Comme pour le premier, j'ai été agréablement surpris par ce second visionnage du film que je n'avais pourtant pas beaucoup estimé la première fois.
Une nouvelle fois écrite et réalisée par Victor Salva, cette suite de "Jeepers Creepers" prend place quelques jours après les incidents du premier film et nous suivons cette fois un groupe de jeunes sportifs se faire traquer par le Creeper. L'action de ce film est encore plus simple que le premier puisque nous n'avons presque qu'une unité de lieu : le bus et ses alentours. En effet mis-à-part la scène d'introduction et la seconde intrigue qui rejoint rapidement la première, nous ne bougeons pas tellement de ce bus et de la route 9 sur laquelle il est stoppé, ce qui en ferait même presque un huis-clos mais dans un véhicule, sorte de "Cujo" version slasher. Et les huis-clos, c'est très difficile à maitriser car on peut vite tourner en rond mais même si ce n'est pas parfait, le réalisateur prouve une nouvelle fois qu'il connait parfaitement le genre du slasher pour le ré-adapter à sa sauce. Ainsi, on ne s'ennuie pas, enfin je ne me suis personnellement pas ennuyé, car le film a toujours quelque-chose à nous mettre sous la dent, les meurtres sont toujours aussi originaux et puis la tension est palpable. De plus, à l'instar du premier, nous avons un gros sous-texte gay. Et alors là, c'est encore moins subtil et notamment grâce à la mise en scène qui sexualise énormément les corps masculins (la plus évidente étant la scène où un groupe de mecs bronzent sur le toit du bus mais il y en a plein d'autres). Une fois de plus, nous avons toujours ce rapport homosexuel entre le tueur et ses victimes, d'autant plus évident ici que ce ne sont pratiquement que des mecs, là où le premier film pouvait entretenir l’ambiguïté puisque les deux personnages principaux étaient un frère et une sœur. Ici, la figure féminine est là pour informer, mettre en garde, cadrer et calmer et non pour être victimisée, assez rare dans un film du genre pour être souligné. Et oui ici, pas de final girl mais que des final boys qui tentent d'échapper au monstre Queer qui les traque en reniflant leur corps à moitié nus tout en tentant également d'échapper à leur homosexualité sous-jacente (qui peut être représentée par l'antagoniste du coup). Concernant les acteurs, là rien de vraiment marquant, on retiendra en fait surtout Eric Nenninger qui a un rôle un peu plus important que les autres (et puis surtout parce-que c'est aussi Eric de "Malcolm").
"Jeepers Creepers 2" n'est donc clairement pas le film de l'année, est un peu moins réussi que son prédécesseur mais reste tout même un slasher original survenant à une période où le genre était sclérosé par les ersatz de "Scream".