J’ai décidé de me faire une petite rétro Michel Lang après mon excellente impression sur Club de rencontres, et après A nous les garçons je m’attaque à un film un peu plus connu du réalisateur, à savoir Hôtel de la plage. Sympathique comme souvent chez le réalisateur, mais un peu tiède.
On peut considérer que la grande quantité de personnages nuit en effet assez à la clarté de l’ensemble. Même si c’est typique du style Lang et qu’il sait faire, ici offrir autant de profil en 1 heure 30 c’est franchement difficile, et il est vrai que du coup il force un peu le trait, verse assez aisément dans des personnages plus ou moins caricaturaux, et même si ceux-ci conservent le côté sympathique propre aux films de Lang ce n’est pas le top. Et cela malgré des prestations tout à fait honorables d’un casting prestigieux, avec bien sur la présence de noms plus connus aujourd’hui (notamment Guy Marchand), mais aussi de moins connus qui font très bien leur travail comme Daniel Ceccaldi. Comme toujours chez le cinéaste la galerie de femmes est superbe, avec Sophie Barjac, Anne Parillaud mais encore Martine Sarcey, toutes très en beauté.
Le scénario est à l’image de la diversité des personnages, agréable mais assez foutraque, se dispersant beaucoup, et ressemblant un peu trop à une accumulation de scénettes disparates. Michel Lang a l’habitude de ce genre de film, mais en général il parvient assez bien à nouer le tout autour d’une intrigue à base, le plus généralement, de vaudeville ou de références théâtrales, ce qui n’est pas le cas ici et son film s’en ressent. On sent qu’il veut saisir une ambiance, une époque, et cela rend son film assez attractif pour les nostalgiques et les mélancoliques de cette période, mais c’est quand même bien quand un film est soutenu par un minimum de scénario.
Visuellement on est un cran au-dessus de la filmographie générale de Lang. Les décors sont beaux, il y a une belle photographie, cela nourrit une ambiance colorée et plaisante de bord de mer. Ne s’échappant jamais d’un style réaliste, Lang réussit tout de même à servir un film plus esthétisant et plus luxueux visuellement que d’autres de ses films plus tardifs et quasi-exclusivement tournés en intérieur, et si Hôtel de la plage aurait pu user davantage de l’esprit « bord de mer », l’ensemble tient la route. A noter aussi une mise en scène proche de ses acteurs de Michel Lang. On sent comme souvent une belle complicité dans l’équipe du film. Et enfin, rien de surprenant pour le réalisateur, la bande son est superbe, avec des classiques rétro, et notamment le regretté Richard Anthony.
En somme Hôtel de la plage est encore un produit 100 pourcents estampillé Lang, avec tous les atouts du cinéma du réalisateur, mais des défauts aussi qui viennent en faire un film distrayant et léger, mais un peu en retrait dans la filmographie du réalisateur. 3.