J’avais vu ce film pour la première fois dans les années 80. Il m’avait laissé un très bon souvenir et jamais il ne fut rediffusé. Oui, on préfère balancer en boucle Star Wars ou Indiana Jones (je n’ai rien contre ces sagas, je les adore) mais quand même, il existe des perles méconnues qu’il serait bon, parfois, de rappeler à la mémoire du public.
The Breakfast Club fait parti de ces perles. Bon, d’accord, au départ, j’avais une petite appréhension. Après tant d’années, comment allait ressortir ce film ? N’allait-il pas gagner les rangs des films ayant mal vieillis, de ceux qui nous font dire « mais qu’est-ce que je regardais comme merde étant jeune ! »
Dès les premières minutes, soulagement. Certes la réalisation plutôt classique n’a pas survécu au temps mais le reste si. Et Judd Nelson marque tout de suite les esprits car il faut le dire, c’est lui qui fait le show. Si le reste du casting s’en sort honorablement, ils sont quand même un peu en dessous.
Après, il fallait faire accepter au spectateur qu’il allait se retrouver coincé dans une bibliothèque avec 5 élèves collés. Un huit-clos où il n’y a rien de trépidant point de vue action. C’est là le tour de force du film puisque s’il reste dans une parfaite maîtrise au niveau gags de situation, il va jouer sur des dialogues où la jeunesse se livre, apprend à se connaître. Venant tous de milieux différents, ils se rendent compte qu’ils sont, quoi qu’il arrive, dans la même galère. Souvent drôle, The Breakfast Club tombe parfois dans le drame, la mélancolie, la violence des mots, le choc de révélations pas toujours très morales, sans concession. Et c’est comme ça que l’on apprend nous-mêmes à connaître une jeunesse désabusée, un peu perdue, avec ses joies, ses peines, ses conflits intérieurs, sa vision du monde… Et là où le film devient intemporel, c’est qu’il s’adresse aussi à la jeunesse d’aujourd’hui en devenant par la même occasion un miroir pour ceux qui étaient visés dans les années 80.
The Breakfast Club va avoir 30 ans, c’est l’occasion de le découvrir pour ceux qui ne le connaisse pas. Pour les autres, l’occasion de redécouvrir cette leçon de vie.