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mister
17 abonnés
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3,5
Publiée le 11 août 2019
Le film vaut le detour car il propose une parabole glaçante sur la vie, faîte de rencontres de hazard, où domine l'incommunicabilté, le manque de sens et l'impossibilité de connaître notre destination ultime. Le film est très réussi sur l'ambiance qu'il suscite, au milieu de personnages desincarnés et sans nom. Les courses qui ponctuent le films sont des moyens pour gagner quelques dollars afin de faire une étape de plus, et ainsi de suite jusqu'au moment final qui arrive brutalement et puis plus rien. Les personnages essayent de donner un sens à leur aventure mais tout semble futile et dérisoire. Une ambiance désenchantée mais terriblement pertinente. Avec un faible budget, le film arrive à nous intéresser et à nous questionner. Bon témoignage de son époque côté fringue, marque de bagnole, d'essence et de boissons.
Avec ce troisième film que je vois de Monte Hellman, je suis toujours incapable de percevoir ce réalisateur, et ça me plaît. Si je n'ai pour l'instant adoré aucun de ses films, ils ont tous quelque chose d'assez fascinant, de planant. Et ce Macadam à deux voies n'y échappe pas. On se retrouve face à une sorte de jeunesse perdue, ne vivant que pour les voitures, ne sachant pas vraiment où ils vont, vivant au jour le jour, sans identité (les personnages n'ont pas de prénom, et sont désignés dans le générique par leur fonction : Driver, girl etc), on a l'impression de planer avec eux dans cette Amérique déserte. Je me demande si Cavalier ne s'est pas inspiré de ce film pour faire son le plein de super. C'est un film dans lequel il ne se passe pas grand chose, mais qui en dit beaucoup. La fin totalement étrange, confirme que nous avons là un objet bizarroïde dans lequel il fallait se laisser porter. De plus le film possède une bonne utilisation de la musique, des vrais instants de beauté, de joie, de détresse, d'humanité. Alors je n'ai pas adoré autant que j'aurai voulu, mais j'ai aimé, c'est un film très intéressant, qui m'a donné envie de m'intéresser un peu plus aux Road Movie, qui jusque là n'étaient pas vraiment mes films préférés, et notamment ceux de cette époque, ça sera l'occasion éventuellement de voir Easy Rider. En tous cas, ce film dégage quelque chose d'unique, et c'est le principal.
Road movie d’un cinéaste un peu oublié de la génération des Coppola , Spielberg et De Palma. La particularité du film est que Hellman a fait appel à deux rock stars des sixties pour incarner ces deux paumés qui sillonnent l’Amérique à la recherche de courses de voitures. Le film raconte un moment de la vie de ces gens qui à la suite de Kerouac ont « pris la route » comme on disait à l’époque. Nombre des idées en vogue au moment sont présentes : la non violence, l’abolition de la propriété privée et la liberté sexuelle. Les deux héros n’ont pas le charisme de leurs contemporains d’Easy Rider et la chute finale n’est pas aussi brutale que dans le film de Fonda ce qui explique sans doute son moindre succès à l’époque. Le film n’en est pas moins intéressant dans le sens où il nous montre dans sa deuxième partie que tous les principes de bases qui régissent la vie de ces routards peuvent voler en éclats quand il s’agit de conquérir le cœur de la jeune hippie les accompagnant un moment. Elle-même complètement en phase avec son mode de vie quittera le trio quand elle verra que sa liberté est menacée par les propositions des deux rivaux qui veulent se l’attacher. On retiendra aussi que cette course sans but à travers le pays qui peut paraître attrayante de prime abord masque en fait une profonde détresse que ce soit chez le quadragénaire joué par Warren Oates ou par le jeune pilote incarné par James Taylor. En opposition à Fonda qui nous offrait avec Easy Rider une vision utopique du mode de vie hippie seulement incompris des autochtones du fin fond de l’Ouest américain, Hellman nous obrosse un tableau désenchanté de ces pauvres hères qui fuient le mode vie qu’on leur offre dans une Amérique toute entière dévouée à la réussite capitaliste. A noter une figuration de Harry Dean Stanton.
La naissance du road-movie ! "Macadam à deux voies" n'a rien de flamboyant dans son scénario, nous suivons juste deux types d'une grande discrétion et d'une grande mollesse (auquel viendra se rajouter une jeune fille), qui n'ont d’appétit que pour la mécanique automobile, et qui vivent de courses clandestines et de paris absurdes, comme celui qui occupera les trois-quarts du film, à savoir une longue et interminable course à travers les États-Unis face à une GTO 70. C'est une course loin d'être dynamique qui nous attend, mais c'est un moment de vie simple que l'on partage avec ces jeunes qui n'ont d'autres but que celui d'avancer à bord de leur bolide "home-made" ; c'est un sentiment de liberté comme un autre, et c'est le leur. Ce "Fast and furious" de l'époque, et néanmoins petit frère d'"Easy rider", s'avèrera tout de même être lourd et répétitif sur la longue.
Un film plus-Nouvel-Hollywood-tu meurs qui m’est passé assez largement au-dessus, mais dont l’ambiance 70’s et la liberté totale (on ne prend même pas la peine de donner un nom aux personnages, le scénario est à peine dialogué) dégagent un charme certain. Certaines scènes réussissent à capter quelque chose d‘intéressant dans leur manière de filmer l’anodin, un peu comme dans le cinéma de Kelly Reichardt, et le dernier plan est vraiment très beau. Cela dit, ça reste assez hermétique. En lisant quelques lignes sur le film, j’ai cru comprendre que les critiques considéraient les personnages comme des métaphores (mais de quoi?) et que le film s’inscrivait dans la lignée des road movies existentialistes. Me voilà bien avancé.
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3,0
Publiée le 26 janvier 2012
Monteur, ou assistant, notamment sur les films de Roger Corman, le metteur en scène Monte Hellman signe une errance silencieuse de deux garçons sur les routes du sud produit par Universal qui est devenu au fil du temps un film culte de toute une gènèration! Côtè casting, le chanteur folk et nouveau type de marginal James Taylor et l'ètoile filante Laurie Bird qui se suicidera malheureusement à la fin des seventies à seulement vingt-cinq ans, font partis de ce voyage! Entre des problèmes de soupapes, de gicleurs ou de carbu, Warren Oates est là pour se marrer avec une vraie reine de la route: une Pontiac GTO "Orbit Orange" 1970! La devise de ce nomade de la route est rien de tel que de bricoler les vieilles bagnoles pour gagner contre les nouvelles! Après ce road movie, on pouvait s'attendre à une carrière, sinon sans problèmes, du moins bien lancèe de la part de Monte Hellman! C'ètait compter sans Hollywood qui n'aime pas s'encombrer de cinèastes atypiques! Et c'est au prix d'èpuisantes ruses de guerre, de pèriodes de silence occupèes à des travaux obscurs, que ce cinèaste put encore rèaliser quelques films, tous passionnants! Une expèrience jusqu’à la surprenante scène finale qui a fait date depuis dans l’histoire du cinèma...
Deux coureurs automobiles (respectivement appelé "The Driver" & "The Mechanic") traversent le sud-ouest américain et s’arrêtent de ville en ville pour défier les autochtones pour gagner leur vie. Ils croiseront la route d’une jeune auto-stoppeuse ("The Girl") ainsi qu’un autre coureur automobile ("The GTO") qui leur proposeront un marché : le premier d’entre eux à atteindre Washington gagnera le véhicule de l’autre.
Réalisé en pleine période dite du Nouvel Hollywood (Easy Rider - 1969 ou encore Point limite zéro - 1971), Monte Hellman, qui nous avait déjà surpris avec ses deux westerns originaux : L'Ouragan de la vengeance (1965) & The Shooting (1967), revient à un tout autre genre, fortement influencé par la Nouvelle Vague française. A travers ce road-movie, le film dresse un important portrait de la mythique Route 66. Cette ancienne route est la plus connue de toutes aux États-Unis (l’équivalent de notre RN 7), elle traverse 3 fuseaux horaires et pas moins de 8 états ! c’est un véritable voyage dans le temps qui nous est offert ici, entre ses stations-services désuètes, ses diners d’un autre temps, ses interminables lignes-droites scindant en deux des vallées désertiques, ses rodéos nocturnes où les jeunes font vrombir leurs cylindrées, …
Mais le film se distingue aussi particulièrement des habituels films de ce genre par sa mise en scène qui dénote dans le paysage cinématographique américain. Très inspiré par la Nouvelle Vague, avec une mise en scène épurée, des long-plans sans le moindre dialogue ou avec de longs monologues, ainsi que des personnages impassibles et taiseux. Monte Hellman dresse ici de magnifiques portraits d’une jeunesse insouciante, le spleen d’une époque, avide de sensations fortes et de liberté.
Quand le prix du baril de pétrole était de 1.70$ et qu’il avoisine les 63$ cinquante ans plus tard, il n’y a pas photo, c’est toute une époque qui est révolue. A l’heure d’aujourd’hui, on ne pourrait plus se permettre d’aligner les km sans se soucier du lendemain. La vie est devenue trop chère pour que l’on se permette de rouler sans but comme ils le faisaient ici.
Un voyage philosophique envoutant, captivant, voir hypnotisant. Il ne s’y passe pas grand-chose, les acteurs n’ont bien souvent rien à se raconter, mais il se dégage du film une puissance que l’on ne parvient à expliquer.
Un road movie hypnotique... Tous ceux qui ont déjà vu ce film ont très certainement gardé en tête le plan ultime, véritable définition du cinéma à lui tout seul : cette pellicule qui se consume lentement, comme pour mieux laisser en suspens cette partie de poker à quatre roues. Si Macadam à Deux Voies peut laisser perplexe, c'est parce qu'il est constamment d'humeur égale et qu'il porte un regard quasiment neutre sur les personnages qu'il capte froidement, de manière pratiquement désincarnée. C'est sur le mode de la tranche de vie que Monte Hellman appréhende son film : sans véritable début ni véritable fin, Macadam à Deux Voies est l'oeuvre d'une aventure, d'un défi... On pourrait presque y voir la recherche d'une nouvelle pureté cinématographique : celle d'un souci narratif original, loin des structures conventionnelles d'Hollywood. Si ce road movie se doit d'être vu, c'est vraisemblablement pour cette nouveauté diégétique. Par ailleurs, James Taylor et Warren Oates y sont magnifiques, habités par leur personnage. Une référence.
Une très bonne idée de départ et quelques bonnes séquences mais cela ne suffit pas à faire de ce film une oeuvre passionnante. Ca manque de nervosité, de cohérence, d'intensité et aussi de profondeur. En outre, les scènes inutiles et autres longueurs sont loin de manquer à l'appel. A vrai dire sans la présence de Warren Oates, qui donne justement les quelques bonnes séquences du film, "Macadam à deux voies" serait pratiquement une oeuvre sans le moindre intérêt même si elle représente assez bien l'état d'esprit de son époque. Mais bon les oeuvres de ce type à bien représenter cette époque étaient nombreuses aussi. Pour les accrocs aux road-movies ou/et à Warren Oates éventuellement.
Tuture grise vs turure jaune. Plus palpitant qu'un épisode de Oui-Oui, plus fast que Easy Rider et encore plus furious que Death Proof, ça c'est du film qui en envoi du lourd.
Après Point Limite Zéro j'ai été légèrement déçu par ce road-movie existentialiste réalisé par Monte Hellman. Plus contemplatif que le film de Richard C. Sarafian, je n'ai pas ressenti la même émotion malgré une bonne interprétation. Hellman filme le vide existentiel, des personnages sans noms (le conducteur, le mécanicien, la fille et le GTO), sans passé, sans avenir, roulant à travers les paysages quasi-désert des Etats-Unis dans une vieille Chevrolet 55 trafiquée grâce à laquelle ils gagnent de quoi poursuivre leur chemin en participant à des courses de vitesse clandestines. Ils rencontrent alors un quadra en perte de repères (professionnels et personnels) qui va les mettre au défi (qui finalement ne viendra jamais) d'arriver à Washington le premier. Le premier arrivé gagnera la voiture de l'autre. Hellman rompt avec le ciné américain classique des années 60, subit l'influence de la Nouvelle-Vague française et la contre-culture américaine des années 70. Le cinéaste filme la fin des illusions, le désenchantement où la seule liberté se résume à tailler la route. Déroutant, souvent fascinant, Macadam à deux voies à tendance à s'essouffler dans sa seconde partie. C'est le piège du road-movie (genre qui se créé alors avec ce film), faute d'action, le spectateur commence à se perdre aussi dans la spirale d'ennui, de mélancolie des personnages. C'est la différence majeure avec Point Limite zéro qui m'avait vraiment scotché durant 1h40 par le charisme magnétique de Barry Newman et une réalisation sans temps morts où on ne reprenait notre souffle qu'après la dernière séquence. Macadam à deux voies est un film antithèse de La fureur de vivre, remplit d'inquiétudes, de réflexions quasi métaphysiques sur l'existence, une ambiance mélancolique constante où les personnages taciturnes n'ont aucune raison d'être sinon celle de conduire pour continuer à conduire. L'image finale est très surprenante et très symbolique. Tout se consume, rien ne reste, tout n'est qu'illusion.
Un film sur les hommes et leurs manies... Les personnages paraissent presque insipides, les deux jeunes ne disent rien, sont interchangeables. L'autre gars s'invente des vies. Un film absurde qui prend des libertés avec le genre road-movie mais pour mieux nous faire connaître l'Amérique.
Un film curieux. On ne sait pas trop s'il s'agit d'une histoire d'amour ratée, d'un hommage aux tutures, ou encore d'une comédie. Ce road-movie est en tout cas intéressant, bien qu'extrêmement lent. Car oui, paradoxalement, on prend son temps. Même les dialogues sont rares, j'ai presque envie de dire qu'on entend plus le bruit du moteur qu'autre chose. Les deux personnages principaux n'ont malheureusement pas grand intérêt. Il s'agit de deux grands dadets, des geeks version auto, mal sapés et portant des coupes de cheveux ridicules, et quasiment autistes. La fille, idem. On a bien du mal à saisir si elle possède une personnalité. C'est finalement l'autre qui est le plus intéressant, un tchatcheur à la recherche de l'amour, s'il est féminin du moins. Un vrai moulin à paroles, comme ces derniers restent muets ça compense. C'est pour cela que le film laisse sur sa faim. Il est agréable mais un peu chiant. Avec des dialogues et une histoire plus fournis, il aurait pu prétendre accéder au panthéon des grands films.
Un cinema dit nouvelle vague que les plus intellectuels pourront apprécier.En revanche pour les autres il sera difficile de ne pas péter les plombs devant des plans super longs et super silencieux.Aprés Monte Hellman est un cinéaste culte donc intouchable et il est vrai qu'il a lance une vague de film et que celui la est la naissance d'un nouveau genre.