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JR Les Iffs
80 abonnés
1 151 critiques
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3,5
Publiée le 19 janvier 2016
Hamlet adapté dans un milieu industriel finlandais. Les noms shakespeariens restent. C'est très bien réalisé : le style caractéristique de Kaurismaki est présent : un beau Noir et Blanc, des cadrages rigoureux et esthétisants, des dialogues succincts mais efficaces. Une réalisation rigoureuse et austère qui fait toute la qualité du film. Les acteurs ne sont pas extraordinaires. Il y a peu de suspens car on connaît l'histoire d'Hamlet. Le film se suit sans ennui, mais aussi sans émotion particulière, si ce n'est d'admirer le travail bien fait.
Suite du cycle "Shakespeare au cinéma" au Desperado avec ce vieux film d'Aki Kaurismäki dont l'intemporalité ne lui a pas fait prendre une ride. Hamlet est le fils d'un magnat finlandais que l'amant de sa femme a empoisonné. C'est du moins ce que l'on pense jusqu'à ce que le film donne à l'intrigue bien connu du Hamlet de Shakespeare un twist final décoiffant et assez malin. A quelques détails près Kaurismäki est d'une scrupuleuse fidélité au Maître. Mais il filme Hamlet avec tous les ingrédients qui feront sa renommée : des personnages absurdes et mutiques, des noirs et blancs oppressants, un humour pince-sans-rire et des plans cadrés au millimètre. Kati Outinen, son égérie, joue déjà le rôle d'Ophélie qui finira noyée ... dans une baignoire. A 30 ans à peine, il fait preuve d'une étonnante maturité que ses succès postérieurs confirmeront amplement : les Leningrad Cowboys, L'homme sans passé, Le Havre ...
Une transposition de la tragédie d’Hamlet dans le monde des grandes firmes modernes. L’humour du réalisateur est dans le style, qui fait penser à une parodie de mélodrame et de film noir, et où la musique pop est utilisée comme contrepoint dérisoire. La fin détourne la pièce de Shakespeare et fait presque penser à une déconstruction à la manière de Godard. Étrangement le film n’apparaît pas comme un exercice gratuit : le jeu de Kaurismäki illustre bien ce que le personnage d’Hamlet a de sarcastique et d’in-incarné (de radicalement immature ?), et ça reste intrigant, intéressant. Même si on peut être davantage touché par les œuvres du réalisateur s’attachant aux laissés pour compte du monde contemporain.
Kaurismäki réécrit Hamlet façon film noir, avec toujours les influences musicales chères au réalisateur : tango, twist, rock'n'roll à la sauce scandinave, qui cadencent sa science du pas de côté.