24 Hour Party People est une sorte de biopic sur le label indépendant Factory Records et de ses groupes phares. Anthony Wilson (Stephen John Coogan) nous raconte alors les origines de ces groupes qui ont fait les beaux jours de Manchester pendant les années soixante-dix / quatre-vingt entre images d’archives en noir et blanc et reconstructions colorées. On ne peut pas vraiment voir ce film comme un documentaire mais plus comme un témoignage : attendez-vous à une pluie d’anecdotes, de figures mythiques et à un Tony Wilson qui se met plus en scène que ce qu’il ne veut bien avouer. Le tout est bien sûr sur le ton de l’humour britannique qui va bien !
Pour apprécier ce biopic de Michael Winterbottom, il faut être amoureux des mouvements musicaux Punk/Post-punk/Cold Wave. Dès les premières scènes, on assiste au concert des Sex Pistols au Lesser Free Trade Hall : j’ai beaucoup aimé la manière dont Wilson s’adresse à nous, introduisant les protagonistes / musiciens comme si nous étions nous aussi parmi le public. La réalisation est assez maladroite mais le récit dynamique et la musique, nous emporte.
D’un point de vue absolument subjectif, j’ai préféré la première partie qui se consacre à Joy Division (étant une grande fan). Plus que les reconstructions de concerts en playback, je retiens surtout la séquence d’enregistrement avec Martin Hartnett (Andy Serkis).
Ce dernier donne un conseil à Stephen Morris sur son jeu de batterie, et je trouve que sa réflexion résonne parfaitement avec le style musical du groupe : « Try something quite simple : faster but slower ».
En revanche, je ne m’éprend pas du portrait qui est fait d’Ian Curtis (Sean Harris), bien qu’il semblerait que Peter Hook ait approuvé cette vision du chanteur froid, irascible, hautain. Je préfère largement l’interprétation de Sam Riley dans Control (film que je conseille vivement, au passage), qui le rend plus sensible, mélancolique, proche de ses chansons. (Par ailleurs dans Control, les acteurs performent réellement certains titres de Joy Division !) En parlant de Sam Riley, il fait une apparition dans 24 Hour Party People en tant que Mark E. Smith (The Fall) !
Le Biopic ne s’arrêtant pas à la vie de scène des musiciens, on assiste au suicide d’Ian Curtis et à la naissance de New Order.
Et puis la deuxième partie du film se focalise plutôt sur Happy Mondays
et le déclin de Factory Records.
Sinon, j’étais étonnée que The Smiths ne soient que mentionnés et seulment à la toute fin du film !