Sorti en 1949, Under Capricorn (titre français : Les amants du Capricorne) est un film britannique d’Alfred Hitchcock. L’un des rares films d’époque du réalisateur, l’histoire se déroule en Australie, à l’époque où, colonisée, elle recevait des bagnards anglais pour participer à la construction du pays. Ce film a pour mérite de faire découvrir à ceux qui l’ignoraient que ce territoire était alors celui des possibles, où les prisonniers par leur labeur pouvaient s’émanciper (du moins partiellement, le passé n’étant jamais totalement effacé) et faire fortune. C’est ainsi que M. Flusky, ancien bagnard, résidant une demeure luxueuse où il fait également travailler des prisonniers, est marié à une ancienne noble irlandaise, Henrietta. Celle-ci, dont le mariage est honni par sa caste, vit recluse et alcoolique, marquant en outre sa dépendance envers la gouvernante de maison, également une condamnée, qui n’a d’yeux que pour son maître dont elle partage la même origine sociale, et manigance pour affaiblir Henrietta. Le couple cache un terrible secret dont les circonstances amèneront à sa révélation. Le film repose sur l’évolution des relations entre les différentes protagonistes, mais il pâtit malheureusement de longueurs qui ne permettent pas de rester captiver tout du long. A noter toutefois des plans séquences remarquables, comme les mouvements de caméra à la première apparition de Henrietta (incarnée par Ingrid Bergman, dont on sent que l’œuvre tourne surtout autour de son personnage). Si Milly, la gouvernante, fait quant à elle immédiatement penser à la vampirique Mme Danvers de Rebecca (oscarisée pour ce rôle), précédente réalisation de Hitchcock, elle n’en est cependant pas à la hauteur, surjouant certaines répliques. En revanche, tout le génie hitchcockien se retrouve dans la scène anthologique de la nuit d’orage, où la tension et l’angoisse culminent à travers les yeux de Henrietta découvrant le manège de sa domestique ; c’est un pur et grand moment de cinéma qui mérite le visionnage de ce film, malgré la faiblesse du reste.