Deux éléments ressortent de la vision du Caporal Epinglé, le tout dernier film de Jean Renoir. Dabord son casting, avec un large panel de seconds couteaux presquinconnus à lépoque, mais qui plus tard, se feront tous un nom au cinéma. A savoir, excusez du peu, Jean-Pierre Cassel, Claude Brasseur, Claude Rich, Jean Carmet, Mario David et Guy Bedos. Ensuite pour Renoir, une dualité évidente avec son plus grand film, La Grande Illusion. Dualité toutefois relative, car la guerre évoquée est cette fois la seconde, et par ailleurs, les militaires ne sont plus de nobles chevaliers, mais de jeunes gens du peuple. Basé sur lesprit de camaraderie régnant au sein des stalags durant la guerre, le film nous montre un point essentiel et positif de lemprisonnement : lasbence de toute différence sociale. Mais lenvie dévasion reste présente, avec Cassel en tête. Quant au maître, Renoir, on sent la fin de carrière proche pour lui, à 67 ans, dont la finesse et le sens du détail ne sont plus tout à fait ce quils étaient par exemple, on distingue à plusieurs reprises des voitures des sixites dans le décor ! Mais le plaisir de retrouver les gueules de lépoque se suffit à lui-même. Un très bon film de guerre, authentique (lhistoire fut vécue par lécrivain, Jacques Perret), et comme tant dautres, injustement oublié des télévisions.