J’avais beaucoup apprécié la finesse d’un autre film du réalisateur, Un Ticket pour deux, et, entendant pas mal de bien d’autres de ses films, je me suis lancé dans Breakfast Club. Un film très réussi, qui m’a vraiment fait plaisir, et auquel je ne peux donner que des louanges.
Le film est avant tout une grande réussite pour la sensibilité et la subtilité qu’il dégage. Et tout participe à donner ce rendu. Le choix du huis clos d’abord, très justifié, et qui permet de créer mieux que tout autre cas de figure des relations particulières entre les personnages. La mise en scène aussi, le réalisateur étant dans son élément, et filmant ses acteurs de sublime façon, pour saisir les émotions, les attitudes, et pour créer une étonnante symbiose. Vraiment la mise en scène est excellente, toute en subtilité, en simplicité.
Mais évidemment il ne faut pas oublier les acteurs. Ces derniers sont vraiment remarquables dans leurs rôles, et il n’y en a pas un qui se loupe. Je donnerai quand même des mentions spéciales à Judd Nelson, impressionnant dans le rôle du « délinquant », et à Molly Ringwald, qui impressionne par sa finesse de jeu. Globalement les interprètes sont donc très attrayants, mais les personnages ne sont pas en reste. Le film peut vraiment compter sur des rôles en or, qu’on aurait pu croire caricaturaux en ce qu’ils sont a priori archétypaux, mais au final pas du tout. Les personnages sont fins, évolutifs, bien écrits, rien à redire.
Le scénario est lui aussi aux petits oignons. Il y a des rebondissements, et je craignais un film trop bavard, mais ce n’est pas le cas et les dialogues sont très bien écrits. C’est la preuve qu’on peut faire authentique sans forcément faire vulgaire à outrance, et qu’on peut donner de l’allure aux dialogues d’un teen movie sans forcément recourir à des mots bien compliqués ! En tout très belle histoire, presque un conte initiatique par moment (si, si !), avec de l’humour, de l’émotion sincère, une belle réalité sur la jeunesse, à mon sens rien n’est à jeter. Et le regard est positif, et ça fait du bien, on échappe à la niaiserie ou au misérabilisme qui caractérise tant de production sur la jeunesse.
Pour ma part ce film m’a beaucoup plu, il m’a enthousiasmé, et je continuerai avec un grand plaisir dans la filmographie d’un réalisateur malheureusement disparu trop tôt. Son cinéma dégage une magnifique sensibilité, il est touchant. 5.