La traduction française «Le Jeu Du Faucon » du titre de ce film est un non sens. Le titre anglais, “The Falcon And The Snowman”, faisait référence au surnom de ces deux jeunes américains qui, pour des raisons que John Schlesinger ne parvient que très maladroitement à faire ressortir, décident dans les années 70, de trahir leur pays et faire passer des informations classées secret d’état à l’Urss. L’un était surnommé Le Faucon, en raison de sa passion pour ces animaux, l’autre, The Snowman, pour son activité première, celle de faire le trafic de la drogue (=snow). L’intérêt de l’histoire aurait été justement de montrer les causes profondes ayant amené un jeune homme de très bonne famille à devenir trafiquant de drogue, et son comparse, fils d’un retraité du FBI, à profiter des relations de son père, pour se faire embaucher à la CIA, et faire passer à l’ennemie de précieuses informations. Schlesinger ne parvient pas à faire ressortir les causes profondes du rejet du père par le fils. Il ne parvient pas non plus à mettre en relief l’ignorance politique et la naïveté idéologique de ce jeune, en fait les véritables responsables de ses actes. Dans ses discussions avec les agents soviétiques, peu de répliques font ressortir à quel point il fait preuve de stupidité à croire que l’Union Soviétique était un pays plus transparent et plus libertaire que les Etats-Unis, et que le KGB usait de méthodes plus recommandables que la CIA. Outre ces défauts, Schlesinger développe les nœuds de son intrigue de manière parfois décousue, causant une certaine lenteur dans le rythme et générant un certain ennui chez le spectateur. Heureusement, la performance brillante de Sean Penn relève un peu l’ensemble.