Se déroulant pendant la seconde guerre mondiale en France, le thème du film se situe (alors qu’il est antérieur) entre « La grande vadrouille » (1966) de Gérard Oury, certes une comédie mais où deux français (Bourvil et Louis de Funès) accompagnent, en 1942, des aviateurs britanniques en zone libre et « L’armée des ombres » (1969) de Jean-Pierre Melville (où joue aussi Simone Signoret) qui décrit les activités d’un réseau de résistants en 1942 ; il est, en fait, plus proche du film de Costa-Gavras (assistant réalisateur de René Clément sur ce film avec Claude Pinoteau), « Un homme de trop » (1967) où Michel Piccoli (dont le personnage est à l’origine du titre et qui joue également dans le film de Clément) ne s’intéresse pas trop à la guerre. Tout comme Thérèse Dutheil (Simone SIGNORET) qui se trouve, malgré elle, à accompagner 3 aviateurs alliés
(avec qui elle a voyagé dans un camion transportant des moutons pour le marché de Rungis) jusqu’en Espagne via Vierzon et Toulouse en train puis Saint-Gaudens.
Le film (photographie en noir et blanc d’Henri DECAE), est précurseur car il décrit bien, d’une part, la France occupée, avec des Français, ni collaborateurs, ni résistants mais passifs (excellentes scènes dans le train) et d’autre part, le moment de bascule (l’action se déroule en juin 1944) où certains préparent leurs arrières tel l’inspecteur Marboz (Pierre DUX). Dommage que l’épisode parisien où Simone Dutheil regagne son logement,
partagé avec sa belle-sœur (Geneviève PAGE), son mari étant prisonnier en Allemagne, et où elle héberge le pilote américain (originaire du Wyoming) Allan Morley [Stuart WHITMAN qui vient de jouer dans « Le jour le plus long » (1962) de Ken Annakin, Andrew Marton et Darryl F. Zanuck]
soit trop long (le film dure 1h53) ,
même s’il participe à la naissance d’un sentiment amoureux entre Simone et Allan.