Dans les Ténèbres ( Entre Tinieblas ), troisième films de Pedro Almodovar, le second de ma rétro que je lui consacre après Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón s'éloigne de la légèreté de ledit mention mais conserve sous le coude cette irrévérence, de ton, de principes forts auquel il continue d'accoler son immense gout esthétique et éthique ! D'ailleurs on en apprend tout les jours, j'ignorais avant de découvrir ce film qu'il était l'inspiration d'une autre comédie, Hollywoodienne cette fois et pas des moindres puisque Sister Act est à n'en pas douter une superbe référence en la matière. Entre Tinieblas use avec férocité de son ton, dans un autre genre, comme son titre l'indique, il est question d' une autre forme d'obscurité ...
Je bute de manière systématique sur les intro de films ces derniers temps, je me focalise direct sur le moindre de ses recoins avant de pouvoir m'y fondre et j'adore comment ce dernier use du temps qui s'allonge dans cette image ou le cadre est fixe mais le mouvement poursuivi par cette lumière qui éclaire et disparait dans cette ritournelle qui s'installe, et moi avec. La musique, centrale aussi, est une autre référence à noté de suite. Cette composition musicale scrute les bannières étendues et change la direction du vent, à l'instar de son scénario et des protagonistes qui luttent entre une révérence au solennel et l'anticonformisme vivant et vivace de l'étendu des parcours et des actes qui entre en contre/addictions et vice-versa. En tout cas, difficile d'oublier ses notes, cette ville !
On entre en définitive de suite dans le vif, avec l'apparition de notre " héroïne " et du couple qu'elle forme avec son pendant. Le jeu, loin d'en être un dans lequel il et elle se livrent, dans un échange tout aussi direct que brutale révèle cette passion désastreuse, dans une continuité de style, plutôt direct, auquel Almodovar livre un libre cours à ses personnages, dans l'optique de mené la bataille. Le drame, immédiat, après la sortie des toilettes de cette dernière et la fuite qu'elle prend fait chancelé la dynamique et sans mentir, nous embarque définitivement avec elle, envers et contre tous si il le faut ! Son souvenir, après le second abandon de sa vie, lors de ce Flashback et de cette dédicace peu commune nous ouvre des portes inattendu et surprenante ... Son entrée, par la porte éclairée dans le couvent, épicentre dès lors, en atteste, il y'aura de clarté dans cette obscurité !
J'en reviens au manies de Pedro Almodovar de faire de ses films des lieux ou se croisent et se toisent des mondes contraires. Je prends ses décors et costumes en exemples, ces derniers font intégralement partit de l'histoire qui se dessine sous notre regard de spectateur. Les bibelots, la tapisserie, le bouton de chemise ouvert, tout comme cette délectation pour la littérature ( bonne ou pas, dans le sujet quoi ! ), les peintures, le chant sont des divinations dans cet étrange objet qui restitue touts les amours de son cinéaste pour cette vie faite d'incohérence de tendresse, y compris dans l'acte mortifère. Une farce, disons-le, qui me rappel le premier de ses films, auquel j'ai déjà fait mention plus haut dans cette petite critique.
Quand à son intrigue, celle-ci se raconte et s'égare de temps en temps dans un récit lunaire, à la recherche du contremploi de circonstance ou pas. Il est question de peur tout au long de cette narration, d'y sur/vivre et de la confondre comme perspective d'avenir, pour s'en sortir et partir ... Le lien, dans la confidence ou dans le secret qui unies ses femmes, de tout horizon et reclus ici par mésaventures cite des maux et les affrontent, y compris dans l'échec. La seringue qui se prépare et partage entre cette chanteuse en fuite et cette mère supérieure acte définitivement l'étrange affection hors des bonnes attentes de la société. Le tigre, dans un relief très comique accrédite l'idée. Le quotidien de ses sœurs au noms d'oiseaux emprunte encore une faconde face à l'ordre représenté. C'est par le chant, yeux dans les yeux que j'ai réellement compris les motivations de cette protectrice hors du commun. Cette scène, magnifique et poignante, ou la joie est mélancolique est une idée, encore, du partage, de ce qui en reste, face à un mur d'idole " pécheresse " dans un recours à l'identification par la faute, sublime, également !
La complicité entre ses parias est aussi démontré dans le recours qu'a ' Rat ', l'autre sœur omniprésente de cette confédération loin d'être si stoïque, dans la vérité de sa révélation, de sa double vie. L'aveu de sa crise, existentielle, de foi, acte une nouvelle donne, une dualité dans l'amitié de longue date qui mènera vers une fin inéluctable. J'en profite pour saluer ses actrices, qui toutes, sans exceptions m'on conquisent ! Je ne les citent pas, mais les remercient, pour touts !
Pedro Almodovar se lance dans une entorse aux règles, sort pour cela des sentiers battus, et narre comment l'extravagant couvent de ce film affronte la vénalité d'une puissance supérieure qui se contrefous de ses laissées pour comptes, que seul l'appât du gain entre dans le calcul, ou le profit est gage de tout. Le chantage de la lette et du deal qui s'en suit, sont en parallèle des moyens de survivre face à cette machine qui entretient par intérêt, qui coupe les vannes lorsque la facture s'élève. Le refuge, est mis en péril tout au long de l'aventure en son sein, mais c'est bien lors de cette fiesta que l'on prend véritablement conscience du mal qui s'agite tout autour. Les révélations faite à la marquise, dont l'aura de sa fille plane sur l'atmosphère générale entre en collision avec ce spectacle, entre dédicace et trahison. Loin du puritanisme, c'est dans le regard, à nouveau, que l'on atteste de ce désir impossible à comblé ...
Une fin, pour toutes, dans un cri pour l'une d'entre elles !
Note pour moi-même, ce film est définitivement celui qui va me faire courir après le reste de la filmographie de ce cinéaste au combien incroyable. Entre Tinieblas m'a donné du fil à retordre pour cette première, j'adore vivre ces folles expériences de cinéma, celles qui nous poussent dans ses confins de nos pensées, à prendre en considérations d'autres que celles que l'on partage, à devenir plus attentif au vécus qu'au postures des opinions ...