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inspecteur morvandieu
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3,5
Publiée le 7 juin 2024
"Le beau mariage" est l'histoire d'une jeune femme soudainement décidée à se marier. Fidèle à son approche habituelle, Rohmer se détourne de la psychologie pour ne restituer que le caprice ingénu de Sabine, laquelle, en fixant son ambition sur un un riche et séduisant avocat, risque dès lors de paraitre une vulgaire intrigante. Mais l'art de Rohmer, son humour aussi, finit par nous convaincre de la sincérité candide de la jeune femme. Cette "chasse à l'homme" s'inscrit dans un propos spirituel et raisonné sur la relation conjugale, sur les raisons d'être du mariage et, accessoirement, sur les raisons de le fuir. Film faussement sentimental puisqu'il s'appuie moins, voire pas du tout, sur une émotion amoureuse que sur une réflexion existentielle ou utilitaire, "Le beau mariage" est encore une fois l'illustration du cinéma ludique et naturel de Rohmer, le portrait charmant d'une héroine littéraire moderne autant qu'un séduisant jeu de comédiens. La parfaite direction d'acteurs du cinéaste, sa simplicité, sa légèreté et sa précision lui permettent de donner une réelle identité à ses tableaux de moeurs.
L'actrice principale agace par son assurance mais donne de la personnalité au film. Bon rôle également pour son amie bienveillante interprété par Arielle Dombasle, ainsi que le sobre André Dussolier. L'histoire reste comme toujours chez Rohmer peu ambitieuse. A reserver à un public averti.
Un des sommets de l'oeuvre de Rohmer, peut-être la plus belle des Comédies et Proverbes. Béatrice Romand éclate de naturel dans son rôle d'étudiante en quête d'un mari, recherche qui, du jour au lendemain, occupe toute la place dans une vie qui semble décousue. Autour d'elle, Arielle Dombasle a rarement été aussi ingénue et gracieuse que dans cette amie faiseuse de couple et Dussolier, à l'aube de sa collaboration avec Resnais, joue un de ses derniers personnages de jeune homme timide et maladroit, l'avocat d'Une belle fille comme moi' dix ans après.
En vérité, le personnage a un problème. Elle le dit elle même: « J’ai besoin de quelqu’un qui m’élève » mais sa contradiction est justement là car elle veut faire de sa vie une création. Donc ne pas être l’objet d’un autre. De quelqu’un qui la façonne. C’est plus que de l’indépendance, c’est un fantasme de liberté que Rohmer filme ici et l’on assiste forcément vu le caractère de cette femme à une illusion perdue.
"Le Beau Mariage" a un gros défaut : celui d'être un film un peu moyen logé au milieu de la collection de petites merveilles qu'est la série des "Contes et Proverbes". C'est d'ailleurs peut-être parce que le caractère exaspérant du personnage principal (ce qui n'est pas une nouveauté chez Rohmer, on le sait, mais Béatrice Romand est particulièrement brillante dans le rôle de la "ch..." et avait d'ailleurs reçu un Prix d'Interprétation à Venise) contamine le plaisir habituel que nous ressentons devant les jeux du "maître du marivaudage contemporain". Il y a néanmoins beaucoup de qualités dans "le Beau Mariage" qui permettent de passer outre ce désagrément : d'abord, il est remarquable de voir combien Rohmer - ce qui est un peu sa marque de fabrique, mais quand même - exclut la moindre "psychologie des personnages" (la plaie habituelle du cinéma français), pour nous perdre dans un labyrinthe d'affirmations absurdes et de discussions étourdissantes et vaines (et pourtant brillantes) sur l'Amour et le Mariage, mais aussi sur l'Art et sur la Création. Ensuite, la scène quasi finale du "refus du mariage" nous dévoile un Dussollier jeune mais déjà impressionnant, et atteint une intensité inhabituelle chez Rohmer. Enfin, "le Beau Mariage" nous dévoile pour la première fois (je crois) une Arielle Dombasle au charme fou, véritable trouvaille de la part de Rohmer, dont on ne peut que regretter qu'elle n'ait pas ici le rôle principal : "le Beau Mariage" en serait devenu un film complètement différent, sans doute moins retors, mais clairement plus plaisant.
Je continue de voir tranquillement du Rohmer et pour ce film franchement je ne l'ai vu que d'un oeil distrait, je faisais autre chose à côté. On se fait chier. Mais en même temps c'est trop bien. Je ne pense pas que ce soit le meilleur Rohmer, ça ne m'en a pas l'air. Il n'y a pas vraiment une scène qui sort du lot. Les personnages ne sont pas vraiment attachants. Il n'arrive jamais à faire sortir la beauté d'une rencontre, des relations humaines. Même s'il y a des choses justes, ça n'arrive jamais à atteindre le vrai, la pureté d'autres scènes que j'ai pu lui voir. Petite chose marrante c'est la faute de frappe sur les cartons au début surtout pour la citation de La Fontaine... Je vais continuer à voir ses films en espérant vraiment un de ces 4 tomber sur une grosse claque de bout en bout. Sinon on m'aura menti sur le bougre et je n'aime pas ça. Parce qu'on sent bien un potentiel. Un truc qui relève du génie encore à un stade embryonnaire pour ce que j'ai pu lui voir.
Une jeune étudiante ambitieuse souhaite réussir et faire un beau mariage... La protagoniste sait bien que ce sera dur mais a les raisons pour: d'autre part elle est suffisamment futée pour savoir que le milieu social compte beaucoup - comme elle le dit à son amie Clarisse, on ne peut pas être libérée partout, c'est surtout l'argent qui permet de faire passer la pilule ! Et là voilà qui choisit un pauvre bougre avocat, quelqu'un qui n'est pas un "minable" selon elle.
Le principe du film étant de le démontrer puis hélas, son contraire. Car Sabine se trompe aussi, mais je ne vous dirais pas pourquoi ou pour ne rien spolier de cette oeuvre qui est une des plus réussis de Rohmer, ce réalisateur culte étant capable du pire comme du meilleur pour certains de ses films. D'autre part les rohmeriens dénigrent souvent "le beau mariage" et c'est normal puisque ce long-métrage gratte à l'endroit ou il ne faut pas. Anti-bourgeois, anti-bobo, ce film est à voir et principalement pour sa brune héroine délurée pas si futile que ça qui nous montre également que parisien ou provincial; c'est un peu la même chose pour beaucoup.
La B.O. en dit d'ailleurs beaucoup dés le début par ce morceau électronique rapide et frétillant, née avant cette illusion marketing que l'on nomme french-touch. Et si cela commence par un vaudeville c'est pour mieux appuyer sur le ridicule, le dégoût de ces choses pré-réglées prédites que l'on préfèrerait tous éviter avant tout... surtout ce physique glauque qui semble être obligé dans les scènes d'amour que personnalise par-excellence ce jeune père aux gamins pourceaux sinon clairement mal-élévés qui téléphonent à tout heure du jour. Et de la nuit.
Presque un chef d'oeuvre, en dépit de ses longues conversations typiques de l'auteur.
"Le Beau mariage" raconte l'histoire d'une jeune femme décidée à séduire un homme réservé. En est-elle vraiment amoureuse, ou est-ce juste l'idée du mariage qui l'intéresse ? Rohmer écrit des dialogues particulièrement élégants et brillants pour des acteurs absolument magnifiques. De Béatrice Romand en étudiante au caractère bien trempé à André Dussollier tout en intériorité en passant par Arielle Dombasle pour une fois supportable, ils émeuvent tous avec une force peu commune. Ce qui est beau dans ce film, c'est de voir Rohmer prendre le pari de croire celle qui occupe le champ (Sabine), avant que d'être cruellement rattrapé par un hors-champ sans cesse actif. À l'image finalement des "Nuits de la pleine lune", le personnage féminin est rattrapé par une réalité qu'il ignorait. On pourrait donc croire que Rohmer manipule Sabine de façon tout à fait cynique. Il n'en est rien, puisque ce sont les sentiments qui ont le dernier mot (une fois de plus) dans ce cinéma vivant, lucide et profondément humain. L'alliance du minimalisme de la mise en scène (montage parfait) et la densité émotionnelle et thématique font de ce "Beau mariage" un film sublime et inoubliable.
Impossible pour moi de m'intéresser un tant soit peu à cette bluette tant le jeu d'acteur est mauvais et exagéré, l'héroïne, plus névrosée qu'amoureuse devient très vite agaçante, de plus l'histoire est d'une banalité, on a l'impression de voir "La Boum" au pays des bobos, ça parait durer une éternité, heureusement, l'arrivée d'André Dussolier rehausse un peu l'ensemble et donne un peu de corps à ce récit bien trop léger pour passionner. A éviter.
En quelque sorte un sympathique comédie de moeurs. Un peu trop bavarde, mais agréable casting. D'ailleurs l'actrice principale Béatrice Romand est à la fois énervante et attachante.
sans être pour autant un mauvais film, voici un Rohmer mineur qui tient plus au charme de ses comédiennes (béatrice romand, arielle domsballe) qu'à sa trame narrative relativement simpliste et peu intéressante (nos fixations amoureuses qui parfois absurdes, obsessionnelles nous font perdre toute objectivité...), à voir malgré tout pour cette ambiance french rétro new wave du début des 80's charismatique et dont rohmer en est le plus grand représentant.
Certainement pas l'un des meilleurs films de Rohmer... Mais c'est tout de même, et c'est naturel venant de ce réalisateur, un film extrêmement intéréssant de par les rencontres qu'il nous fait faire avec les personnages et de par sa sincérité, son objectivité et son naturel. Cependant je reprocherais a "Le Beau Mariage" de ne pas être assez vrai, car le cinéma de Rohmer étant basé essentiellement sur les personnages qu'il engendre (ou qui l'engendrent..?) et dans cette œuvre la j'ai trouvé l'actrice principale, Béatrice Romand, pourtant excellente dans "La Collectionneuse" du même réalisateur, pas assez vraie, sans que ca aille jusqu’à donner l'impression qu'elle lit son texte hypocritement, bien entendu. "Le Beau Mariage" brille tout de même a travers les idées transmise avec une objectivité tres touchante, différents opinions sur l'amour, le couple et surtout le mariage et son sens.
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4,0
Publiée le 30 septembre 2020
"Le Beau Mariage" fait partie du cycle des Comèdies et proverbes" initiè en 1981 juste avant "La Femme de l'aviateur". Dans ce film, ce qui est important pour Eric Rohmer, c'est que son hèroïne a un amour de l'art mais qu'en même temps elle n'arrive pas à l'exprimer en crèant artistiquement! Le cinèaste l'a donc montrè dans un milieu artistique, d'abord dans un atelier de peintre et ensuite dans une boutique d'antiquitès avec ses bibelots! Tournè pendant l'automne 1981 entre Paris, Ballon et les ruelles du Mans, Rohmer choisit des couleurs chaudes en modifiant à peine les dècors! il laisse ses acteurs libre de parler, selon le rythme qui leur semblait propre, et n'a pas essayer de l'accèlèrer ou de le ralentir en trouvant un rythme naturel! Bèatrice Romand ne parle pas très vite mais elle a ce mèrite d'articuler, ce qui ne l'empêche pas d'être remarquable parce qu'on savoure tous ces mots! L'idèe de tout comprendre est une idèe finalement très importante et qu'un dialogue est fait ici pour être compris! C'est ce que fait brillamment Rohmer avec des comèdiens qui croient en leur personnage avec un dialogue littèraire mais toujours èlègant...
Un titre ironique pour un film qui a l’aspect d’un mariage blanc. En effet, une heure et demi durant, Béatrice Romand cherche à convaincre le spectateur qu’elle est convaincue…et cette double démonstration d’une conviction potentielle est lassante, vraiment. Mais, installé convenablement dans son fauteuil, comment demander le divorce ? Résumer LE BEAU MARIAGE à la performance maniérée de Béatrice Romand, c’est faire sentir que l’esprit des dialogues de Rohmer a été trompé, mais c’est aussi commettre une injustice : oublier l’excellent André Dussolier. On finit presque par regretter que l’intrigue ne soit pas perçue de son point de vue, tant il est impliqué dans son rôle, et tant ses hésitations polies sonnent justes. Alors que l’on sent que le film « date », c’est l’extraordinaire performance de Dussolier qui nous fait penser avec plaisir à l’anniversaire de mariage de la réalisation du film et de sa sortie en salle…