Bon alors là, que dire. Très déçu du film, pourtant encensé partout et alléchant. D'abord, pour un film sur la Résistance, je dois dire qu'on voit assez peu de scènes sur les actions menées par les différents protagonistes. Ensuite, le tout se consacre plus sur ses personnages et leurs tourments se diluent un peu dans un contexte pourtant très fort. Le personnage de Mathilde est censé être un leader, on ne le verra que peu en action (son organisation de l'évasion de Félix est lamentable) et Le Masque est décrit comme courageux alors qu'il apparaît 3 fois et peu à son avantage. Mis à part ça, des acteurs convaincants et brillants, des scènes assez fortes, une atmosphère de polar, une mise en scène pas toujours à la hauteur et une musique magnifique. Inégal et un peu sur-évalué à mon goût. D'autres critiques sur
Ce film relatant l’histoire de ces hommes qui combattaient les Allemands dans l’ombre est magnifique. Le film nous montre la vie de ces résistants courageux qui combattaient les Allemands. On reconnaît bien la patte de Melville dans le film, la mélancolie est présente et le film est sombre. Un très beau film, 14 / 20.
Le meilleur film de Jean-Pierre Melville, l'un des plus grands cinéaste français de l'histoire, qui signe l'une des œuvres les plus marquantes sur la seconde guerre mondiale... Un film intense, tres profond et sincere, avec Lino Ventura dans ce rôle qui est certainement l'un des meilleurs de sa carrière ! Un casting exceptionnel avec Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel ... que du haut-de-gamme ! Un scenario sincerement impressionnant et une bande-originale puissante... Génialissime.
Melville lui-même ancien résistant décide de montrer comment cela se passait en s’inspirant du roman de Joseph Kessel. Le moins que l’on puisse dire c’est que Melville le fait avec une grande humanité, ces hommes par les actes qu’ils ont fait sont des héros ils n’ont donc pas besoin d’être glorifier. Tous les acteurs font preuves d’une sobriété magnifique, l’ambiance très noire met le spectateur dans un drôle d’état. Réaliste, angoissant « L’armée des ombres » est un film dont on ne ressort pas indemne.
Ahh l'armée des ombres, un Melville majeur que j'avais toujours esquivé je ne sais trop pourquoi et autant à chaque fois le Samouraï, le Cercle rouge ça avait été des claques, autant là je ressors peut-être un poil déçu. Alors qu'on ne s'y méprenne pas, c'est un bijou qui regorge de scènes extrêmement puissantes et la fin est juste parfaite et avec un sens du tragique indéniable.
L'ouverture du film, avec les allemands devant l'arc de triomphe fait réellement froid dans le dos et le ton est donné. (au passage la citation qui ouvre le film est très belle également) Mais ce qui m'a tout de suite beaucoup plu, c'est l'arrivée de Ventura à la prison. On entend les pensées du directeur de la prison, qui est en train de se demander comment se la jouer avec Ventura et rien qu'avec ça, on sent déjà que l'on a face à soi une œuvre fascinante qui va être un peu plus ambigüe que d'autres films. Il s'agit là pour le directeur de la jouer finement, de ne pas maltraiter quelqu'un qui a de l'influence, mais de ne pas se laisser déborder par un type plein de caractère. En plus, quelle meilleure présentation pour le personnage de Ventura ?
Mais ce que j'ai adoré, c'est l'utilisation du silence. Déjà dans le Cercle rouge j'avais adoré cette longue séquence de casse sans bruit, sans musique... la tension montait follement et on trouvait déjà ça dans l'armée des ombres à plusieurs moments. Mais là où c'est le plus marqué reste la première évasion au début. On n'entend rien, tout le monde est silencieux si ce n'est un léger tic tac d'une montre... Melville nous montre les visages en gros plans... Vont-ils passer à l'action ? Comment ça va se passer ? Quand vont-ils le faire ? Et en face on a cette figure effrayante du soldat allemand dont l'ombre du casque cache les yeux, le déshumanisant, mais le rendant aussi plus terrifiant.
Clairement Melville sait y faire. Mais ce qui me plaît c'est l'ambigüité de la résistance. S'ils combattent bien les nazis, on n'est pas encore dans un film comme Black Book, ils doivent également se salir les mains. Nous ne sommes pas dans un film qui idéalise ses protagonistes. Ils font des choses terribles et forcément la fin est terrible également. Disons que ça m'a fait penser au Vent se lève de Loach que j'aime beaucoup aussi.
J'apprécie également que l'on ne soit pas face à des super héros, il leur arrive de réussir certaines actions, il leur arrive d'échouer... et d'échouer même lorsque ça importe beaucoup. Ce qui forcément rajoute une forte tension, car tout peut se produire. Et malheureusement à la fin le pire se produit.
Vraiment le final est déchirant...
Mais autant le film est une réussite, autant je ne peux m'empêcher de préférer l'univers du Samouraï ou du Cercle rouge dont le côté film noir du premier et film de braquage me parlent un peu plus. Enfin c'est du détail.
Une œuvre tout à fait magistrale de Melville. Certainement le meilleur film jamais produit sur la résistance française. Tout y est : des acteurs formidables, tout en rigueur , en sobriété de jeu, une certaine lenteur dans le jeu qui permet une distanciation et qui évite le "drama" et le "pathos". Un scénario bien construit , qui nous tente en haleine. Un ode à la liberté tà l'esprit de résistance.
Un chef d'œuvre du genre. Un film puissant, sombre et sans concession qui dépeint une époque cruelle ou même la couleur ne résiste pas. Écriture millimétrée et casting imposant.
Chez moi, quand j'étais enfant, on allait voir en général les films sur la seconde guerre mondiale quand ils sortaient au cinéma. Alors que mon père avait été résistant, "l'Armée des Ombres" fut une exception, sans doute parce que la polémique "politique" plus que cinéphilique qui accompagna la sortie d'un film jugé curieusement comme "gaulliste" dans l'ambiance post-mai 68 découragea mes parents. Je ne l'ai découvert que très tard, dans les années 80, avant même que les Tarantino, To et autres Woo ne s'approprient Melville comme figure tutélaire, et j'avais été enthousiasmé par la force des choix esthétiques et moraux effectués par Melville dans son scénario - se concentrant sur les moments de choix difficiles, de préparation minutieuse et de solitude intense plutôt que sur "l'action terroriste" comme les nazis et les pétainistes la qualifiaient - comme dans sa mise en scène d'une précision incroyable en termes de gestion du temps. J'avais par contre trouvé le film "froid", et il m'aura donc fallu le revoir aujourd'hui, alors que ma femme souffrait à mes côtés, en larmes, devant des situations qu'elle voyait pour la première fois et jugeait insoutenables, pour en ressentir dans ma chair l'incroyable puissance… Et comprendre combien le titre du film - qui est aussi le titre du beau livre de Kessel, lu dans la foulée en 1987 - illustre exactement le travail génial de Melville, qui peint un tableau pudique de la vie d'hommes exilés volontaires de la "vie", puisque celle-ci est inacceptable (la cruauté des nazis, la veulerie de la collaboration ne sont qu'esquissées ici, mais sont irréfutables), et qui vont en payer le prix le plus fort : leur vie, mais aussi leur âme. Le chef d'œuvre de Melville ?