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Plume231
3 882 abonnés
4 639 critiques
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5,0
Publiée le 29 octobre 2010
Dire de ce film qu'il est le chef d'oeuvre de Jean-Pierre Melville, ce serait extrêmement réducteur. Il est beaucoup plus que cela. C'est un portrait sans fard, extrêmement réaliste et pourtant très émouvant de ces hommes de l'ombre qui ne font pas ce qu'ils font par héroïsme mais parce qu'ils doivent le faire. Melville n'en oublie pas pour autant d'en faire une oeuvre cinématographique composant soigneusement, avec l'aide précieuse de la magnifique photographie de Pierre Lhomme, chaque plan. En ressort un film crépusculaire à l'atmosphère angoissante, la pause londonienne donnant une bouffée d'air frais bienvenue, où chaque scène s'avère mémorable en particulier un final qui glace le sang. Il ne faut surtout oublier de citer la musique déchirante d'Éric Demarsan et une interprétation magistrale, Paul Meurisse, Paul Crauchet, Jean-Pierre Cassel, Christian Barbier, Simone Signoret bien sûr mais surtout Lino Ventura, impressionnant dans ce qui est son plus beau rôle. En plus d'être une des oeuvres qui fait le plus honneur au patrimoine français, "L'Armée des ombres" est un film absolument essentiel.
La façon de faire de Melville m’importune une fois encore. De trop nombreuses séquences sont tirées inutilement en longueurs. Cependant, la froideur et la noirceur de sa réalisation servent parfaitement ici son sujet, faisant de « l’Armée des Ombres » l’un des plus grands films traitant de la Résistance. Et puis, il y a Lino Ventura avec sa classe habituelle.
Certainement l'un des meilleurs films sur la Résistance qui soit à la mise en scène en apparence lente mais incroyablement riche et rigoureuse. Un long-métrage sans véritable héros, plus orienté vers la valeur des actes que sur quelque extravagance scénaristique et porté par un trio de tête exceptionnel de Lino Ventura à Simone Signoret en passant par Jean-Pierre Cassel. Une ambiance hivernale lourde qui colle parfaitement à la tension psychologique qui se dégage du film. Clairement un chef d'oeuvre.
Melville à la réalisation Pierre Lhomme à la photographie, une musique, rendue célèbre par le générique des dossiers de l'écran, composée par Eric Demarsan formé à bonne école auprès de Michel Magne et François de Roubaix . Une distribution magnifique pour un film sombre et prenant. Une direction d'acteurs magistrale même pour le moindre petit rôle. Placement et découpage d'une justesse implacable. Un scénario signé Joseph Kessel adapté par Melville. Une narration impeccable du cinéma de grands professionnels. Un voyage loin des guignoleries cinématographiques actuelles. Un grand classique. Du grand cinéma.
Lino Ventura. Acteur mytique dont je n'ai vu...aucun des films à l'exception des Tontons Flingueurs (que je n'ai pas vraiment apprécié malgré ces qualités). Mais récemment j'ai entendu parler de ce film réalisé par Pierre Melville et qui en tête...des meilleurs films français notés par les critiques. Ouais ! Carrément ! Bon ben du coup j'ai décidé d'aller le voir en avant première. Alors es-ce que je l'ai aimé ou non ? Et Ben spoiler: OUAIS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce film est vraiment bien maîtrisé en terme de réalisation et de langage cinématographique. Le réalisateur a fait un sacré travail de fond au niveau de l'esthétique et des plans. Toujours sombres à souhait. Il a aussi fait un super travail de clair obscur sur de nombreux plan, surtout au niveau des personnages. Chaque cadre est symptomatique du trait de caractère des personnages et cela se voit
Les personnages sont tous bien présents et bien traités.
En premier lieu nous avons Philippe Gerbier (Lino Ventura), le fidèle bras droit du grand patron Luc Jardie. Il s'agit de mon personnage préféré. Il est un personnage froid et craint aussi bien des allemands que de ces proches collaborateurs, mais face à ces derniers, il se montre aussi paradoxalement plus paternaliste voici une de ces répliques : spoiler:
Le Masque : C'est la première fois que je tue de cette façon
Philippe Gerber : Nous aussi.
Il est une personne très influant et le réalisateur pendant une bonne partie du film le montre souvent dans l'ombre pour qu'il est un vrai sens de la menace ou dans la lumière pour qu'il en impose un peu plus dans la lumière. Il n'a pas de background ou de proche, mais cela le rend plus mystérieux.
Autre personnage intéressant, Jean-François Jardie, fils de Luc Jardie et interprété par Jean-Pierre Cassel. C'est un nouveau venu intégré par son père et une bonne partie du film est aussi centré sur lui. Il n'est pas particulièrement intéressant ou charismatique que Philippe Gebert, mais est bien dans afin de rendre compte du fonctionnement de la résistance de l'extérieur. Sa mort était vraiment poignante et témoigne de aussi de la grande cruauté de l'occupant face aux résistants.
Luc Jardi (joué par Paul Meurisse) est un patron énigmatique et père de Luc. Quand je l'ai vu pour la première fois , j'ai cru que c'était la version de Pierre Melville de Jean Moulin. Il en impose et est respecté par tous ces hommes et est un parfait érudit. Le fait qu'il sourit tranche avec le visage stoïque de Philippe Gerber. Il a toujours le dernier mot et est très respecté.
Et enfin Mathilde (jouée par Simone Signoret), est un personnage que j'ai cru secondaire au début mais qu'elle prend de l'importance après l'arrestation de Félix Lepercq (joué par Paul Crauchet). Elle a presque une figure maternelle pour l'organisation de la résistance.
spoiler: D'ailleurs : sa mort qui survient à la fin du film est symptomatique de l'échec de l'organisation. En effet, alors que tous les membres se considèrent comme membres d'une même famille, elle a toujours conservé une photo de sa fille alors qu'elle était consciente de la dangerosité.
Enfin, Félix Lepercq qui est le proche collaborateur à Philippe Gilbert est plus secondaire que les autres mais tout de même important. Sa capture, change le film à lui tout seul en donnant un peu plus d'importance au personnage de Mathilde, mais aussi met en danger l'organisation.
Les autres personnages sont plus ou moins importants mais ont tous une bonne présence à l'écran comme le Vison (Christian Barbier ) et le Masque (Claude Mann ), les 2 gros bras de l'organisation. Ils sont tous bien traités, malgré l'absence évident de Background.
L'histoire est particulièrement bien raconté, mais assez difficile à suivre. En effet on part pendant une petite partie, on croit qu'on a affaire à un homme qui veut s'évader et on le voit rejoindre la résistance. Puis on le voit diriger une organisation avec des collaborateurs avec lesquels il essayent de retrouver ceux qui l'ont trahi, et brusquement on ne le suis plus afin de suivre le fils de son patron jusqu'à sa capture. L'ensemble du film est donc assez hétérogène et presque sans lien. On pourrait reprocher que même s'il s'agit d'un film sur les résistants pendant l'occupation allemande sans que la guerre ne soit vraiment évoquée (même si on voit Charles De Gaulle (joué par Adrien Cayla-Legrand ) faire un caméo lorsque Philippe se retrouve en Angleterre) et il y a quelques facilités scénaristiques assez évidents
spoiler: On le voit s'en sortir lors de sa condamnation à mort alors que tous les autres ne s'en sortent pas.
Malgré tout ça, l'histoire est incroyable et bouleversant. C'est un film qui m'a pris vraiment au trippe, ce qui est rare que je ressente ça pour un film français.
Bref un très bon film français des années 70 et qui m'a donné envie de voir les autres films de l'auteur. Un classement hautement mérité !
Tiré du roman de Joseph Kessel, ce film montre le difficile quotidien des membres de la résistance durant l'occupation allemande. L'ensemble des comédiens et en particulier Signoret sont parfaits.
Avec "L'armée des ombres", Jean-Pierre Melville nous livre un film on l'on suivra le destin de plusieurs "hommes de l'ombres", qui ne font pas ça par héroïsme mais par nécessité. Son portrait est réaliste, froid et surtout poignant. L'atmosphère, parfois terrible et cruelle, souvent angoissante est réussie. Il n'y a pas de pathos ou de sentimentalisme mal venus, son film est très juste, ce qui le rend encore plus poignant. Et puis l'armée des ombres doit aussi sa réussite à de formidables interprétations, Lino Ventura au jeu intériorisé est bouleversant tout comme Simone Signoret et les autres seconds rôles. L’œuvre de Melville est extrêmement bien mis en scène, cadrage parfait et photographie sublime. Une œuvre essentielle, intelligente et surtout très dure et bouleversante. Sublime.
L'armée des ombres est un film où l'on reconnait très bien la patte de Jean Pierre Melville! Comment? Par ces longues séquences sans dialogues qui font monter l'angoisse chez le spectateur. Ces séquences sont typiquement de Melville car on les retrouve dans beaucoup de films de ce dernier (Le Doulos, Le Cercle Rouge entre autres...). 1942. Philippe Gerbier est incarcéré dans un camp de prisonniers suite à une dellation. Ce même Gerbier est à la tête d'un réseau de lutte contre l'ennemi allemand. Seulement les allemands remontent ce réseau et torturent les membres de ce réseau. Que va t'il se passer? Des noms vont-ils être divulgués?
Voyons le casting: Lino Ventura, Paul Meurisse, Jean Pierre Cassel, Simone Signoret et Paul Crauchet. Il y a du beau monde n'est ce pas? Trois font forte impression: Lino Ventura, Paul Crauchet et Paul Meurisse.
Sorti en 1969, l'armée des ombres est sans conteste un classique du cinéma français et le film le plus abouti de Jean-Pierre Melville. Film adapté du roman éponyme de Joseph Kessel paru en 1943.
Un brillant témoignage sur la Résistance française.Montré ici sous un jour obscur,à milles lieues de l'image habituelle,qui veut que la Résistance était soutenue par tous les Français."L'armée des ombres" se situe au centre de ces hommes et femmes,défendant leur pays contre vents et marées,établissant un code d'honneur propre aux destins héroïques.Etre Résistant implique des choix impossibles en permanence,des agissements mortels ou des alliances contre-nature.Lino Ventura,chef de file des Résistants,organise tout avec minutie,inflexibilité et sans illusions sur le monde qui l'entoure.Simone Signoret est une femme à poigne,hardie et débrouillarde.La vie en communauté tend vers un unique but:la Libération de la France.Mais l'on voit à quel point ces actions isolés restent dérisoires.Jean-Pierre Melville fait ressortir ses souvenirs d'une époque qui l'a traumatisée,dont il a été un membre actif.Son film est austère et noir,voire trop.En gardant une grande distance avec ce qui se passe à l'écran et en multipliant les longueurs(pas toujours nécessaires),Melville ne permet pas au spectateur l'immersion attendue.La France occupée n'avait sûrement rien d'attirante,mais il manque un côté épique propre au cinéma de ce genre.
Chronique d'un réseau de la résistance : un immense film noir autant qu’un hommage poignant à la bravoure et au sacrifice des héros de la clandestinité, servis pas des acteurs d'une exceptionnelle sobriété. Chef-d'oeuvre.
Un film absolument brillant, un véritable choc émotionnelle et cinématographique. Melville présente un film de résistance digne des plus grands films d'espionnage américains. La mise en scène sobre et classique amène un véritable regard sur les personnages, un regard bienveillant mais aussi sans concession. Certains plans sont d'une beauté absolument époustouflante et sont sublimés par un jeu d'acteurs fin et sincère, tout en retenu et également très sobre. Ventura et Signoret forment un duo très émouvant qui fonctionne à merveille et leurs personnages sont ciselés à la perfection. Le tout est servi par un scénario habile et toujours tendu : les situations s'enchaînent avec beaucoup de grâce et de fluidité, les personnages se croisent et disparaissent, puis reviennent pour finalement changer radicalement ou au contraire s'enfoncer dans leurs convictions. La réflexion sur l'engagement, la peur de mourir et l'amitié est toujours là, et on ne peut qu'être remué par tant de justesse. Sublime !!!
L'Armée des Ombres est un très bon film sur le milieu de la résistance, une belle reconstitution et un très bon scénario, Lino Ventura que je connais surtout grâce à des comédies est vraiment impressionnant. J'ai pas grand chose à dire de plus, je sais c'est très court mais y'a pas grand chose à en dire, c'est très bien maîtrisé et porté par une bande son qui colle bien.
Alors qu’il vient de tourner le classique qu’est Le Samouraï, Jean-Pierre Melville choisit de quitter son genre préféré (le polar) pour signer ce qui peut être vu comme LE film sur la Résistance française : L’Armée des ombres. Ayant été lui-même résistant durant l’Occupation (c’est à cette époque qu’il troque son nom de Grumbach pour le pseudonyme de Melville), il réussit à retranscrire ce milieu à travers toute sa complexité. Il ne faut pas s’attendre à un film d’aventures présentant de grandes actions héroïques dans cette adaptation du roman de Joseph Kessel. Nous sommes face à des hommes avares en mots (même si le film est globalement plus bavard que ces polars épurés notamment grâce à l’utilisation de la voix-off qui retranscrit notamment l’origine littéraire du projet) qui agissent en secret, qui possèdent un sens du devoir accru pouvant les conduire à la mort et qui sont obligés d’accomplir des actions qui leur déplaisentspoiler: (l’exécution finale de Mathilde) . Melville évite totalement le sensationnalisme et chaque mort de traitre est douloureuse. Malgré tout, cela n’empêche pas le cinéaste d’offrir quelques clins d’œil discrets au spectateurspoiler: dans le court passage se situant en Angleterre en présentant le Général de Gaulle et en évoquant la sortie dans ce pays d’Autant en emporte le vent . Nous sommes donc face à un film sobre mais passionnant par sa crédibilité. Cette réussite est en outre renforcée par la présence de nombreux grands acteurs de cette époque (Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Serge Reggiani…) et par la musique rare mais sublime signée Éric Demarsan (même si le thème le plus connu du film est un extrait du Spirituals for Strings, Choir and Orchestra de Morton Gould qui était également utilisé pour l’émission Les Dossiers de l’écran). Pour cette seconde incursion cinématographique dans l’époque de l’Occupation (après Le Silence de la mer), Jean-Pierre Melville signe donc un œuvre sublime retranscrivant parfaitement toute la complexité de cette époque et pouvant être vue comme le témoignage indispensable d’une personne ayant connu ce type d’événements.