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jeff2u12
2 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2022
Angelopoulos signe ici un film politique dénonçant la dérive dictatoriale qui détourne une idée généreuse de liberté quand un homme devient adulé et déifié par ses partisans. Evidemment en rapport avec l'expérience soviétique qui a marqué le XXème siècle (et le cfervent communiste Angelopoulos), le film fait jouer aux colons anglais, la bête noire de tout grec un tant soit peu féru de l'histoire de son pays, le rôle du tyran tsariste dont on devra se débarasser, et à Alexandre le Grand, icône grecque s'il en est, celui du libérateur qui va finir dictateur meurtrier. Comme dans Le voyage des comédiens, de nombreuses références restent hermétiques au spectateur français mais on retrouve deux caractéristiques habituelles du cinéma somptueux de celui qui a porté le cinéma grec au rang d'oeuvre d'art : la beauté époustouflante des compositions et des plans (++) et la lenteur du rythme allant jusqu'à un certain épuisement (--). Le film est filmé en hiver en Macédoine et se passe dans la grisaille et la pluie non stop, hormis un petit rayon de soleil en introduction de l'apparition d'Alexandre. Chaque plan qui, chez un autre réalisateur, donnerait lieu à 30s de "pellicule" est ici étiré au moins 5 fois, ce qui au début participe de l'ambiance épique et tendue du récit, à la fin devient un peu trop académique. Je ne pense pas que ce soit du niveau du Voyage et je préfère, dans un autre registre, l'Alexandre de l'Eternité et un jour, mais bon... c'est splendide et tellement spécifique... difficile de mettre moins de 4...
Drame. Tragédie à la mode antique, mais cela se passe dans l'histoire contemporaine de la Grèce. Un homme (providentiel ?) se voit investit par le peuple de l'autorité souveraine. Échappant à la prison, il prend des otages anglais, et veut parlementer avec le gouvernement et avec l'armée. Etant peu formé à la politique, celui-ci abusera vite de son pouvoir, fera des exécutions spoiler: et finalement, lui et ses compagnons se feront tuer par l'armée régulière.
Sorte de conte révolutionnaire où un homme seul croit devoir et pouvoir libérer son peuple. Tourné sous forme de tragédie antique avec chants, danses et choeurs, les acteurs prennent des poses hiératiques. C'est un long poème visuel également, et une réalisation très stylisée, art coutumier d'Angelopoulos. Les actions des hommes ne sont pas toujous très claires d'autant qu'il y a très peu de dialogues. C'est très beau, mais aussi très long (3h20). C'est une oeuvre forte, poétique et politique certainement, mais obscur pour un spectateur non initié à l'histoire de la Grèce contemporaine.
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4,0
Publiée le 31 juillet 2011
Cette rèflexion de près de 3h30 sur l'Histoire et le pouvoir est un film pas comme les autres! Tournè dans des conditions matèrielles rudes, "Alexandre le Grand" du grand Theo Angelopoulos est une oeuvre èpique formidable! Pour rèsumer l'intrigue, on y parle d'un libèrateur qui devient tyran à cause du fait qu'il est dèifiè! il est tellement admirè, considèrè comme un dieu, qu'il oublie tout! En fait "il se parle" seulement à lui-même! Dans le rôle de ce bandit paysan en qui des complices voient la rèincarnation d'"Alexandre le Grand", Omero Antonutti fait - dans un rôle muet - une composition inattendue en dominant toute l'histoire! Sans aucun tape à l'oeil, ce film comporte aussi de belles prouesses techniques et certaines scènes, comme la première apparition d'Alexandre au lever du soleil ou ce plan rotatif à 360° dans le village natal de ce dernier au coeur de l'hiver, ont une puissance assez remarquable! Un film essentiel d'Angelopoulos, avec une durèe qui donne toute l'èpaisseur à son personnage principal...