Au bout d'un certain temps, à force de découvrir beauoup de films aux différents genres, aux différents styles cinématographique et aux différentes intrigues infinies, le cinéphile peut avoir l'impression d'avoir "tout vu", d'avoir fait le tour de ce que le Cinéma permet de regarder... Fort heureusement, il existe des films, des bijoux du 7e art, parfois passer complètement inaperçu qui éradiquent totalement cette idée reçue et "Macadam à deux voies" représente exactement cela. Ici, le film de Monte Hellman n'a aucune réelle intrigue, aucun véritable début, aucune fin qui puisse satisfaire le spectateur habitué à être "servi" par un film... Ce road-movie pouvait vraiment être ennuyeux mais ce n'est pas le cas et cela grâce à la réalisation maîtrisée d'Hellman, aux acteurs énigmatiques, au son du film, aux voitures stylisées ainsi qu'au final plus qu'innatendu... Tout cela donne à cette grande oeuvre une atmosphère unique et étrange, purement et magnifiquement cinématographique. "Macadam à deux voies", film mytique? Oui, largement...
Deux coureurs automobiles (respectivement appelé "The Driver" & "The Mechanic") traversent le sud-ouest américain et s’arrêtent de ville en ville pour défier les autochtones pour gagner leur vie. Ils croiseront la route d’une jeune auto-stoppeuse ("The Girl") ainsi qu’un autre coureur automobile ("The GTO") qui leur proposeront un marché : le premier d’entre eux à atteindre Washington gagnera le véhicule de l’autre.
Réalisé en pleine période dite du Nouvel Hollywood (Easy Rider - 1969 ou encore Point limite zéro - 1971), Monte Hellman, qui nous avait déjà surpris avec ses deux westerns originaux : L'Ouragan de la vengeance (1965) & The Shooting (1967), revient à un tout autre genre, fortement influencé par la Nouvelle Vague française. A travers ce road-movie, le film dresse un important portrait de la mythique Route 66. Cette ancienne route est la plus connue de toutes aux États-Unis (l’équivalent de notre RN 7), elle traverse 3 fuseaux horaires et pas moins de 8 états ! c’est un véritable voyage dans le temps qui nous est offert ici, entre ses stations-services désuètes, ses diners d’un autre temps, ses interminables lignes-droites scindant en deux des vallées désertiques, ses rodéos nocturnes où les jeunes font vrombir leurs cylindrées, …
Mais le film se distingue aussi particulièrement des habituels films de ce genre par sa mise en scène qui dénote dans le paysage cinématographique américain. Très inspiré par la Nouvelle Vague, avec une mise en scène épurée, des long-plans sans le moindre dialogue ou avec de longs monologues, ainsi que des personnages impassibles et taiseux. Monte Hellman dresse ici de magnifiques portraits d’une jeunesse insouciante, le spleen d’une époque, avide de sensations fortes et de liberté.
Quand le prix du baril de pétrole était de 1.70$ et qu’il avoisine les 63$ cinquante ans plus tard, il n’y a pas photo, c’est toute une époque qui est révolue. A l’heure d’aujourd’hui, on ne pourrait plus se permettre d’aligner les km sans se soucier du lendemain. La vie est devenue trop chère pour que l’on se permette de rouler sans but comme ils le faisaient ici.
Un voyage philosophique envoutant, captivant, voir hypnotisant. Il ne s’y passe pas grand-chose, les acteurs n’ont bien souvent rien à se raconter, mais il se dégage du film une puissance que l’on ne parvient à expliquer.
Un road movie hypnotique... Tous ceux qui ont déjà vu ce film ont très certainement gardé en tête le plan ultime, véritable définition du cinéma à lui tout seul : cette pellicule qui se consume lentement, comme pour mieux laisser en suspens cette partie de poker à quatre roues. Si Macadam à Deux Voies peut laisser perplexe, c'est parce qu'il est constamment d'humeur égale et qu'il porte un regard quasiment neutre sur les personnages qu'il capte froidement, de manière pratiquement désincarnée. C'est sur le mode de la tranche de vie que Monte Hellman appréhende son film : sans véritable début ni véritable fin, Macadam à Deux Voies est l'oeuvre d'une aventure, d'un défi... On pourrait presque y voir la recherche d'une nouvelle pureté cinématographique : celle d'un souci narratif original, loin des structures conventionnelles d'Hollywood. Si ce road movie se doit d'être vu, c'est vraisemblablement pour cette nouveauté diégétique. Par ailleurs, James Taylor et Warren Oates y sont magnifiques, habités par leur personnage. Une référence.
Un road-movie qui nous ramène à cette période ou le gasoline n'était pas réservé qu'aux + riches; on a plaisir à observer cette course - mais aussi quand le réalisateur montre les différents "sabotages" malhonnêtes effectués par l'équipe adverse - cependant l'intrigue se reniflant un peu trop le nombril rien n'arrive tout simplement et il est agréable d'écouter le bruit si particulier & inimitable des Dodge, Chevy 73 et des GTO: un film qui sent bon l'essence et la poussière...
Un cinema dit nouvelle vague que les plus intellectuels pourront apprécier.En revanche pour les autres il sera difficile de ne pas péter les plombs devant des plans super longs et super silencieux.Aprés Monte Hellman est un cinéaste culte donc intouchable et il est vrai qu'il a lance une vague de film et que celui la est la naissance d'un nouveau genre.
Un film sur les hommes et leurs manies... Les personnages paraissent presque insipides, les deux jeunes ne disent rien, sont interchangeables. L'autre gars s'invente des vies. Un film absurde qui prend des libertés avec le genre road-movie mais pour mieux nous faire connaître l'Amérique.
Film étrange sans début ni fin, sans jeu d'acteur, sans dialogue, sans histoire. Certains y voient un chef d'oeuvre, je le qualifierais plus de film surprenant mais finalement ennuyeux. A voir tout de même.
un des films les plus étrange qu'il m'ai été donné de voir... je ne sais pas trop ce qui m'a séduit dans ce film; d'habitude, je suis emballé par un scénario, par une histoire, par une athmosphère, par le jeu des acteurs, etc... la je ne saurai pas trop quoi dire. c'est extremement spécial: l'histoire avance sans un regard vers l'arrière, sans une pensée, sans une reflexion de trop, sans le véritable plaisir qu'ont généralement les personnages à vivre leur vie; ici, rien de tout ca; l'histoire de jeunes gens vivant dans un pays dont ils semblent oubliés; vivant par et pour les voitures, le choix d'acteurs vides de tout sentiment est interessant et rompt avec l'habituelle surenchère de sentiment dont est affublé le cinéma actuel; du coup, c'est le spectateur qui en a ... excellent film, donc, qu'il convient parfois de regarder en gardant dans un coin de la tête qu'il faut le prendre comme il l'est, c'est à dire comme un "bout de temps" filmé.
J'adore les road-movies et les voitures américaines, surtout quand elles sont trafiquées comme la Bel Air 55' héroïne du film. De ce fait, un film comme "Macadam à Deux Voies" ne peut que me plaire. Enfin, l'ambiance générale m'a plu. Toutefois, j'ai été déçu par le fait qu'il ne se passe pas grand-chose, que les dialogues sont quasi-inexistants et que la fin laisse à désirer.
Je trouve ce film surfait. Un road movie bien lassant. Et puis bravo au réalisateur: Je n'ai pas de fin, donc j'invente une coupe immédiate dans mon récit. Bref, un road movie où la route est laborieuse et où l'on ne mène à rien.
La continuité , le temps qui passe... Tiens ils pouraient dire ça, penser ça, non ils ne pensent pas; ils consomment la route comme la bande du film, sans se poser de question, juste pour sentir l'air du temps se frotter à leur chevrolet d'un temps passé. Je n'était pas né, il est sorti en 71 et moi en 86: 15 ans ça fait quand même beaucoup mais ce besoin d'errance est resté dans ce monde à la sauce clip et ses images qui changent chaque seconde, le cinéma évolue comme ça, comme les gens... Bel échapatoire en tous cas ce film, mais il est préferable d'avoir profiter de ce monde stressant avant de visionner, car en sortant du lit on croit continuer à rêver...
Après Point Limite Zéro j'ai été légèrement déçu par ce road-movie existentialiste réalisé par Monte Hellman. Plus contemplatif que le film de Richard C. Sarafian, je n'ai pas ressenti la même émotion malgré une bonne interprétation. Hellman filme le vide existentiel, des personnages sans noms (le conducteur, le mécanicien, la fille et le GTO), sans passé, sans avenir, roulant à travers les paysages quasi-désert des Etats-Unis dans une vieille Chevrolet 55 trafiquée grâce à laquelle ils gagnent de quoi poursuivre leur chemin en participant à des courses de vitesse clandestines. Ils rencontrent alors un quadra en perte de repères (professionnels et personnels) qui va les mettre au défi (qui finalement ne viendra jamais) d'arriver à Washington le premier. Le premier arrivé gagnera la voiture de l'autre. Hellman rompt avec le ciné américain classique des années 60, subit l'influence de la Nouvelle-Vague française et la contre-culture américaine des années 70. Le cinéaste filme la fin des illusions, le désenchantement où la seule liberté se résume à tailler la route. Déroutant, souvent fascinant, Macadam à deux voies à tendance à s'essouffler dans sa seconde partie. C'est le piège du road-movie (genre qui se créé alors avec ce film), faute d'action, le spectateur commence à se perdre aussi dans la spirale d'ennui, de mélancolie des personnages. C'est la différence majeure avec Point Limite zéro qui m'avait vraiment scotché durant 1h40 par le charisme magnétique de Barry Newman et une réalisation sans temps morts où on ne reprenait notre souffle qu'après la dernière séquence. Macadam à deux voies est un film antithèse de La fureur de vivre, remplit d'inquiétudes, de réflexions quasi métaphysiques sur l'existence, une ambiance mélancolique constante où les personnages taciturnes n'ont aucune raison d'être sinon celle de conduire pour continuer à conduire. L'image finale est très surprenante et très symbolique. Tout se consume, rien ne reste, tout n'est qu'illusion.