Derniers Avis : L'Armée des Ombres - Page 20

LE plus grand film sur la Résistance française, et de loin ! Au sommet de son art (comme souvent, cela dit), Jean-Pierre Melville offre ici un spectacle aussi glaçant que passionnant, d'une noirceur et d'une humanité souvent bouleversantes, évitant tout pathos pour se concentrer sur des personnages merveilleusement écrits et incroyablement complexes. Encore plus admirable : si l'œuvre reste un extraordinaire hommage à tous les Résistants, le réalisateur du « Cercle rouge » n'en oublie pas pour autant de les mettre face à des cas de conscience terribles face auxquels personne ne peut rester indemne. Loin de tout didactisme ou autres explications lourdaudes, cette « Armée des ombres » nous plongeant avec un réalisme quasi-inégalable dans les réseaux souterrains de ces héros de la Seconde Guerre mondiale peut enfin se targuer d'un casting exemplaire, Simone Signoret et surtout un immense Lino Ventura dans ce qui est probablement son plus grand rôle. N'ayons pas peur des mots : encore aujourd'hui, ce chef-d'œuvre n'a rien perdu de sa superbe.

Un pur chef d'oeuvre. Selon moi, le meilleur film de Melville. Ce film nous raconte l'histoire d'hommes et de femmes resitant(e)s pris dans la guerre. Point de héros içi : juste des Hommes, avec leurs doutes et leur sensibilité. A noter, la superbe musique qui magnifie le film et certaines scenes qui sont d'une incroyable force.
De plus, les acteurs sont d'une incroyable justesse : Lino Venutra, Simone Signoret ou Paul Meurisse sont tous exceptionnels dans cette oeuvre majeur du vingtième siècle....

Du grand art. Sans effets spéciaux. Ca vous prend aux tripes.

Ressorti dans une version restaurée, d’abord à Paris en janvier 2005, à Bruxelles ensuite – avec un étonnant succès de foule -, en août 2005, cet incontournable classique a magnifiquement traversé le temps, facilité il est vrai par la période évoquée ici, la deuxième guerre en l’occurrence, et plus particulièrement la résistance française. La réalisation de Melville y est certainement pour quelque chose, lui qui fut l’un des réalisateurs majeurs de sa génération (« Le Doulos », « Le cercle rouge » et bien d’autres succès…), son style requérant d’assez longues scènes et une noirceur caractéristique, deux éléments replongeant idéalement le spectateur dans l’ambiance de l’époque, même s’ils vont à l’encontre du cinéma actuel plus rythmé. Mais ce choix reste pertinent pour cette œuvre-ci, rendant inoubliables certains plans. Naturellement, de grands acteurs sont présents, Ventura, Signoret, Meurisse, la petite émotion venant de Jean-Pierre Cassel, quasiment à l’âge actuel de son fils Vincent, avec des similitudes physiques saisissantes. Pour ce qu’il conte, sans utiliser un quelconque héroïsme et sa dissemblance avec bien d’autres films du genre, « L’armée des ombres » est un grand film à conseiller à tous les publics.

Ce film est un monument du cinéma français, peut-être le meilleur film qui ait jamais été fait en France. C'est un chef-d'oeuvre que l'on ne se lasse jamais de voir et de revoir, tant il exacerbe avec une grande décence et une puissance dramatique inégalée une page difficile et souvent controversée de l'histoire de France. La distribution de rêve qui a été choisie pour "L'Armée des Ombres" satisfait en tous points les exigences de noblesse, de pudeur et de sobriété héroïque que Melville a voulu donner à ses personnages pour mieux porter aux nues le comportement exemplaire d'individus en apparence ordinaires, mais qui avaient choisi la voie du dévouement patriotique. La profondeur des caractères et l'éblouissante interprétation des acteurs nous plonge dans une intense émotion et donne au film un réalisme exceptionnel. Le sensationnel sous forme de coups d'éclats spectaculaires est délibérément mis de côté pour mettre en exergue, d'une manière très dépouillée et authentique, les exigences et les dangers de mener une vie dans la clandestinité pendant l'Occupation. Ici, pas d'attaques à main armée contre des intérêts ennemis mais seulement la peinture de l'action, entièrement inscrite dans l'ombre, de héros plus discrets, dédiés à l'organisation et à la coordination de l'efficacité des différents réseaux de résistants. L'intensité dramatique des situations est renforcée par la bande originale du film qui traduit parfaitement le côté oppressant des scènes majeures.

La resistance vue par Melville et Kessel. Ce film est tout simplement d'une justesse et d'un réalisme exceptionnel. Pas de vision romantique de la Resistance comme on la montre trop souvent aujourdhui mais un film oú les hommes accomplissent leur lutte comme si elle faisait partie de leur vie, sans orgueil. Ils ont peur, commettent des crimes pour arriver à leurs fins et la caméra ne fait que suivre ces hommes et ces femmes, sans effets, simplement. A chaque image, on a l'impression de sentir (enfin!), le vrai contexte de cette époque troublée dans laquelle il n'y avait pas d'un còté les gentils et de l'autre les méchants mais des hommes qui ont chacun réagit à leur manière face à l'occupant. Ce film ne juge pas et c'est ce qui fait sa grandeur et son incroyable modernité. A voir pour comprendre.

Ce film est vivant! Les visages froid, les gros plans, les expressions corporelles! Là où les autres réalisateurs auraient fait un film spectaculaire, tirant la ficelle du pathos, du et effleure la perfection, Melville lui réalise une oeuvre millimétrée, froide, plongée dans un climat de torpeur cauchemardesque! Lino Ventura devient un exemple et Simone Signoret, elle, joue merveilleusement bien!! Les scènes plus opressantes les unes que les autres et le rythme lent font de ce film quelque chose qui est plus qu'un chef d'oeuvre: le cinéma lui-même!

L'élément qui m'a le plus perturbé dans ce film est que Lino Ventura arrive à s'en sortir dans toutes les situations. J'avais l'impression de voir un James Bond français. Malgré ça, il y a quelques séquences intéressantes montrant la pression que ressentent les resistants. Mais à part ça, j'ai trouvé plusieurs séquences complétement invraisemblabes, par exemple, lors d'une scène, tout le monde se fait tué, sauf Lino Ventura.