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gimliamideselfes
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5,0
Publiée le 27 décembre 2016
Les contes moraux ce n'est vraiment pas ce que je préfère chez Rohmer, mais celui-là, le premier de tous j'ai adoré. Alors je ne veux pas dire que c'est plus riche que ma nuit chez Maud, que le genou de Claire, etc, mais quel plaisir de voir cette structure connue sous sa forme la plus simple, la plus pure, ici vu que ça ne dure qu'une vingtaine de minutes il n'y a aucun temps mort, tout est concentré sans pour autant qu'il y ait une impression de trop plein. C'est juste épuré comme il faut, un garçon qui aime une fille qu'il croise tous les jours dans la rue et qui lui plaît et qui car elle "disparaît" sans raison va se laisser tenter par une fille qui ne lui plaît pas... comme ça... parce qu'il en a la possibilité. Et ce que je trouve formidable, se sont les réflexions qu'il se fait... j'ai les mêmes... comme lorsqu'il dit (je cite de tête) "que je lui plaise semblait m'aller de soi, mais comment pouvait-elle imaginer qu'elle me plaisait", d'ailleurs lorsqu'il la touche pour l'inviter à sortir avec lui il la tripote, il joue avec sa chair comme l'on jouerait avec un steak... c'est une proie, rien d'autre...
Rohmer retranscrit très bien également ces moments de doutes, ces moments où le héros fait n'importe quoi pour revoir la fille aimée et ceci même si c'est absurde... cette volonté de provoquer la rencontre "fortuite"... C'est aussi gênant que jubilatoire de le voir comme un abruti entrain de faire les cents pas...
En 22 minutes d'une grâce croissante, Rohmer, alors débutant, déploie les prémisses de son futur cinéma : amour de la rue parisienne, trajectoires physiques et stratégies amoureuses, sensualité des jeunes femmes, confusion des sentiments chez de jeunes adultes pris entre rituels sociaux et préjugés absurdes... Tout est là, sans aucun moralisme lourd (oui, je sais que ça s'appelle "Contes Moraux" !), mais avec un mélange de malice légère (le désir sexuel pour une appétissante boulangère assimilé à la gourmandise) et de fermeté éthique qui distinguera toujours Rohmer du reste de "la bande". Il y a surtout l'élégance folle d'un cinéma aussi vivant que (paradoxalement) ultra-littéraire. 22 minutes de pur bonheur, jusqu'à une conclusion terriblement cruelle.
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3,5
Publiée le 25 juillet 2010
L'espèce d'èchec qu'Eric Rohmer a toujours rencontrè dans sa volontè de traduire l'espace, ça a ètè prècisèment l'èchelle, la dimension de l'espace! C'est dans ce premier volet du cycle des Six Contes moraux, que le cinèaste a rèussi à l'exprimer de la façon la plus nette parce qu'il avait quelque de chose de privilègiè et encore! C'est l'histoire de quelqu'un qui tourne en rond dans un quartier très prècis! Mais tourner en rond c'est quelque chose de très difficile parce qu'on a pas de point de repaire! C'est la même chose lorsqu'on fait un mouvement de l'appareil au cinèma et qu'on se met à tourner! Mais à ce moment au lieu de saisir mieux l'espace, on perd l'espace! Et très souvent le champ contre champ permet de saisir la rèalitè de l'espace plus que le mouvement de l'appareil! Rèalisè en 16mm, "La boulangère de Monceau" est très intèressant pour la simplicitè de son histoire, pour sa mise en scène remarquable et surtout pour sa justesse de l'observation...
Le premier des contes moraux d'Eric Rohmer est un court métrage pleinement efficace. Chose déjà frappante à l'aube de sa carrière, le cinéaste s'évertue à dépeindre des godelureaux en mal de romantisme, évoluant sans cesse au gré d'un rationalisme systématique. Le ton n'est pas foncièrement pédant, on ne cite pas encore Pascal à tout bout de champ mais les intentions restent les mêmes : étudier avec une maladresse particulièrement touchante les rapports de séduction entre un homme et une femme. Dans La Boulangère de Monceau, le protagoniste est donc déjà typiquement rohmerien : intellectualisant chaque action qu'il entreprend - même les plus anodines, comme acheter une viennoiserie - par le biais d'une voix off, errant dans les rues d'un Paris distingué, limite collet monté, notre jeune étudiant nous renvoie gauchement à des questions existentielles telles que la dépendance ou le destin. Au final, ce court métrage de jeunesse a quelque chose de singulièrement attachant dans sa manière d'appréhender le cinéma : verbal voire littéraire, La Boulangère de Monceau serait-il le film d'un grand naïf qui penserait le Septième Art comme l'ultime technique de drague...? Assez irrésistible.
Plaisant et recherché: L'auteur cherche et analyse un conflit et décrit un monde d'une autre époque loin des oeuvres de maquignon à dominante bourgeoise qu'il réalisera plus tard. Le meilleur Rohmer selon certains.
Le type a tellement l'air vieux-jeu, guindé sinon carrément cuistre, que l'on regarde ce film avec un certain humour. Bien sûr il y a un coté charmant on pourrait revenir sur ce coté héroique de tous les dragueurs/euses du monde, mais Rohmer ne fait tellement pas d'effort pour soigner la personnalité de ses personnages notamment féminins que l'ensemble apparaît tout de même très daté.
On retrouve les thèmes chers à Rohmer : les discours verbeux entre intellectuels, l'amour, l'importance du décor,... mais au final, c'est plus la vacuité et l'ennui qui ressortent. La morale (des ces 6 contes) est probablement là.
Il est étonnant de voir qu'à ses (presque) débuts, Rohmer possédait déjà la panoplie des thèmes qui lui sont chères (l'amour, le hasard, la rencontre...), mais un style narratif et visuel beaucoup plus dynamique et esthétique.
Il y a toujours un thème autour du hasard chez Rohmer et ici il est plaisant de voir comment l’homme calculateur sera trahi par le destin qui l’emmènera chez sa boulangère mais ironique quand il méditera sur le choix de son amoureuse.
Un court métrage plutôt amusant mettant en scène un chassé-croisé amoureux dans les rues de Paris, c'est bien filmé, bien joué et la durée permet de profiter pleinement de cette première histoire des "Six Contes Moraux", moraux étant bien sûr à prendre avec des pincettes ...
Je ne suis pas une inconditionnelle de Rohmer, car je trouve que ses films sont souvent excessivement descriptifs ou bavards... Mais pas là. Ce format est parfait pour ce qu'il raconte et comment il le fait. Je n'ai pas encore vu tous ses films, mais je sens qu'il est possible que celui-ci soit mon préféré, parce qu'il est plus dense du fait de sa courte durée. Cela lui donne un rythme et une puissance différente de ceux que j'ai vu (La collectioneuse, mise à part, car son esthétisme est exceptionnel). A noter : le plaisir de voir le Paris des années 60 comme dans les films de Godard ou Truffaut.
Très bon film, un des meilleurs de la série, "Ma nuit chez Maud" étant hors-catégorie, un des grands films français de cette période. Ce court métrage, fait avec des moyens très modestes, est supérieur à la majorité des films français d'hier et d'aujourd'hui. For ever Mozart et Beethoven !..., sur lesquels Rohmer a écrit un livre remarquable, mais aussi : For ever Rohmer !