Un compte à rebours, une errance, des doutes, des choix... voilà en quelques mots, de quoi se compose ce drame, le drame d'un dealer de drogues que l'on ne peut pas s'empêcher d'aimer. Il faut dire que Spike Lee nous le rend difficilement abjecte : première image, le voilà qu'il sauve un chien mourrant, un chien qui restera son fidèle ami durant tout le reste du film. Et lorsqu'on parle d'amis, voilà où se posent les doutes : qui sont les véritables amis de Monty ? En a t-il jamais eu ? qui l'a vendu? Car s'il s'agit de compte à rebours, c'est que le dealer n'a plus que 24 heures de liberté. Mais que fera-t-il à l'issue de ces 24 heures ? Son pote Francis, celui qui semble si sûr de lui nous décline les 3 options : aller en prison pour ne jamais revenir, se tuer pour ne jamais revenir, fuir pour ne jamais revenir... On s'apitoie, mais Monty n'a que ce qu'il mérite nous rapelle encore Francis. Il nous semble que cette dernière nuit sera fatale, en tout cas elle ne changera pas seulement le destin de Monty, mais aussi celui de tous ceux qui y sont attachés, car chacun se rendra compte du non sens de sa vie. Spike Lee nous offre encore une fois un film de qualité, un héros solitaire qui se voit être confronté seul, à toutes ses peurs, au milieu de l'immense New-York, personnage à part entière du film, regorgeant de vices et de faux semblants... Monty fait partie de ce monde là. Le travail de la caméra est précis, les couleurs significatrices, la musique aussi, mais tout en finesse. On ne tombe ici jamais dans le mélo, et pourtant certaines scènes laissent en nous une marque profonde, comme celle où Francis doit accomlir cette fameuse faveur, cette preuve d'amitié... Le silence assourdissant du désespoir en est poignant. Changer de vie, disparaître, c'est lors de cette 25ème heure que tout se décide, c'est là que tout bascule...