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ghyom
89 abonnés
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3,5
Publiée le 2 septembre 2014
Pour mon premier Ophuls j'ai choisi celui qui l'a fait connaitre. Celui qui est considéré comme son meilleur film allemand avant qu'il ne fuie l'année suivante le nazisme au pouvoir.Disons le tout de suite, ce film fut un moment agréable. Pendant 45min un mot venait à l’esprit pour qualifier Libelei : charmant. Charmant et léger tout comme le jeune couple qui se forme sous nos yeux et comme ce moment, cette valse où le sentiment amoureux semble se cristalliser. Mais le film n’en reste pas là, il devient plus qu’une charmante bluette. Vient poindre son nez l’évènement qu’on pressent terrible. Un duel imbécile, occasion d’une petite saillie humaniste du second témoin qui vient donner une dimension supplémentaire au film, mais irrémédiable. C’est cette scène du duel qui fait basculer le film dans une autre dimension. Cette idée de ne rien montrer et de nous plonger dans l’angoisse des personnages attendant le 2d coup de feu est tout simplement magistrale. Et puis vient le vrai moment d’émotion (et la véritable performance d’acteur). Ophuls filme alors une Magda Schneider (instant culturel : mère de Romy Schneider) très juste dans la détresse, magnifique et émouvante.Alors Libelei n’est peut-être pas un « grand » film mais bien des scénaristes et cinéastes devrait en prendre de la graine. La simplicité, la légèreté et la justesse font plus d’effets que l’accumulation des drames et des violons.
C'est son seul film allemand que j'ai eu l'honneur de voir, et quel film, alors c'est pas encore aussi maîtrisé que la ronde ou bien Madame de… (et tous ses autres films que j'ai pu voir) mais tout de même, on a déjà tout ce qui sera les caractéristiques de son cinéma, une obsession pour les escaliers, une fausse légèreté, on évite le mélodrame pur et dur pour avoir quelque chose de tellement plus subtil et déjà en 1932, faudrait vraiment que certains en prennent de la graine aujourd'hui. Le film commence comme une comédie romantique, puis gagne en intensité en même temps que l'humour disparaît et laisse des doutes sur l'avenir en apparence si radieux. La fin est absolument géniale un moment de régal, qu'Ophüls ré-exploitera mieux encore dans Madame de…
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3,0
Publiée le 12 avril 2011
Nous sommes ici en 1932 et dans le dèbut de carrière de Max Ophüls dans sa pèriode allemande! C'est seulement son quatrième long-mètrage en tant que cinèaste et beaucoup d'historiens considèrent ce "Liebelei" comme ètant son meilleur film dans cette pèriode là! Ce mètrage comporte dèjà quelques thèmes chers au cinèaste: la puretè des femmes ou leur candeur, la violence des hommes mais aussi la fatalitè de leur cruautè, la tragèdie sur la frivolitè, et l'hypocrisie surtout de la sociètè bourgeoise! On peut bel et bien voir dans ce film le style d'Ophüls se dessinait, peu de gros plans par exemple, une façon de tenir la camèra en plans rapprochès (ou moyen) et surtout cette façon d'utiliser ses acteurs avec une subtilitè tout en finesse de jeu! Le cheminement sentimental de Magda Schneider est èmouvant et, par son thème, par sa tristesse, cette histoire est restèe depuis un classique du genre...
Des cercles, des tours et des rondes, le cinéma de Max Ophüls ne répond qu’à l’affirmation de ses formes, que ce soit afin d’exprimer la mélancolie ou l’euphorie. Ophüls laisse circuler sa caméra pour mieux discerner l’espace et pour mieux exprimer, par le mouvement, l’irréductibilité du temps. De «Liebelei» (Allemagne, 1933), il me reste à l’esprit un plan où une salle de fête, vide après qu'ait eu lieu un drame, est traversée par la caméra en un travelling aussi languide qu’il exprime le désarroi de l’instant. Ce détour opérée par le plan qui capte, par l’absence qui y règne, un sentiment de désuétude exprime dans le même temps la beauté du vide. Le cinéma d’Ophüls est, comme toutes les grandes œuvres, un art de la mélancolie. «La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste» écrivait Victor Hugo. «Liebelei» littéralement amourette, conte le récit d’une jeune femme, Christine (Magda Schneider, la mère de Romy Sch.) qui tombe amoureuse d'un officier de l’armée. Cette idylle sera rompu par la mort du jeune homme dans un duel. Désespérée, Christine se jettera par la fenêtre. Le titre du film qualifie l'histoire d'amourette de manière réductrice. Cette écart entre l'amourette et la passion que vivent les personnages installent un déphasage et privilégie une certaine distance. De cette distance, il en résulte un basculement, presque une valse entre l'empathie et la critique. Ophüls pose sur cette génération de jeunes allemands perdus, nostalgiques d'un romantisme révolu, un regard aussi interrogateur qu'il est parcouru de compassion. Le blanc nacré qui enveloppe en grande majorité les lieux du film donne aux séquences une allure acétique. Pourtant reconnu comme cinéaste baroque (déjà par l'un de ses plus grands admirateurs : Kubrick), pensons pour ça aux mouvements qui composent «Letter from an unknown woman», l'effacement qui régit une grande partie le style d'Ophüls en fait un cinéaste classique.
Film qui nous raconte les amours de jeune gens dans le Vienne de la fin du XIXe siècle. Franchement le scénario manque d'originalité car déjà beaucoup d'oeuvre avait utilisé des intrigues très similaire. Cela devient un peu plus intéressant au bout d'une heure et les deux ou trois dernières scènes sont même très forte. La mise en scène est classe et les interprétations excellentes.
Le film qui vraiment fit connaître Max Ophüls et qui est aussi son dernier film allemand. Il y a déjà tout ce qui est fait la beauté et la grandeur du cinéma d'Ophüls. Une mise en scène extrêmement raffinée sur le plan technique (déjà quelques beaux mouvements de caméra!) et sur celui de la restitution d'une époque (le cinéaste n'a pas attendu de réaliser son chef d'oeuvre absolu "Lettre d'une inconnue" pour nous faire revivre une Vienne 1900 encore plus belle que la vraie!). Une très belle histoire d'amour qui peut être symboliser par un plan du film, celui magnifique où on voit un cimetière recouvert entièrement de neige qui fait penser que si la forme du film est splendide, le fond en est très triste. Seule petite réserve à tout cela : la romance entre les deux amants n'est pas assez developpée dans son ensemble mais c'est pour chipoter. Quelques séquences magistrales qui faut absolument retenir : celle d'ouverture à l'Opéra qui est d'une très grande drôlerie, la scène assez chargée de suspense où le mari trompé est évité de peu par l'amant et surtout celle du duel filmée de manière totalement remarquable en hors-champ. L'interprétation des acteurs (dont fait partie la jeune Magda Schneider (oui, la maman de Romy!)!) est intense et d'une éclatante modernité. Vivement que Max Ophüls tourne le reste de sa très brillante carrière sous des cieux plus hospitaliers. Eh oui, en certains endroits à l'époque on préférait les lignées de soldats avalissantes de Leni Riefenstahl à une représentation de la grâce dans toute sa splendeur surtout quand elle vient d'un génie dont le vrai nom est Oppenheimer.