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Charlotte28
123 abonnés
2 002 critiques
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3,5
Publiée le 9 août 2024
Récit désenchanté narrant la fuite vers l'avant de deux jeunes férus d'automobiles taciturnes, ce road trip déstabilisant par son absence de grand spectacle voire de dynamique narrative réelle, surprend par son habileté à faire ressentir la solitude, le désoeuvrement, la vacuité de personnages centrés sur un objectif vain mais qui les divertit au sens plein. Réduisant les dialogues à l'essentiel, l'intrigue offre de rencontrer une galerie d'êtres se revendiquant libres, aventureux ou indépendants mais entravés par leurs incapacités, leurs désillusions et leurs limitations. Sur ces étendues de bitume, une atmosphère mélancolique pèse, avivant une certaine empathie dans cette peinture d'une Amérique marginalisée. Singulier!
Un film plus-Nouvel-Hollywood-tu meurs qui m’est passé assez largement au-dessus, mais dont l’ambiance 70’s et la liberté totale (on ne prend même pas la peine de donner un nom aux personnages, le scénario est à peine dialogué) dégagent un charme certain. Certaines scènes réussissent à capter quelque chose d‘intéressant dans leur manière de filmer l’anodin, un peu comme dans le cinéma de Kelly Reichardt, et le dernier plan est vraiment très beau. Cela dit, ça reste assez hermétique. En lisant quelques lignes sur le film, j’ai cru comprendre que les critiques considéraient les personnages comme des métaphores (mais de quoi?) et que le film s’inscrivait dans la lignée des road movies existentialistes. Me voilà bien avancé.
Le film vaut le detour car il propose une parabole glaçante sur la vie, faîte de rencontres de hazard, où domine l'incommunicabilté, le manque de sens et l'impossibilité de connaître notre destination ultime. Le film est très réussi sur l'ambiance qu'il suscite, au milieu de personnages desincarnés et sans nom. Les courses qui ponctuent le films sont des moyens pour gagner quelques dollars afin de faire une étape de plus, et ainsi de suite jusqu'au moment final qui arrive brutalement et puis plus rien. Les personnages essayent de donner un sens à leur aventure mais tout semble futile et dérisoire. Une ambiance désenchantée mais terriblement pertinente. Avec un faible budget, le film arrive à nous intéresser et à nous questionner. Bon témoignage de son époque côté fringue, marque de bagnole, d'essence et de boissons.
Un film de route peu banal qui témoignage d’une idolâtrie sans borne: la voiture, la vitesse, la performance comme une sensation unique d’exister. Ces deux jeunes ne vivent que pour elle et sont prêt à mourir même et l’on remarquera la volonté opiniâtre du « concurrent » qui sous le couvert d’un intérêt certain pour la mécanique, ne rêve que de relations humaines et ne trouve que déceptions sur son passage. Il y a donc cette antinomie entre les deux acteurs (enfin trois car ils sont deux les jeunes, et d’ailleurs ils ne partagent pas davantage en étant deux) Le film a un rythme personnel qui nous accroche et il y a cette fin très stylisée qui donne raison à une des deux voitures ......
La naissance du road-movie ! "Macadam à deux voies" n'a rien de flamboyant dans son scénario, nous suivons juste deux types d'une grande discrétion et d'une grande mollesse (auquel viendra se rajouter une jeune fille), qui n'ont d’appétit que pour la mécanique automobile, et qui vivent de courses clandestines et de paris absurdes, comme celui qui occupera les trois-quarts du film, à savoir une longue et interminable course à travers les États-Unis face à une GTO 70. C'est une course loin d'être dynamique qui nous attend, mais c'est un moment de vie simple que l'on partage avec ces jeunes qui n'ont d'autres but que celui d'avancer à bord de leur bolide "home-made" ; c'est un sentiment de liberté comme un autre, et c'est le leur. Ce "Fast and furious" de l'époque, et néanmoins petit frère d'"Easy rider", s'avèrera tout de même être lourd et répétitif sur la longue.
Ayant revu récemment "Easy Rider", je pensais avoir touché le fond en matière de navet. Eh bien non, il y a pire : "Macadam à deux voies". Le scénario ? Totalement inepte ! La technique cinématographique ? Celle d'un amateur peu doué. Le jeu des comédiens ? nullissime. Si la musique du début des années 70 n'a pas pris une ride, par contre, un certain cinéma américain de cette époque a très, très mal vieilli et des films qu'on pouvait prendre à l'époque pour des chefs d'oeuvre n'ont gardé, en fait, qu'un mince intérêt sociologique !
En opérant un croisement aussi audacieux qu’anti-spectaculaire entre le road movie et Samuel Beckett, Monte Hellman marque définitivement la fin de l’utopie libertaire des années soixante : Le cinéaste vide de sens cette course à travers les Etats-Unis tout comme la contre culture occidentale s’est peu à peu vidée de sa substance. On peut cependant regretter que l’austérité dramatique qui en découle (minimalisme du récit, personnages à la limite de l’abstraction) ne soit pas contrebalancée par un geste un peu plus radical de la mise en scène qui demeure assez fonctionnelle.
"Macadam à deux voies" est un road-movie radical du début des années 70 qui, contrairement à "Easy Rider" n'apporte aucun message. Le gros point fort du film: Les acteurs. Quel plaisir que de retrouver l'excellent Warren Oates, James Taylor ou encore Laurie Bird. Des acteurs qui jouent naturellement et simplement. De l'action, des bolides, du fun font de "Macadam à deux voies" l'un des meilleurs films de Monte Hellman.
Une errance sur les routes américaines au volant d'une vieille Chevrolet surgonflée conduite par deux autistes accompagnés d'une jeune routarde et suivis par un mythomane........... Ce road movie nous décrit admirablement l'époque des années 60, des hippies et surtout de ceux qui ont pris la Route....... mais peut-être un peu trop sec.... peu de paroles, peu d'explications, un chouïa de sentiments humains (un autiste va éprouvé de la jalousie), c’est maigre........
Petite évolution : Hellman quitte l'auto-production pour tourner chez Universal en gardant un budjet minime et son acteur fétiche. Tout ce qu'on peut dire après avoir vu ce film, c'est qu'on regrette les temps de Hellman dans le cinéma indépendant. Le thème, la course de bolides, ressemble à celui de Cockfighter qui s'interroge sur la tradition d'un jeu américain. Sauf que le scénario est absolument navrant, touchant le creux du creux, des situations jusqu'aux personnages : le duo des frères n'a aucune profondeur et est de surcroît très mal joué par deux chevelus incapables d'exprimer telle émotion, idem pour la jeune fille au personnage très flou, les situations quant à elles sont confuses : au début, la jeune fille s'introduit dans la voiture des deux frères, qu'elle ne connaît pas. Les deux frères rentrent. Leur réaction ? aucune. Partir avec un intrus dans la voiture, c'est tout à fait normal. Seul le personnage de Oates peut sortir du lot, et encore, dans un tel film ... Du début à la fin, le spectateur n'a pas l'impression d'avoir assisté à une progression scénaristique. Au côté technique, la photographie est immonde ( les plans de nuit sont catastrophiques ) et le découpage moins soutenu que les précédents westerns de Hellman. Son rythme lent passait pour un atout de poésie avant mais ici on s'ennuie à mourir. Donc entrée ratée de chez ratée pour Hellman dans une production d'un grand studio.
Road movie d’un cinéaste un peu oublié de la génération des Coppola , Spielberg et De Palma. La particularité du film est que Hellman a fait appel à deux rock stars des sixties pour incarner ces deux paumés qui sillonnent l’Amérique à la recherche de courses de voitures. Le film raconte un moment de la vie de ces gens qui à la suite de Kerouac ont « pris la route » comme on disait à l’époque. Nombre des idées en vogue au moment sont présentes : la non violence, l’abolition de la propriété privée et la liberté sexuelle. Les deux héros n’ont pas le charisme de leurs contemporains d’Easy Rider et la chute finale n’est pas aussi brutale que dans le film de Fonda ce qui explique sans doute son moindre succès à l’époque. Le film n’en est pas moins intéressant dans le sens où il nous montre dans sa deuxième partie que tous les principes de bases qui régissent la vie de ces routards peuvent voler en éclats quand il s’agit de conquérir le cœur de la jeune hippie les accompagnant un moment. Elle-même complètement en phase avec son mode de vie quittera le trio quand elle verra que sa liberté est menacée par les propositions des deux rivaux qui veulent se l’attacher. On retiendra aussi que cette course sans but à travers le pays qui peut paraître attrayante de prime abord masque en fait une profonde détresse que ce soit chez le quadragénaire joué par Warren Oates ou par le jeune pilote incarné par James Taylor. En opposition à Fonda qui nous offrait avec Easy Rider une vision utopique du mode de vie hippie seulement incompris des autochtones du fin fond de l’Ouest américain, Hellman nous obrosse un tableau désenchanté de ces pauvres hères qui fuient le mode vie qu’on leur offre dans une Amérique toute entière dévouée à la réussite capitaliste. A noter une figuration de Harry Dean Stanton.
Road-movie dans la lignée d'un Easy Rider. Le message de ce film (y-a-t-il vraiment un message dans ce film???) est difficile à cerner. Tout ce passe devant nos yeux et pourtant, il ne se passe rien dans ce film! Les courses à répétition, cette boulimie de vitesse, la fille (comment s'appelle-t-elle déjà?) qui parfois est là, parfois n'est pas là; tous n'arriveront pas à masquer la solitude de ces trois paumés du bitume...
Une oeuvre à appréhender comme un objet de réflexion à défaut de divertissement. Two-lanes Blacktop est un drôle de film sur lequel on pourrait écrire de nombreuses lignes. Mais comme tout, ou presque, est dit dans les nombreux bonus de la superbe édition double DVD, j'éviterai les redites, j'économiserai ma cyber encre et me contenterai d'écrire : foncez sur les bonus du film et pénétrez dans le monde étrange d'un auteur singulier et fascinant qui a eu, en son temps, l'admiration de tout le Nouvel Hollywood. Car ce film vaut non seulement pour ce qu'il est en tant qu'oeuvre mais aussi pour la légende tragique qui tourne autour de lui et de son auteur. Un peu comme Heaven's Gate et Michael Cimino ou dans un autre registre Ryan O'Neal et Barry Lyndon....
Pour un road movie qui met en scène des bolides qui battent des records de vitesse, j'ai trouvé qu'il manqué cruellement de rythme et de saveurs. A vouloir trop donner dans le contemplatif, le réalisateur soustrait à son oeuvre la stimulation que devrait provoquer un tel scénario. J'ai pourtant bien apprécié l'absence d'une réelle trame et de nom des personnages qui nous laisse dans un épais brouillard sans savoir où tout cela nous mènera. Cela donne une petite touche aventureuse au film. On ne va malheureusement pas trés loin et, à la fin du film, on ne peut que regretter cette sensation de vide, cette sensation de faire du surplace. En effet, l'histoire donne vite l'impression de tourner en rond et les comportements des protagonistes sont durs à cerner voir carrément incohérents. De plus, il manque cette petite dose d'excitation qui vient quand l'on visionne ce type de film (je pense notamment à "Vanishing Point"). Surprenant aux premiers abords et comportant quelques bonnes idées, "Macadam à deux voies" n'arrive pas à la taille d'autres pointures de ce genre.