; espérons seulement que les choses ne changent pas dans le prochain volet de la saga. Balboa est clairement quelqu'un d'humain, de sensible, d'attachant; c'est, comme je l'ai déja écris, un pauvre type, un gars du peuple, quelqu'un de peu cultivé qui veut s'élever de sa condition humaine, et ce malgré cet handicap qui est sien. On ne pourra que s'identifier à lui, ou ressentir ne serait-ce qu'un peu d'ampathie à son égard, si ce n'est une profonde sympathie pour cet homme simple et simplet. Car il y a quelque chose de véritablement touchant dans sa manière d'être; l'homme est tellement sincère, tellement naïf qu'il existe quelque chose d'unique chez lui, un trait de caractère que je n'ai jamais retruvé jusque là; Balboa est comme un gosse, comme un nouveau né. Il ne se doute pas de la noirceur qui l'entoure, et pense que tout le monde est aussi sincère que lui. A l'évidence, personne ne l'est, pas même Adrianne. Cette faiblesse de caractère, que dis-je, cette force offerte par la sensibilité se voit notamment dans les très vrais, très crus, bourrus. Ils montrent bien la personnalité de chacun des personnages ( dont, à l'évidence, Rocky ), et font preuve d'un sacré désir de rendre le film bon. Mais voilà, toute la volonté du monde ne suffit pas à faire quelque chose de sinon bon, surtout potable. A n'en pas douter, tout le monde pourrait sortir son chef-d'oeuvre, si c'était le cas. Cela, Sly en a fait les frais; douloureusement, je le reconnais. Aussi bonne soit-elle, il faut reconnaître à l'écriture un détail vraiment gênant : elle est complètement calquée sur celle du premier film, au point de n'en n'être, finalement, plus qu'un ersatz, une pale copie, une mise à jour en fonction des moyens du film. La manière de procéder de Stallone n'est à mon goût pas la bonne; faire une sorte de remake non avoué, c'est pas vraiment le top, quand on veut faire une suite à la hauteur du premier. Dans le fond, c'est vraiment dommage; je m'attendais clairement à mieux. Parce qu'en fait, quand on y réfléchit plus en avant, le scénario n'a d'original ( son seul plus, en gros ) que la démesure qu'il adopte; au lieu de voir une séquence d'entraînement où Rocky courerait seul dans les rues de son quartier, une cinquantaine d'enfants le suivent de loin. Certes, la symbolique est très belle; c'est d'ailleurs très agréable de le voir à l'écran, mais l'évènement est tellement absurde et impensable que c'en devient ridicule. Mais voilà, c'est logique, quand on y réfléchit : c'est une revanche, et en tant que tel, il faut que ce soit toujours plus, que le film soit toujoursp lus spectaculaire, recherché, démesuré. D'une certaine manière, c'est exactement ce qu'a fait Stallone avec ce film, mais sans aucun sens de la mesure. Ainsi, une foule de scènes ( en plus de celle de l'entrainement ) seront reprises, avec un aspect très kitsch, presque nanardesque ( voir le ralenti en fin du dernier combat pour comprendre mon point de vue ); parce qu'il faut bien le dire, la mise en scène de Sly, avec ses arrêts sur image et ses effets de dingue, a terriblement vieilli, rendant l'oeuvre moins agréable que l'original, bien que plaisante.Que faut-il donc penser de cette suite? Ce que vous voulez. La seule chose que je peux vous dire, c'est que j'ai moyennement apprécié; ce n'est pas assez médiocre pour que je lui assène une note médiocre, mais ce n'est pas non plus assez bon pour que je lui donne une bonne note. On lui reprochera notamment son classicisme trop important, car calqué sur le premier film. Un bon métrage, néanmoins.